L'Elysée s'y attendait, et ça n'a pas manqué. Ce samedi matin porte de Versailles à Paris, à l'ouverture du Salon de l'agriculture, le président Hollande a essuyé des huées, des sifflets et des insultes. Des débordements rares à cette heure matinale, dans cette partie du Salon qui n’est pas ouverte au public. Quelques dizaines d'éleveurs attendaient le chef de l'Etat à côté de vaches charolaises. Ils portaient des t-shirts noirs sur lesquels était écrit : « Je suis éleveur, je meurs. » Le problème : la chute des prix du lait imputée aux pressions du secteur de la distribution. Mais aussi ceux de la viande ou encore des céréales.
Tentatives de jets de bouses de vache, insultes qui fusent dans le dos du président, et réplique musclée de la sécurité. Le dialogue qui a suivi s’est avéré très tendu : « Les aides du gouvernement sont insuffisantes, on va tous crever ! », a-t-on entendu. Des éleveurs, au bord de la crise de nerfs, ont crié : « Hollande démission ! » quand le président de la République s’éloignait. Peu avant cela, un agriculteur avait réussi à exposer le fond du problème au chef de l'Etat : « La situation est extrêmement grave. Aujourd'hui, dans les relations commerciales, M. le président, face à des géants industriels, face aux distributeurs M. le président, les éleveurs sont démunis. Vous pouvez, vous devez faire quelque chose ! »
Au milieu des sifflets, François Hollande livre son sentiment sur la situation avec un éleveur
« Si je suis venu dans le Salon, ce n'est pas simplement pour consommer des produits ; c'est pas pour faire un tour ; c'est pas pour me produire ; c'est pas pour préparer une échéance. Si je suis venu dans le Salon, c'est pour entendre, y compris les cris, qui étaient des cris de douleur, qui étaient des cris de souffrance et qui pouvaient même aller au-delà », a commenté M. Hollande auprès de la presse. Et de lancer ses pistes de réflexion face à cette situation.
Hollande propose de revoir une loi de l'époque Sarkozy
Le président français en appelle d'abord à l'UE : « Au niveau européen, il va falloir, dans les prochains jours, prendre des décisions sur la régulation des marchés. On va être amené aussi à avoir des prix d'intervention, notamment pour le lait. Et sans doute aussi avoir l'étiquetage qui nous permette, pour les produits transformés, ceux que nous consommons tous les jours, d'avoir la certitude de l'origine France. Il va falloir se battre, et moi je me bats. »
Tentatives de jets de bouses de vache, insultes qui fusent dans le dos du président, et réplique musclée de la sécurité. Le dialogue qui a suivi s’est avéré très tendu : « Les aides du gouvernement sont insuffisantes, on va tous crever ! », a-t-on entendu. Des éleveurs, au bord de la crise de nerfs, ont crié : « Hollande démission ! » quand le président de la République s’éloignait. Peu avant cela, un agriculteur avait réussi à exposer le fond du problème au chef de l'Etat : « La situation est extrêmement grave. Aujourd'hui, dans les relations commerciales, M. le président, face à des géants industriels, face aux distributeurs M. le président, les éleveurs sont démunis. Vous pouvez, vous devez faire quelque chose ! »
Au milieu des sifflets, François Hollande livre son sentiment sur la situation avec un éleveur
« Si je suis venu dans le Salon, ce n'est pas simplement pour consommer des produits ; c'est pas pour faire un tour ; c'est pas pour me produire ; c'est pas pour préparer une échéance. Si je suis venu dans le Salon, c'est pour entendre, y compris les cris, qui étaient des cris de douleur, qui étaient des cris de souffrance et qui pouvaient même aller au-delà », a commenté M. Hollande auprès de la presse. Et de lancer ses pistes de réflexion face à cette situation.
Hollande propose de revoir une loi de l'époque Sarkozy
Le président français en appelle d'abord à l'UE : « Au niveau européen, il va falloir, dans les prochains jours, prendre des décisions sur la régulation des marchés. On va être amené aussi à avoir des prix d'intervention, notamment pour le lait. Et sans doute aussi avoir l'étiquetage qui nous permette, pour les produits transformés, ceux que nous consommons tous les jours, d'avoir la certitude de l'origine France. Il va falloir se battre, et moi je me bats. »
« Je demande aussi que l'Europe comprenne la solidarité, plaide M. Hollande. La France demande aujourd'hui non pas la solidarité à l'égard de l'agriculture française, elle demande la solidarité à l'égard de l'agriculture européenne. » « Enfin, il y a des pressions qu'il faut exercer, ici en France, sur la grande distribution », a ajouté le chef de l'Etat. « Une loi a été votée il y a quelques années, elle doit être revue », a lancé François Hollande, en référence à la LME de 2008.
Les négociations tarifaires annuelles entre acheteurs et fournisseurs s'achèvent dans deux jours exactement. Des éleveurs ont dénoncé la teneur de ces négociations, accusant la grande distribution de faire pression sur les fournisseurs pour obtenir des baisses de prix. Selon M. Hollande, « il n'est pas possible, si dans quelques jours il n'y a pas un accord entre les grands distributeurs, et les éleveurs, notamment les producteur laitiers, (...) de garder cette loi. Elle sera modifiée. Je ne veux pas que ce soient les agriculteurs qui soient le victimes d'organisations qui font pression pour que les prix soient toujours les plus bas. »
Le stand du ministère de l'Agriculture totalement saccagé
Les déclarations du président n'ont pas suffi à calmer certains éleveurs pour autant. Plus tard, des heurts ont en effet éclaté lorsque des manifestants ont totalement démonté le stand du ministère de l'Agriculture, où le président n'était pas présent. Des CRS ont dû intervenir pour maîtriser et mettre à l'écart certains protestataires. Sur place, le dispositif de sécurité est d'ailleurs impressionnant, compte tenu des alertes attentats, explique-t-on à l’Elysée. Mais au-delà du risque terroriste, c'est bien le secteur de l'élevage qui en veut au président.
Les négociations tarifaires annuelles entre acheteurs et fournisseurs s'achèvent dans deux jours exactement. Des éleveurs ont dénoncé la teneur de ces négociations, accusant la grande distribution de faire pression sur les fournisseurs pour obtenir des baisses de prix. Selon M. Hollande, « il n'est pas possible, si dans quelques jours il n'y a pas un accord entre les grands distributeurs, et les éleveurs, notamment les producteur laitiers, (...) de garder cette loi. Elle sera modifiée. Je ne veux pas que ce soient les agriculteurs qui soient le victimes d'organisations qui font pression pour que les prix soient toujours les plus bas. »
Le stand du ministère de l'Agriculture totalement saccagé
Les déclarations du président n'ont pas suffi à calmer certains éleveurs pour autant. Plus tard, des heurts ont en effet éclaté lorsque des manifestants ont totalement démonté le stand du ministère de l'Agriculture, où le président n'était pas présent. Des CRS ont dû intervenir pour maîtriser et mettre à l'écart certains protestataires. Sur place, le dispositif de sécurité est d'ailleurs impressionnant, compte tenu des alertes attentats, explique-t-on à l’Elysée. Mais au-delà du risque terroriste, c'est bien le secteur de l'élevage qui en veut au président.
Les CRS contraints d'intervenir au Salon de l'agriculture.
Après les heurts, plusieurs dizaines de manifestants ont continué à manifester leur mécontentement à coups de sifflets. A chaque pas, l'impopularité record du président lui a sauté au visage. Visage crispé, mâchoires serrées, regard noir comme rarement, François Hollande avait l'air certes concentré ce samedi matin, mais très sec également. A un agriculteur, qui avait sorti son téléphone à son passage, il a rétorqué : « Non, cette année pas de photo. »
Le président français François Hollande, signant un livre d'or, le 27 février 2016 au Salon de l'agriculture.
Après les heurts, plusieurs dizaines de manifestants ont continué à manifester leur mécontentement à coups de sifflets. A chaque pas, l'impopularité record du président lui a sauté au visage. Visage crispé, mâchoires serrées, regard noir comme rarement, François Hollande avait l'air certes concentré ce samedi matin, mais très sec également. A un agriculteur, qui avait sorti son téléphone à son passage, il a rétorqué : « Non, cette année pas de photo. »
Le président français François Hollande, signant un livre d'or, le 27 février 2016 au Salon de l'agriculture.
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