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Gracié par Sarkozy, Marchiani veut l'arrêt du procès Angolagate

L'irruption dans le dossier du procès des ventes d'armes à l'Angola d'un document secret de la DST a amené plusieurs prévenus, notamment l'ex-préfet Jean-Charles Marchiani, à demander l'arrêt de l'audience.



Ce procès très sensible, qui est en cours depuis octobre à Paris, fait l'objet de vives critiques de la part du gouvernement angolais, qui demande aussi son interruption, ce qui pose problème à la France car la société pétrolière Total y a d'importants intérêts.

Les avocats de Pierre Falcone, principal acteur des ventes d'armes présumées illicites, de son ex-associé Arcady Gaydamak et de Jean-Charles Marchiani ont demandé la suspension de l'audience et un complément d'information en mettant en cause le juge ayant instruit l'enquête, Philippe Courroye.

Ils estiment que ce dernier a volontairement soustrait du dossier une note secrète déclassifiée par la Direction de la surveillance du territoire (DST), envoyée au tribunal par le ministère de l'Intérieur en décembre. Ils voient cette note comme favorable à Jean-Charles Marchiani.

Ce dernier est notamment soupçonné d'avoir monnayé la remise en 1996, quand il était préfet du Var, de l'Ordre national du mérite à Arcady Gaydamak. La note de la DST estime que les deux hommes ont oeuvré pour la libération de pilotes de l'armée française retenus en Bosnie en 1995, sans conclure cependant qu'ils y ont eu un rôle décisif.

Jean-Charles Marchiani, détenu depuis mai dans d'autres affaires de corruption, a bénéficié le 23 décembre d'une grâce partielle très critiquée de Nicolas Sarkozy, annulant six mois sur les trois ans qu'il purge. Il a demandé sa libération conditionnelle et devrait sortir bientôt de prison.

Son avocat Jacques Trémolet de Villers a annoncé qu'il entendait déposer plainte et demander la révision des précédentes condamnations. Il estime que le juge Courroye a caché ce document car il accréditerait l'idée que la décoration de Gaydamak avait été octroyée dans des conditions normales.

Présenté comme le financier de la mafia russe par la DGSE (services secrets français), absent du procès car en fuite à l'étranger, Arcady Gaydamak a mandaté son avocat William Goldnadel à l'audience pour attaquer aussi le juge Courroye.

"Nous avons tout au long de cette procédure des exemples de malhonnêteté intellectuelle. Nous demandons une enquête sur cette carence et nous nous posons la question d'un délit pénal", a dit l'avocat.

Le tribunal doit se prononcer mercredi sur la demande de suspension et de complément d'enquête. Le parquet s'y oppose. Des demandes similaires ont été rejetées à l'ouverture des débats. L'accusation soutient que les vendeurs d'armes se sont constitués un réseau d'influence par des paiements frauduleux.

Reuters

Mardi 6 Janvier 2009 - 18:57


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