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La «tech» ukrainienne mobilisée dans la guerre

Avant la guerre, la « tech » ukrainienne était l’un des fleurons prometteurs de l’économie. Aujourd’hui, cette industrie se mobilise à 100% pour défendre le pays, et pour assurer sa survie.



Une armée numérique a été recrutée via l’application Telegram à l'appel du jeune ministre du Numérique, un ancien patron de startup, qui s'appuie sur l'un de ses pairs, Yegor Aushev, dirigeant d'une entreprise de cybersécurité et partisan du piratage éthique. Ils seraient environ 300 000 engagés dans cette guerre de l’information. Ces croisés de l’internet suivent les directives données par le gouvernement.
 
Dans la vie civile, beaucoup d'entre eux sont probablement les jeunes programmeurs ou développeurs qui forment le vivier de la « tech » ukrainienne. Le nerf de la guerre, l’argent, est, lui aussi, collecté en format numérique. Le fonds « crypto pour l’Ukraine » n’accepte que les bitcoins et les ethereums. Il a déjà encaissé l’équivalent de 90 millions d’euros.
 
Des dons destinés à acheter du matériel militaire. Le gouvernement estime que les transactions avec ces nouvelles monnaies sont beaucoup plus rapides que celles des banques. Et une fois la paix revenue, il espère bien faire fructifier cette expérience en monnaie virtuelle.
Les entreprises de la « tech » fournissent aussi un soutien actif à leurs employés
Certaines ont doublé le salaire de ceux qui ont rejoint l’armée réelle. Elles ont pris en main le déménagement de leur personnel, quand c’est encore possible. Les aident à trouver un logement, des papiers. Des équipes entières ont migré vers la Pologne, la Géorgie ou la Roumanie. Kharkiv, Kiev et Lviv étaient les trois grands pôles de cette industrie. Seule Lviv, la ville de l'ouest épargnée par les bombardements russes, abrite encore des entreprises de la « tech ».
 
Elles investissent dans des générateurs, des fournisseurs d’internet, migrent leurs données au besoin. Leur objectif : maintenir coûte que coûte leur activité, pour être en mesure de verser des salaires à leurs employés et pour préserver l’avenir. Elles veulent rester présentes et attractives pour leurs clients. Des entreprises étrangères friandes de leurs services.
 
Face à la demande mondiale, cette industrie a connu une croissance exponentielle ces dernières années
+36% de revenus entre 2020 et 2021. La « tech » représente 4% du PIB ukrainien et c’est une source appréciable de revenus d’exportation, et donc de devises. C’est grâce à ses formations de pointe dans le domaine technologique, un héritage de la période soviétique, que l’Ukraine est devenue l’un des pays d’Europe de l’Est les plus appréciés dans le monde pour son vivier de jeunes talents.
 
Ces ingénieurs parlent anglais couramment et leur position géographique rend leur emploi du temps plus compatible avec celui des startups occidentales en mal de main d’œuvre. Presque un employé sur dix de la « tech » israélienne est en fait un citoyen ukrainien. Beaucoup d’entre eux sont des indépendants, un statut favorisé par le régime fiscal. Et très confortable parce que les salaires sont versés en dollars.
 
Mais c’est aussi un statut précaire
Malgré la solidarité exprimée par leurs employeurs étrangers depuis le début des hostilités, la demande tend à baisser. Les entreprises craignent que les délais ne soient pas tenus à cause de panne de courant ou de coupure d’internet, et pire encore que leurs contenus soient piratés. Les jeunes pousses ukrainiennes et ces indépendants doivent donc mettre les bouchées doubles pour gagner la guerre contre la Russie sans perdre leur avantage face aux concurrents voisins ou lointains.
 
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mis fin à leur différend commercial sur l'acier et l'aluminium.
 
Les taxes mises en place par Donald Trump sont supprimées. En revanche, Washington n'est pas pressé de négocier un accord de libre échange avec Londres, une grosse déception pour le gouvernement britannique qui en a fait une priorité de l'ère post Brexit.
 
En 2021, l'industrie musicale a dépassé les 26 milliards de dollars de chiffres d'affaires, un record absolu.
 
Et une progression stupéfiante : +18% par rapport à 2020. C'est le streaming qui est porteur, il représente plus de la moitié des ventes. Et c'est aussi le succès de quelques stars comme les Sud-coréens BTS, la Britannique Adele ou l’Américaine Taylor Swift.

RFI

Mercredi 23 Mars 2022 - 08:48


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