Vigipirate, dans sa nouvelle configuration renouvelée en février, est en «vigilance permanente» face à la menace terroriste, a souligné le ministère français de l'Intérieur. Le plan vigipirate comprend désormais deux niveaux d'alertes, un niveau «vigilance» et un niveau «alerte attentat».
Mais Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur a tout de même appelé les forces de sécurité intérieure à renforcer le dispositif dans les lieux publics. Concrètement, dans les aéroports, les gares, sur les lieux sensibles comme les lieux de cultes, des patrouilles mixtes, policiers et militaires, circulent parmi les passants. Leur présence est accrue en ce moment, avec notamment une hausse des contrôles et fouilles aléatoires. Les policiers ont été formés récemment pour reconnaître les comportements suspects.
La préfecture de police de Paris a tenu le 18 septembre une réunion de sensibilisation à l'islam radical et à sa manifestation dans la vie quotidienne. Etaient présents des représentants du rectorat, des hôpitaux de Paris, du parquet, de la protection judiciaire de la jeunesse, de la RATP et de la SNCF. Pour ce qui est des bâtiments publics, ou à risque, les systèmes de surveillance et filtrage à l'entrée ont été renforcés dans certains lieux. Même pour ce que le ministre de l'Intérieur a appelé « les rassemblements pouvant constituer des cibles potentielles », des manifestations par exemple.
En tout, Vigipirate comporte 300 mesures confidentielles, qui impliquent notamment les services de renseignements. Le passage au niveau «alerte attentat» n'intervient qu'en cas de risque imminent. En clair, on n'est en «alerte attentat» que si on sait qu'un attentat se prépare et où. Et alors là, l'alerte prévoit notamment la mise en alerte des services d’intervention - services de secours et forces de l'ordre -, l'activation des cellules de crise au sein des ministères, des préfectures, ainsi que chez les gestionnaires d’infrastructures sensibles. Il peut aussi prévoir l'arrêt total de l'aviation civile.
Les Français de l'étranger
Près de 13 millions de Français voyagent chaque année en dehors des frontières de leur pays, d'après le Quai d'Orsay. La protection des Français à l'étranger s'organise à distance. Sur internet, le ministère des Affaires étrangères met à jour des renseignements à destination des touristes et Français expatriés. Des conseils aux voyageurs qui décrivent les risques encourus, pays par pays. Sont mêmes précisées, les zones dangereuses à l'intérieur des pays concernés.
Un autre système a été mis en ligne par le Quai d'Orsay, intitulé «Ariane». Pour les Français qui font des séjours à l'étranger, il faut s'inscrire sur le site. La cellule de crise du ministère des Affaires étrangères a alors accès aux trajets prévus par chacun des inscrits. Et on reçoit alors des recommandations individuelles de sécurité par SMS ou par mail. En fait, toutes ces précautions sont surtout destinées aux expatriés économiques, les salariés d'entreprises installées dans ces pays, membres d'ONG et, dans une moindre mesure, les journalistes présents dans les zones les plus problématiques.
Le ministère des Affaires étrangères en appelle à la responsabilité individuelle. Ne pas prendre de risques inconsidérés, bien préparer tout voyage, se renseigner jusqu'au dernier moment sur les conditions de sécurité, et aussi, et on en parle peut-être pas assez, ne pas afficher ses destinations sur les réseaux sociaux.
Une loi anti-terroriste votée le 18 septembre
Le 18 septembre dernier, l'Assemblée nationale adoptait une loi de lutte contre le terrorisme. Elle prévoit notamment l'interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes Français candidats au jihad vers la Syrie. Evidemment, la loi établit des cas de figure précis pour restreindre la liberté de mouvement des jeunes. Il faut « des raisons sérieuses de croire que la personne concernée projette des déplacements à l'étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité ou sur un théâtre d'opérations de groupements terroristes... et dans des conditions susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire ». En clair, empêcher les jeunes d'aller se former au jihad à l'étranger pour éviter qu'ils reviennent commettre des attentats sur le territoire.
Grâce au dispositif sur le terrain, aux services renseignements, aux services spécialisés et aussi à ce nouvel arsenal législatif, pour l'instant, depuis janvier, il y a eu 110 arrestations d'islamistes présumés, dont 74 mises en examen.
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