Critiquée par certains pour son manque d'action, et alors que la violence persiste, Catherine Samba Panza soutient qu'elle a toujours le contrôle. « Mes actions sont prétendument invisibles, mais ce sont des actions de refondation », déclare-t-elle.Il y a une semaine, au sommet de l'UA de Malabo, la présidente était apparue affaiblie et sous pression de ses partenaires d'Afrique centrale. Elle se devait donc de montrer qu'elle tenait bon.
La présidente réaffirme son triptyque pour une sortie de crise : « dialogue politique au sommet, réconciliation à la base, et justice au milieu ». Pour « la paix des cœurs », il faut poursuivre les bourreaux, martèle-t-elle. En avertissant que « le dialogue politique ne sera pas une prime à la violence et l'impunité. »
« Le réarmement n'est pas tabou »
Pressée par ses partenaires d'Afrique centrale de remanier son gouvernement, la chef de l'Etat répond que son équipe restera au moins jusqu'au forum de Brazzaville, dont la date reste à déterminer. Alors que l'ONU sort un rapport demandant plus de fermeté envers les groupes armés, Catherine Samba-Panza demande un allègement de l'embargo sur les armes pour reconstituer les Forces armées centrafricaines (FACA). « Le réarmement n'est pas tabou. Je m'y emploie tous les jours », explique-t-elle, appelant la France, l'Angola, la Misca et l'Eufor, à former les soldats.
Enfin la présidente demande la fin des conquêtes et des manipulations pour des intérêts égoïstes. Car dit-elle de toute façon, « le gâteau Centrafrique est réduit à sa plus simple portion. Et il n'y a plus grand-chose à partager. »
Un rapport de l’ONU demande plus de fermeté envers les groupes armés
L'Onu demande notamment de veiller à ce que les membres de ces groupes qui exercent toujours des fonctions dans les Forces de défense et de sécurité soient relevés de leurs fonctions. Le groupe d'experts des Nations unies a rendu public ce vendredi 4 juillet un rapport d'étape sur la situation en RCA.
Il s’inquiète de la persistance d'une situation d'anarchie en RCA. L'ONU a aussi documenté un certain nombre d'exactions commises par les groupes armés. Des violences commises depuis le 5 décembre, mais aussi le pillage des ressources naturelles. Les experts dénoncent l'impunité. Un rapport qui pourrait ouvrir la voie à un nouveau train de sanctions, car une liste de noms sera soumise dans quelques semaines à l'appréciation du comité de sanction. Pour les experts des Nations unies, la République centrafricaine est encore loin d'être sortie du gouffre.
L'impunité reste totale ou presque, les groupes armés, mais aussi les pilleurs et les profiteurs profitent de l'anarchie générale. Pire, que ce soit dans le camp des anti-balakas ou dans celui de la Nouvelle Seleka, certains chefs locaux font tout pour que cette situation persiste. Les experts de l'Onu s'inquiètent du fait que les autorités de transition n'en font pas assez pour mettre au pas ces groupes armés. Ils attendent notamment que les membres des FACA ou de la gendarmerie qui appartiennent à l'un de ces deux groupes soient définitivement écartés des forces de défense et de sécurité.
Les experts s'inquiètent aussi du fait que dans les zones sous leur contrôle, certains responsables Seleka et antibalakas aient mis la main sur les ressources minières, principalement or et diamant qui ne rapportent plus rien à l'état centrafricain. Sans un retour de l'administration dans les zones minières, la RCA ne pourra profiter de ses ressources naturelles, indiquent les experts. Ils ont par ailleurs, identifié un certain nombre de fauteurs de troubles dont les noms pourraient être prochainement soumis au comité de sanction de l'ONU.
Source : Rfi.fr
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