Douze agences gouvernementales américaines, pilotées par USAID, sont impliquées dansPower Africa, qui a désigné six pays pour sa première phase : le Ghana, le Liberia, le Nigeria, l’Ethiopie, le Kenya et la Tanzanie.
Le modèle retenu est novateur, selon Amadou Sy, chercheur à la Brookings Institution de Washington. « C’est un modèle qui donne au secteur public américain le rôle de sherpa du secteur privé, pour clarifier, arriver à une bonne estimation des risques, et aussi des solutions pour offrir des garanties partielles, des cautions pour les investissements engagés par les entreprises, le tout sur un nombre limité de pays. Donc, moi je le vois comme un laboratoire, et avec l’annonce de quatorze milliards de dollars par le secteur privé, le départ est plutôt prometteur. »
Encore faut-il que ce concept fonctionne. « Des sites de centrales ont été identifiés, mais nous sommes loin du compte », estime Stephen Hayes. Il dirige le Corporate Council on Africa, l’organisme qui fédère les entreprises américaines présentes en Afrique. « Identifier des sites et finaliser des contrats sont deux choses différentes. Et même lorsque vous avez un contrat, il faudra du temps pour construire les centrales et les faire tourner. Donc j’aimerais voir plus de résultats pour la deuxième année. Les entreprises américaines ont essuyé les plâtres, elles sont allées en Afrique, mais les obstacles viennent surtout du financement, côté américain. Il est très difficile pour nos entreprises d’avoir des financements. »
« Accroître l’accès à l’électricité va aider l’Afrique et les Africains »
Stephen Hayes souhaite que le mécanisme bancaire public Ex-Im Bank prenne plus de risques en Afrique. Des critiques estiment que Barack Obama avec Power Africa œuvre surtout pour que les entreprises de son pays décrochent de juteux contrats. Chris Coons est sénateur démocrate et dirige le sous-comité à l’Afrique au Sénat. Il ne voit pas où est le problème. « Permettre aux entreprises américaines d’avoir accès à ces marchés, de créer des marchés dans les infrastructures liées à l’électricité, va aider les pays africains », affirme le sénateur. « Cela va développer le secteur industriel en Afrique, mais aussi les services de santé, les services éducatifs, qui ont besoin d’électricité. Accroître l’accès à l’électricité va aider l’Afrique et les Africains ». Le sénateur estime que Barack Obama n’a à rougir de rien : « Il est tout à fait approprié pour les Etats-Unis d’aider les entreprises américaines à se procurer des opportunités en Afrique. C’est ce que font nos concurrents, et lorsque cela se fait d’une manière équitable et juste, ce qui est notre cas, c’est quelque chose qui peut, je pense, aider à la fois les Etats-Unis et l’Afrique. »
Les entreprises américaines et africaines devraient confirmer leurs engagements à coup d’annonces assorties de millions de dollars par centaines tout au long du sommet Etats-Unis-Afrique.
Source : Rfi.fr
-
Mali : enlèvement du Khalif omarien de Nioro un acte choquant et un appel à l’action
-
Angola: le président Lourenço gracie le fils de son prédécesseur condamné pour corruption
-
En Centrafrique, le député Dominique Yandocka condamné à un an de prison pour «complot»
-
Mozambique: 1500 détenus s'évadent d'une prison dans un contexte de violences post-électorales
-
Au Gabon, polémique et enquête ouverte après la mort suspecte d'un jeune marin