Le conflit au Tigré en Éthiopie est marqué par une "brutalité extrême", a dénoncé, mercredi 3 novembre, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, présentant une enquête conjointe avec la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, créée par le gouvernement éthiopien. Le rapport onusien conclut à de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par toutes les parties dans ce conflit qui ravage le nord du pays depuis un an.
Le rapport dénonce, témoignages à l'appui, des "attaques aveugles" contre les civils, des exécutions extra-judiciaires, de la torture, des enlèvements et des détentions arbitraires ou encore des violences sexuelles et des pillages.
"La gravité des violations et des atteintes que nous avons recensées souligne la nécessité de tenir leurs auteurs responsables, quel que soit leur camp", a estimé Michelle Bachelet, à Genève.
"L'occasion pour toutes les parties de reconnaître leur responsabilité, de s'engager à prendre des mesures concrètes en matière de responsabilité et de réparation aux victimes, et de trouver une solution durable pour mettre fin à la souffrance de millions de personnes", a déclaré Daniel Bekele, commissaire en chef de la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, qui présente simultanément mais pas conjointement les résultats de l'enquête.
Les enquêteurs ont rencontré des survivantes, dont presque la moitié ont été victimes de viol collectif, mais aussi des cas de violences sexuelles contre des hommes et ils rapportent le cas d'un garçon de 16 ans, violé par des soldats érythréens, qui s'est ensuite suicidé.
La torture est endémique, "les victimes battues avec des câbles électriques et des barres de fer, détenues au secret, menacées avec des armes à feu braquées sur leur tête et privées de nourriture ou d'eau".
Le rapport fait aussi état de massacres suivi de représailles qui ont coûté la vie à des centaines de civils. Et il souligne que toutes les parties au conflit ont directement ciblé des civils et des écoles, hôpitaux ou lieux de culte.
Il met aussi en exergue le rôle des troupes érythréennes venues appuyer les forces gouvernementales et qui ont forcé des réfugiés à rentrer en Érythrée.
Réagissant avant la publication, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a parlé de "méthodologie biaisée qui salit la réputation" du Haut-commissariat.
Le rapport couvre la période du 3 novembre 2020, au moment où le Premier ministre et Nobel de la paix Abiy Ahmed avait déclenché l'offensive contre les autorités dissidentes du Tigré, au 28 juin, date à laquelle Addis Abeba avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral.
Les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont affirmé, dimanche, s'être emparés de Kombolcha, après avoir revendiqué la veille la prise de la ville voisine de Dessie, deux villes de la région de l'Amhara, voisine du Tigré, situées à un carrefour routier stratégique.
Le rapport de l'ONU demande au gouvernement éthiopien de poursuivre les auteurs de crimes et exhorte les autorités érythréennes à libérer immédiatement les Érythréens emprisonnés après avoir été forcés à revenir du Tigré où ils s'étaient réfugiés.
L'ONU souhaite mettre sur pied une commission internationale d'enquête en vue de futures poursuites pour s'assurer que les auteurs seront redevables de leurs actes.
Le rapport dénonce, témoignages à l'appui, des "attaques aveugles" contre les civils, des exécutions extra-judiciaires, de la torture, des enlèvements et des détentions arbitraires ou encore des violences sexuelles et des pillages.
"La gravité des violations et des atteintes que nous avons recensées souligne la nécessité de tenir leurs auteurs responsables, quel que soit leur camp", a estimé Michelle Bachelet, à Genève.
"Toutes les parties" incriminées
"Il existe des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit dans la région du Tigré ont, à des degrés divers, commis des violations du droit international des droits de l'Homme, du droit international humanitaire et du droit international des réfugiés, dont certaines peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", souligne le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme."L'occasion pour toutes les parties de reconnaître leur responsabilité, de s'engager à prendre des mesures concrètes en matière de responsabilité et de réparation aux victimes, et de trouver une solution durable pour mettre fin à la souffrance de millions de personnes", a déclaré Daniel Bekele, commissaire en chef de la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, qui présente simultanément mais pas conjointement les résultats de l'enquête.
Massacres, tortures et violences sexuelles
Le rapport a été établi après une enquête sur place, la seule autorisée dans la région, qui regroupe 269 entretiens confidentiels et des réunions avec les autorités locales et fédérale, des ONG ou encore des membres du corps médical.Les enquêteurs ont rencontré des survivantes, dont presque la moitié ont été victimes de viol collectif, mais aussi des cas de violences sexuelles contre des hommes et ils rapportent le cas d'un garçon de 16 ans, violé par des soldats érythréens, qui s'est ensuite suicidé.
La torture est endémique, "les victimes battues avec des câbles électriques et des barres de fer, détenues au secret, menacées avec des armes à feu braquées sur leur tête et privées de nourriture ou d'eau".
Le rapport fait aussi état de massacres suivi de représailles qui ont coûté la vie à des centaines de civils. Et il souligne que toutes les parties au conflit ont directement ciblé des civils et des écoles, hôpitaux ou lieux de culte.
Il met aussi en exergue le rôle des troupes érythréennes venues appuyer les forces gouvernementales et qui ont forcé des réfugiés à rentrer en Érythrée.
Obstacles à l'enquête
L'enquête a aussi suscité des doutes sur son impartialité. Les équipes de l'ONU ont fait état d'obstacles et n'ont pu effectuer toutes les visites prévues dans certaines parties du Tigré. Un des enquêteurs du Haut-commissariat a été expulsé par les autorités en même temps que six autres responsables de l'ONU.Réagissant avant la publication, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a parlé de "méthodologie biaisée qui salit la réputation" du Haut-commissariat.
Le rapport couvre la période du 3 novembre 2020, au moment où le Premier ministre et Nobel de la paix Abiy Ahmed avait déclenché l'offensive contre les autorités dissidentes du Tigré, au 28 juin, date à laquelle Addis Abeba avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral.
État d'urgence
La situation sur le terrain a depuis beaucoup évolué et le gouvernement éthiopien a déclaré mardi l'état d'urgence dans l'ensemble du pays, face à l'avancée du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) sur la capitale.Les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont affirmé, dimanche, s'être emparés de Kombolcha, après avoir revendiqué la veille la prise de la ville voisine de Dessie, deux villes de la région de l'Amhara, voisine du Tigré, situées à un carrefour routier stratégique.
Le rapport de l'ONU demande au gouvernement éthiopien de poursuivre les auteurs de crimes et exhorte les autorités érythréennes à libérer immédiatement les Érythréens emprisonnés après avoir été forcés à revenir du Tigré où ils s'étaient réfugiés.
L'ONU souhaite mettre sur pied une commission internationale d'enquête en vue de futures poursuites pour s'assurer que les auteurs seront redevables de leurs actes.
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