La défiance contre la Russie pourrait prendre de l'ampleur. Alors que l'armée russe annonce lundi avoir frappé neuf positions de l'Etat islamique ces dernières 24 heures, l'armée turque vient elle de protester contre l'interception samedi d'un avion de combat russe violant l'espace aérien turc à la frontière syrienne située au sud-est du pays, le contraignant à rebrousser chemin. Deux chasseurs F-16 de l'armée turque auraient par ailleurs été «harcelés» dimanche lors d'une mission de patrouille par un avion MIG-29 non identifié à la hauteur de la frontière syrienne.
Ce lundi, l'ambassadeur de Russie à Ankara a été convoqué par les autorités turques qui lui ont fait part de leur «violente protestation» dans un communiqué. Ankara a aussi demandé à la Russie d' «éviter une répétition de cet incident» et fait savoir que le cas échéant, «la Fédération de Russie serait considérée responsable de tout événement non voulu» qui pourrait avoir lieu. Peu après, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, dont la Turquie est membre, a annoncé qu'il recevrait lundi le chef de la diplomatie turque Feridun Sinirlioglu afin de discuter de la situation.
La semaine dernière, la Russie a effectué ses premiers bombardements à Homs et à Hama. Mais Paris et Washington ont très rapidement soupçonné Moscou de ne pas avoir frappé Daech mais d'autres forces rebelles dont certaines appartiendraient à l'opposition modérée au régime de Bachar el-Assad.
Vladimir Poutine «n'est pas un allié»
La Russie tente elle de persuader la communauté internationale que ses frappes visent exclusivement l'organisation terroriste. Selon le ministère russe de la Défense, des avions SU-34, SU-24M et SU-25 ont effectué 25 sorties ces dernières vingt-quatre heures et détruit notamment un poste de commandement dans la province de Hama, des dépôts de munitions et un noeud de communication dans celle de Homs, des véhicules blindés dans la province de Idleb et un «poste de commandement de l'EI» dans la province de Lattaquié.
Lundi matin, le ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius a rappelé à la Russie la nécessité de frapper exclusivement les organisations terroristes. «Les frappes aériennes en Syrie doivent se concentrer sur le groupe Etat islamique (EI) et tous «les groupes considérés comme terroristes», dont al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaida, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius sur la radio Europe 1.
Le président de la République François Hollande avait lui mis en garde dimanche contre «une partition de la Syrie», qui pourrait déstabiliser l'ensemble de la région dans une interview à Arte. Il avait ensuite incité son homologue russe Vladimir Poutine à suivre les prérogatives fixée à l'ONU: «Nous devons faire en sorte d'avoir Daech comme adversaire, c'est pour ça que nous le frappons et c'est pour ça que nous demandons aux Russes d'avoir la même attitude», affirme-t-il. Quant au président russe Vladimir Poutine, «pour l'instant, ce n'est pas notre allié, il est l'allié de Bachar el-Assad, ce n'est pas la même chose» a-t-il déploré.
Source : Le Figaro.fr
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