La cigarette électronique ne pousse pas les jeunes dans les bras du tabac, bien au contraire. Voilà en substance la conclusion de
l' enquête annuelle sans tabac que nous révélons. « C'est une vraie surprise », concède le professeur Bertrand Dautzenberg, auteur de cette étude menée auprès de plus de 13 000 collégiens et lycéens parisiens.
L'Office français de prévention du tabagisme était pourtant le premier à s'inquiéter de l'effet incitatif de l'e-cigarette il y a deux ans.
Selon l'enquête, les jeunes se sont emparés en masse du nouvel objet : en 2014, plus 90 % des fumeurs ont déjà tiré sur une vapoteuse, tout comme 23 % des non-fumeurs. En un an, l'expérimentation de l'e-cigarette qui débute dès 12 ans a doublé pour battre son plein chez les 16-17 ans : ils sont 53 % à l'avoir tenue entre leurs mains. En parallèle, le nombre d'élèves allumant une cigarette passée la porte de leur établissement a réduit de façon significative. Quand 20 % des 12-15 ans fumaient en 2011, ils sont désormais 11,2 %. Même dynamique au lycée, où 33,5 % des élèves fument en 2014, contre 42,9 % en 2011.
« Il y a un changement d'image sociale, analyse Bertrand Dautzenberg. Avec la cigarette électronique, le tabac est devenu un produit sale et ringard. » « L'augmentation des prix a pu jouer, tout comme la débanalisation du tabagisme. Mais ce qui a vraiment changé, c'est l'arrivée de la cigarette électronique », renchérit Gérard Mathern, secrétaire général de la Société française de tabacologie. Les tarifs du tabac ont encore augmenté de 20 centimes au mois de janvier, faisant grimper le paquet de Marlboro, le plus vendu en France, au prix symbolique de 7 €.
Les jeunes ont-ils alors totalement troqué la cigarette contre son substitut électronique ? Selon l'enquête de Paris sans tabac, si collégiens et lycéens sont très nombreux à l'avoir déjà essayée, seuls 31 % de ces vapoteurs l'ont utilisée les trente derniers jours. « Ce sont ceux qui fument mais veulent arrêter qui l'adoptent », observe Gérard Mathern. De là à affirmer que les jeunes sont en passe de tourner le dos au tabac... « Il faut rester prudent, l'attraction des nouveaux produits est très forte parmi cette population, il faut voir si ça s'inscrit dans la durée », remarque Béatrice Le Maitre, tabacologue au CHU de Caen. « Mais, si l'entrée dans le tabagisme a au moins reculé, on peut s'en réjouir. » Devenir fumeur dès l'adolescence crée en effet une dépendance à vie, rendant l'arrêt toujours possible mais plus ardu. « L'impact sur la santé arrive également plus vite, remarque la tabacologue : j'ai récemment reçu une femme de 32 ans qui fumait depuis l'âge de 12 ans. Elle souffrait déjà d'insuffisance respiratoire. » La ministre de la Santé, Marisol Touraine, doit remettre à l'horizon de l'été un plan de lutte contre le tabagisme, avec notamment des campagnes plus trash en direction des jeunes.
l' enquête annuelle sans tabac que nous révélons. « C'est une vraie surprise », concède le professeur Bertrand Dautzenberg, auteur de cette étude menée auprès de plus de 13 000 collégiens et lycéens parisiens.
L'Office français de prévention du tabagisme était pourtant le premier à s'inquiéter de l'effet incitatif de l'e-cigarette il y a deux ans.
Selon l'enquête, les jeunes se sont emparés en masse du nouvel objet : en 2014, plus 90 % des fumeurs ont déjà tiré sur une vapoteuse, tout comme 23 % des non-fumeurs. En un an, l'expérimentation de l'e-cigarette qui débute dès 12 ans a doublé pour battre son plein chez les 16-17 ans : ils sont 53 % à l'avoir tenue entre leurs mains. En parallèle, le nombre d'élèves allumant une cigarette passée la porte de leur établissement a réduit de façon significative. Quand 20 % des 12-15 ans fumaient en 2011, ils sont désormais 11,2 %. Même dynamique au lycée, où 33,5 % des élèves fument en 2014, contre 42,9 % en 2011.
« Il y a un changement d'image sociale, analyse Bertrand Dautzenberg. Avec la cigarette électronique, le tabac est devenu un produit sale et ringard. » « L'augmentation des prix a pu jouer, tout comme la débanalisation du tabagisme. Mais ce qui a vraiment changé, c'est l'arrivée de la cigarette électronique », renchérit Gérard Mathern, secrétaire général de la Société française de tabacologie. Les tarifs du tabac ont encore augmenté de 20 centimes au mois de janvier, faisant grimper le paquet de Marlboro, le plus vendu en France, au prix symbolique de 7 €.
Les jeunes ont-ils alors totalement troqué la cigarette contre son substitut électronique ? Selon l'enquête de Paris sans tabac, si collégiens et lycéens sont très nombreux à l'avoir déjà essayée, seuls 31 % de ces vapoteurs l'ont utilisée les trente derniers jours. « Ce sont ceux qui fument mais veulent arrêter qui l'adoptent », observe Gérard Mathern. De là à affirmer que les jeunes sont en passe de tourner le dos au tabac... « Il faut rester prudent, l'attraction des nouveaux produits est très forte parmi cette population, il faut voir si ça s'inscrit dans la durée », remarque Béatrice Le Maitre, tabacologue au CHU de Caen. « Mais, si l'entrée dans le tabagisme a au moins reculé, on peut s'en réjouir. » Devenir fumeur dès l'adolescence crée en effet une dépendance à vie, rendant l'arrêt toujours possible mais plus ardu. « L'impact sur la santé arrive également plus vite, remarque la tabacologue : j'ai récemment reçu une femme de 32 ans qui fumait depuis l'âge de 12 ans. Elle souffrait déjà d'insuffisance respiratoire. » La ministre de la Santé, Marisol Touraine, doit remettre à l'horizon de l'été un plan de lutte contre le tabagisme, avec notamment des campagnes plus trash en direction des jeunes.
Autres articles
-
Santé : « Nous allons assister à une recrudescence du Sida et les gens vont mourir en masse », (Onusida)
-
Lutte contre la tuberculose : le Sénégal veut renforcer la mobilisation des ressources locales
-
Tivaouane : l’hôpital El Hadji Malick Sy bientôt opérationnel
-
Restauration de rue : 137 000 décès par an en Afrique, le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso s’unissent contre ce fléau
-
Cancer chez les enfants : seuls 25 % bénéficient de soins adéquats, entre 800 et 1 200 nouveaux cas attendus chaque année