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Imposition de cartes de séjour à des Sénégalais : des députés demandent la réciprocité et le respect des droits des Sénégalais à l'étranger

Ce lundi, la ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yacine Fall, a été auditionnée par l'Assemblée nationale pour l'examen du projet de loi autorisant le président sénégalais à ratifier une convention entre le Sénégal et le Maroc. Cette convention porte sur l’assistance aux détenus et le transfèrement des personnes condamnées. L’occasion pour la ministre de répondre aux préoccupations des députés concernant la situation des Sénégalais dans leurs pays d’accueil, notamment la question des cartes de séjour.



En effet, la ministre a fustigé la situation difficile dans laquelle se retrouvent certains de nos "compatriotes", notamment en Mauritanie, où l'absence de cartes de séjour expose les Sénégalais à de graves brimades. Elle a souligné que chaque pays possède ses propres lois régissant la situation des étrangers sur son territoire. Toutefois, elle a insisté sur le fait que les Sénégalais doivent se conformer aux législations locales, tout en rappelant que les pays d’accueil doivent également respecter les droits humains et la dignité des personnes. "Il n'est pas acceptable de persécuter une personne simplement parce qu’elle ne détient pas une carte de séjour", a précisé Yacine Fall.

Le député Tahirou Sarr, intervenant lors de cette session, a exprimé une position similaire, mais avec une forte demande de réciprocité. Selon lui, il est difficilement compréhensible que des milliers d’étrangers, qu’ils soient Gabonais, Marocains ou Mauritaniens, puissent vivre gratuitement au Sénégal, alors que "nos compatriotes, dans ces mêmes pays, sont soumis à des frais exorbitants pour obtenir des cartes de séjour". Pour le député Sarr, la question de l'équité et de la réciprocité se pose, car il considère que le Sénégal ne doit plus être un "terrain de tolérance" unilatérale.

Dans la même logique, les députés Guy Marius Sagna et Babacar Ndiaye ont également exprimé leur soutien à cette position. Ils ont appelé à une plus grande fermeté de la part du Sénégal et ont plaidé pour une politique de réciprocité dans le traitement des ressortissants étrangers. "Il est temps que le Sénégal exige un traitement équitable pour ses citoyens, à l'instar des pays où nous envoyons nos compatriotes", ont-ils déclaré.

Cette situation soulève des questions pendantes sur le respect des droits des migrants et sur la nécessité de revoir les accords bilatéraux entre le Sénégal et ses partenaires africains et internationaux. En attendant, le débat sur la réciprocité des conditions d’accueil des ressortissants étrangers continue de faire rage, avec des appels à une politique plus protectrice pour les Sénégalais à l’étranger.

Bien que la question des cartes de séjour et de l’assistance aux détenus soit au cœur des discussions actuelles, elle illustre un enjeu plus large : celui de la protection des droits des citoyens sénégalais à l’étranger, dans le respect des législations nationales et internationales.

Babou Diallo

Mardi 11 Mars 2025 - 17:51


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