Le Parlement européen a adopté, ce jeudi, une résolution contre la politique menée par la France à l’égard des Roms. Le texte demande à Paris de "suspendre immédiatement" leur expulsion.
En réaction, le ministre de l'Immigration, Éric Besson, a déclaré qu'il "n'était pas question" que la France cesse de reconduire les Roms à la frontière.
Ce vote intervient alors que le gouvernement français tente une difficile opération séduction en Roumanie. Le ministre de l’Immigration, Éric Besson, et le ministre des Affaires européennes, Pierre Lellouche, sont à Bucarest pour tenter de convaincre le gouvernement roumain du bien-fondé de la politique française à l’égard des Roms.
Ils devaient être reçus ce jeudi, par le Premier ministre Emil Boc, qui devait leur présenter les grandes lignes d’un plan pour une intégration rapide des Roms fraîchement arrivés de France. Éric Besson et Pierre Lellouche étaient ensuite attendus au ministère roumain de l’Intérieur, où ils entendaient plaider pour une intensification de la coopération policière entre les deux pays.
La mission s’annonce ardue pour les deux ministres, dont la visite se déroule dans un climat exceptionnellement tendu. "S'ils viennent pour donner des leçons, cela ne résoudra rien", a assuré le chef de l’État roumain, Traian Bacescu, mercredi soir, au micro de RFI.
Au cœur de la discorde : les rapatriements de Roms par Paris vers la Bulgarie et la Roumanie. Depuis le début de l’été, plusieurs centaines de membres de cette communauté ont ainsi été expulsés vers leurs pays d’origine. La France estime que les gouvernements bulgare et roumain ne "remplissent pas leurs obligations" pour l’intégration sociale et économique de leurs ressortissants. En ce sens, Pierre Lellouche a appelé la Roumanie à mettre en place un "plan national d’urgence" pour l’intégration des Roms. Bucarest juge, de son côté, que seule une réflexion européenne sur cette question peut être efficace.
"Derrière les déclarations et les accusations réciproques, il est finalement question d’argent, explique Mirel Bran, correspondant de France 24 à Bucarest. La France aimerait que la Roumanie participe au financement du programme destiné à aider les Roms rapatriés à se fixer en Roumanie, ce que refuse Bucarest." Le programme, qui prévoit une aide pouvant aller jusqu’à 3 600 euros pour aider à la création d’entreprises, a, du coup, été suspendu par Paris.
"Une question européenne", selon la Roumanie
"La discussion dépasse le cadre strictement bilatéral, a expliqué le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Baconschi, jeudi matin, juste avant l’arrivée d’Éric Besson et de Pierre Lellouche. Disons-le sans ambiguïtés : à quelques exceptions près, les communautés roms rencontrent, dans toute l'Europe, les mêmes difficultés subjectives et objectives." Entre 10 millions et 12 millions de Roms vivent en Europe. La Roumanie, avec environ 530 000 Roms établis sur son territoire, accueille la plus grande communauté.
"Seule une stratégie européenne permettra de répondre durablement aux problèmes et aux attentes légitimes de cette vaste communauté, a insisté le ministre. Ni une politique sécuritaire, ni un assistanat paternaliste ne constituent une réponse durable", a-t-il en outre déclaré, faisant référence aux 300 euros versés par Paris aux Roms rapatriés pour faciliter leur réinstallation.
Depuis la fin de juillet, la France a considérablement durci sa politique à l’égard des Roms, évacuant des dizaines de camps illégaux et renvoyant en Roumanie près de 500 membres de cette communauté. Depuis le début de l’année, près de 8 300 Roms ont été reconduits à la frontière. Une politique musclée qui a valu au gouvernement français une pluie de condamnations internationales.
La résolution votée par le Parlement européen, par 337 voix contre 245, exige de Paris une "suspension immédiate" des expulsions de Roms. Le texte était proposé par quatre des principales formations politiques du Parlement européen, dont les socialistes, les libéraux, les Verts et les communistes.
"Cette résolution met la Commission européenne sous pression pour condamner la politique française à l’égard des Roms, explique Caroline de Camaret, spécialiste des questions européennes à France 24. Elle doit bientôt rendre un rapport sur la question de la conformité de cette politique avec les traités européens."
En Roumanie, la communauté rom a violemment réagi aux expulsions. "Ses représentants ont comparé le président Nicolas Sarkozy au maréchal Ion Antonescu, rapporte Mirel Bran. Ce personnage s’était allié avec l’Allemagne nazie et avait déporté des milliers de Roms."
En réaction, le ministre de l'Immigration, Éric Besson, a déclaré qu'il "n'était pas question" que la France cesse de reconduire les Roms à la frontière.
Ce vote intervient alors que le gouvernement français tente une difficile opération séduction en Roumanie. Le ministre de l’Immigration, Éric Besson, et le ministre des Affaires européennes, Pierre Lellouche, sont à Bucarest pour tenter de convaincre le gouvernement roumain du bien-fondé de la politique française à l’égard des Roms.
Ils devaient être reçus ce jeudi, par le Premier ministre Emil Boc, qui devait leur présenter les grandes lignes d’un plan pour une intégration rapide des Roms fraîchement arrivés de France. Éric Besson et Pierre Lellouche étaient ensuite attendus au ministère roumain de l’Intérieur, où ils entendaient plaider pour une intensification de la coopération policière entre les deux pays.
La mission s’annonce ardue pour les deux ministres, dont la visite se déroule dans un climat exceptionnellement tendu. "S'ils viennent pour donner des leçons, cela ne résoudra rien", a assuré le chef de l’État roumain, Traian Bacescu, mercredi soir, au micro de RFI.
Au cœur de la discorde : les rapatriements de Roms par Paris vers la Bulgarie et la Roumanie. Depuis le début de l’été, plusieurs centaines de membres de cette communauté ont ainsi été expulsés vers leurs pays d’origine. La France estime que les gouvernements bulgare et roumain ne "remplissent pas leurs obligations" pour l’intégration sociale et économique de leurs ressortissants. En ce sens, Pierre Lellouche a appelé la Roumanie à mettre en place un "plan national d’urgence" pour l’intégration des Roms. Bucarest juge, de son côté, que seule une réflexion européenne sur cette question peut être efficace.
"Derrière les déclarations et les accusations réciproques, il est finalement question d’argent, explique Mirel Bran, correspondant de France 24 à Bucarest. La France aimerait que la Roumanie participe au financement du programme destiné à aider les Roms rapatriés à se fixer en Roumanie, ce que refuse Bucarest." Le programme, qui prévoit une aide pouvant aller jusqu’à 3 600 euros pour aider à la création d’entreprises, a, du coup, été suspendu par Paris.
"Une question européenne", selon la Roumanie
"La discussion dépasse le cadre strictement bilatéral, a expliqué le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Baconschi, jeudi matin, juste avant l’arrivée d’Éric Besson et de Pierre Lellouche. Disons-le sans ambiguïtés : à quelques exceptions près, les communautés roms rencontrent, dans toute l'Europe, les mêmes difficultés subjectives et objectives." Entre 10 millions et 12 millions de Roms vivent en Europe. La Roumanie, avec environ 530 000 Roms établis sur son territoire, accueille la plus grande communauté.
"Seule une stratégie européenne permettra de répondre durablement aux problèmes et aux attentes légitimes de cette vaste communauté, a insisté le ministre. Ni une politique sécuritaire, ni un assistanat paternaliste ne constituent une réponse durable", a-t-il en outre déclaré, faisant référence aux 300 euros versés par Paris aux Roms rapatriés pour faciliter leur réinstallation.
Depuis la fin de juillet, la France a considérablement durci sa politique à l’égard des Roms, évacuant des dizaines de camps illégaux et renvoyant en Roumanie près de 500 membres de cette communauté. Depuis le début de l’année, près de 8 300 Roms ont été reconduits à la frontière. Une politique musclée qui a valu au gouvernement français une pluie de condamnations internationales.
La résolution votée par le Parlement européen, par 337 voix contre 245, exige de Paris une "suspension immédiate" des expulsions de Roms. Le texte était proposé par quatre des principales formations politiques du Parlement européen, dont les socialistes, les libéraux, les Verts et les communistes.
"Cette résolution met la Commission européenne sous pression pour condamner la politique française à l’égard des Roms, explique Caroline de Camaret, spécialiste des questions européennes à France 24. Elle doit bientôt rendre un rapport sur la question de la conformité de cette politique avec les traités européens."
En Roumanie, la communauté rom a violemment réagi aux expulsions. "Ses représentants ont comparé le président Nicolas Sarkozy au maréchal Ion Antonescu, rapporte Mirel Bran. Ce personnage s’était allié avec l’Allemagne nazie et avait déporté des milliers de Roms."
Autres articles
-
Liban: le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun élu président de la République
-
Liban: le Parlement se réunit ce jeudi pour élire un président de la République après une vacance de plus de deux ans
-
Etats-Unis : Donald Trump ravive la polémique sur le Groenland et le Canal de Panama, simple provocation ou menace réelle ?
-
Un opposant et ex-député cambodgien assassiné à Bangkok, la police thaï à la recherche du suspect
-
Plusieurs incendies hors de contrôle provoquent des milliers d'évacuations en Californie