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Équateur: le président Daniel Noboa joue sa réélection, sa rivale Luisa Gonzalez espère une revanche

Les Équatoriens élisent ce dimanche 13 avril leur président. Le scrutin s'annonce très serré en Équateur, dans une société de plus en plus polarisée et un pays miné par la violence des groupes criminels liés au narcotrafic, la corruption et les difficultés économiques.



Le candidat-président Daniel Noboa est le plus jeune dirigeant de son pays. L'homme d’affaires de 37 ans est né aux États-Unis, à Miami, et s’avère être le fils d’un milliardaire qui a fait fortune dans la banane.
 
Décrit par ses proches comme réservé, Daniel Noboa se montre plus souvent sur les réseaux sociaux qu’il ne s’exprime devant la presse. Tenant d’une ligne dure face au narcotrafic, il joue sur deux tableaux. Un jour, il joue de la guitare sur son compte Instagram. Le lendemain, il enfile un gilet pare-balles et se montre aux côtés de forces de l’ordre lors de démonstrations d’opérations de sécurité.
 
Luisa Gonzalez, le lourd héritage de Rafael Correa
Face à lui, Luisa Gonzalez du parti Revolución ciudadana espère le retour au pouvoir de la gauche. Mère célibataire, évangélique, avocate de formation, la candidate de 47 ans met en avant ses origines rurales et modestes, elle qui était boursière durant ses études.
 
Luisa Gonzalez a exercé plusieurs postes sous la présidence de Rafael Correa, l'ex-président de gauche, accusé de corruption et condamné par contumace à huit ans de prison.
 
Son adversaire mise sur cet héritage lourd à porter, potentiel repoussoir. « La figure de Rafael Correa est très clivante, même si cela peut paraitre surprenant en 2025 », nous explique Emmanuelle Sinardet, professeure d’études latino-américaines à l’Université de Paris-Nanterre et responsable du Centre d’Études équatoriennes. « Durant toute la campagne, Luisa Gonzalez s’est efforcée d’insister sur le fait qu’elle n’était pas qu’une candidate corréiste », continue la chercheuse.
 
La sécurité comme thème principal
Daniel Noboa, qui se dit centriste, est soutenu par la droite et assume une politique économique libérale face à la crise économique. Sa gestion de la crise énergétique, avec des coupures d’électricité jusqu’à 12 heures par jour ces derniers mois, est également critiquée.
 
Luisa Gonzalez prône, elle, la justice sociale, fidèle au corréisme. Elle mise sur un retour des politiques publiques visant à éradiquer la pauvreté.
 
La lutte contre la violence
Face au narcotrafic et aux gangs dont la violence mine le pays, les deux candidats défendent une ligne dure et intransigeante. Luisa Gonzalez promet de respecter les droits humains. Daniel Noboa est lui accusé de les bafouer et de dérives démocratiques. Il vante une baisse du taux d'homicide l'an dernier, malgré un record en janvier. « On ne peut pas tout régler en un an », répète-t-il à l’envi.
 
Sur la sécurité, les deux candidats ont un point de divergence, note la chercheuse Emmanuelle Sinardet. « La “main dure” de Daniel Noboa passe par une présence sur le territoire de troupes étrangères, qu’elles soient privées ou publiques, notamment américaines. Luisa Gonzalez mise, elle, sur des politiques sociales pour couper l’herbe sous le pied aux narcotrafiquants et proposer des opportunités aux jeunes », souligne la chercheuse Emmanuelle Sinardet.
 
Le président Noboa a déclaré un conflit interne armé en janvier 2024, militarisé le pays et assume désormais le recours aux services privés de Blackwater, service de sécurité américain accusé d’atteintes aux droits humains par le passé, notamment en Irak.

Société polarisée
Au premier tour, seuls 0.17 % des voix séparaient les deux candidats, avec une légère avance pour Daniel Noboa. Idem lors des élections générales avec 67 sièges pour le mouvement de Luisa Gonzalez contre 66 pour celui de Daniel Noboa. Les experts évoquent « un empate tecnico », un match nul.
 
Ces dernières semaines, les deux candidats s'attèlent donc à convaincre les indécis, qui représentaient environ 12% des électeurs selon les dernières enquêtes d’opinions.

RFI

Dimanche 13 Avril 2025 - 10:56


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