La colère gronde dans l’extrême droite sud-africaine après le meurtre de Terre'blanche

Le président Jacob Zuma a appelé au calme après le meurtre le 3 avril 2010 du dirigeant d’extrême droite, Eugène Terre’blanche, tué à coups de machette par deux de ses ouvriers agricoles dans sa ferme, à une centaine de km de Johannesburg. Les deux hommes comparaîtront en justice mardi 6 avril. Ce meurtre risque de ranimer les tensions entre les noirs et la minorité blanche, qui représente moins de 10 % de la population du pays.
Les sympathisants du dirigeant d’extrême droite avaient des difficultés à contenir leur colère devant la piste qui mène à la ferme d’Eugène Terre’blanche. Chaque semaine, disent-ils, des noirs tuent des fermiers blancs. « Si le gouvernement ne nous protège pas nous allons devoir rendre justice nous même » menace un agriculteur.
Le secrétaire général de l’AWB, le Mouvement de résistance afrikaner, parle déjà de revanche. Ses amis, tous vêtus de chemises kaki, sont furieux car l’ANC cherche à réhabiliter un vieux chant de lutte dont le refrain signifie « tuons le boer, tuons les fermiers blancs ».
« Nous ne chantons plus de chansons qui incitent à la haine » explique un des hommes présents, qui a souhaité conserver l’anonymat. Et il ajoute : « Les blancs ont rempli leur part du contrat social négocié par Nelson Mandela. Ils ont renoncé à l’apartheid et à la violence alors que l’ANC mène la guerre aux blancs. »
La violence rurale est également alimentée par la lenteur de la réforme agraire menée par l’ANC. La large majorité des terres arables demeure entre les mains des blancs ce qui alimente les frustrations des familles noires dont les champs ont été confisqués par le régime ségrégationniste.