La sentence est tombée vendredi. Emprisonnés depuis avril les neuf journalistes et blogueurs se sont vus notifiés leurs chefs d’inculpation : terrorisme et coopération avec le mouvement d’opposition « Ginbot 7 » considéré comme un groupe terroriste en Ethiopie. Andargachew Tsige, l'opposant extradé vers l'Ethiopie le mois dernier, est le secrétaire général de ce groupe.
L'ONG Reporters sans frontières a suivi l'affaire de près et réfute les accusations à l'encontre de ces journalistes. « On a évidemment dénoncé ces emprisonnements qui se font de façon entièrement arbitraire, commente Cléa Khan-Sriber, la responsable RSF Afrique. D’ailleurs, quand on voit les chefs d’accusation, au départ c’était pour avoir conspiré avec des organisations des droits de l’homme. Cela montre bien le niveau de liberté que reconnaît le gouvernement éthiopien à ces populations et à ces journalistes en l’occurrence. »
Elections législatives
La représentante de l’ONG se dit très sceptique quant à la culpabilité des journalistes : « Depuis hier ils sont officiellement accusés de participation à un mouvement terroriste destiné à renverser le pouvoir, selon les textes publiés par la cour. A notre connaissance il n’y a aucune preuve concrète de ces accusations. Le blog zone 9 veut utiliser les droits des l’Homme comme levier démocratique. Donc, ça m’étonnerait fort qu’ils aillent s’entraîner avec quelque groupe terroriste que ce soit. »
Hailemariam Desalegn, le Premier ministre éthiopien, s'est défendu de s'en prendre à la liberté de la presse, un an avant les élections : « D'abord, l'objectif du gouvernement éthiopien est de réprimer tout réseau terroriste. Nous ne catégorisons pas les journalistes comme une menace. Peu importe qu'il soit fermier, enseignant ou journaliste, ou même quelqu'un comme Andargachew Tsige. Je ne pense pas qu'être blogueur donne l'immunité. Si quelqu'un est impliqué dans de tels réseaux terroristes qui tentent de déstabiliser mon pays, qu'il n'imagine pas échapper au gouvernement éthiopien en créant des liens avec ces groupes, connus des autorités. Nous avons des informations crédibles au sujet de ces groupuscules. Quiconque agira avec ces réseaux terroristes sera éligible pour les tribunaux. Cela n'a rien a voir avec les élections. Il s'agit de protéger notre nation contre toute forme de terrorisme. »
L'année prochaine, doivent se tenir les élections législatives. En 2005, des violences post-électorales avaient mis en lumière le caractère autocratique du parti au pouvoir depuis 1991. En 2010, le système avait été verrouillé, si bien qu’un seul député d’opposition avait été élu sur les 547 sièges du Parlement.
Source : Rfi.fr
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