Chaque nouvelle étude sur les viols commis en République démocratique du Congo (RDC) est plus accablante que la précédente. Le dernier rapport de l’ONU, publié par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH), fait état d’au moins 303 viols commis, entre le 30 juillet et le 2 août, dans 13 villages du Nord-Kivu, province de l'est de la RDC.
Maï-Maï Cheka, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des troupes d’un ancien colonel du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), formant au total une horde de 200 hommes en armes.
En l’absence de l’autorité de l’État, ces milices armées ont établi leurs quartiers dans les forêts de Walikale, à l’ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et pris le contrôle de carrières minières qui abondent dans la région. Les civils payent de leur vie le prix de cette économie de guerre.
Pendant quatre jours, armés de Kalachnikov, grenades et machettes, les assaillants ont sillonné les 13 villages, attaquant systématiquement les civils de jour comme de nuit. Ils ont pillé, violé en masse, tué et enlevé adultes et enfants pour les soumettre aux travaux forcés. Au moins 116 personnes, dont 15 mineurs, seraient aujourd’hui captifs des camps rebelles.
"Mieux vaut être mort"
Parmi les victimes, 235 femmes, 13 hommes, 52 filles et 3 garçons. Des chiffres qui pourraient être revus à la hausse. Toutes les victimes ne se sont pas fait connaître par peur des représailles, des jugements coutumiers ou du rejet par leur communauté et leur famille.
"Il vaut mieux être mort que d’être victime d’un viol commis par les FDLR et leurs alliés, car ce viol constitue la pire des humiliations humaines", a confié un membre de l’ethnie nianga, majoritaire dans la région, aux enquêteurs de l’ONU.
Instrument stratégique et tactique, le viol a été utilisé comme arme de guerre pendant les 15 ans de conflit qui ont ravagé la région des Grands Lacs. Selon l’ONU, 200 000 viols ont été perpétrés entre 1996 et 2006, dont un tiers dans les Kivus. Un bilan accablant qui a valu au pays d’être qualifié, en avril dernier, de "capitale mondiale du viol" par Margot Wallström, représentante spéciale de l’ONU pour la violence sexuelle dans les conflits.
Prises pour cibles, les femmes ont été agressées publiquement devant "leurs" hommes incapables de les défendre. Nombre d’entre elles sont contraintes de porter l’enfant de "l’ennemi". Ainsi, c’est toute une société que l’on déstructure.
L’échec de l’armée congolaise et des casques bleus
Le document de l’ONU note les graves manquements de l’armée et de la police congolaises qui n’ont pas pu - ou pas su - éviter ces exactions. Il évoque également les défaillances des casques bleues de la Monusco – plus important déploiement de forces de maintien de la paix de l’ONU – cantonnés non loin des lieux des viols. "L’échec à prévenir ou mettre un terme aux attaques a été aggravé par des manquements de la part de la Monusco qui n’auraient pas reçu d’entraînement spécifique à la protection des civils", souligne le rapport.
D’autant que cette série de viols intervient alors que sont engagées des discussions sur un retrait des forces de maintien de la paix de l’ONU, qui sont plus de 20 000 dans le pays. Une situation qui n’est pas sans inquiéter les organisations humanitaires, comme Oxfam, qui plaide pour une réforme de la police et de l’armée en RDC.
Violer en toute impunité
Malgré la mise en place, en 2006, d’une législation répressive à l’égard des violences sexuelles, passibles en RDC de 5 à 20 ans de prison, les milices, groupes rebelles et désormais les civils continuent de violer en toute impunité. Depuis la guerre, les institutions restent chancelantes. La justice en premier lieu.
"Nous espérions que cela aurait débouché sur des arrestations et des inculpations, voire des condamnations en cas de culpabilité reconnue", a déclaré Rupert Colleville, porte-parole du Haut Commissaire pour les droits de l’Homme.
Des hauts responsables de l’ONU avaient déjà appelé, début septembre, le Conseil de sécurité à envisager des sanctions contre les responsables de viols collectifs en RDC.
Maï-Maï Cheka, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des troupes d’un ancien colonel du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), formant au total une horde de 200 hommes en armes.
En l’absence de l’autorité de l’État, ces milices armées ont établi leurs quartiers dans les forêts de Walikale, à l’ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et pris le contrôle de carrières minières qui abondent dans la région. Les civils payent de leur vie le prix de cette économie de guerre.
Pendant quatre jours, armés de Kalachnikov, grenades et machettes, les assaillants ont sillonné les 13 villages, attaquant systématiquement les civils de jour comme de nuit. Ils ont pillé, violé en masse, tué et enlevé adultes et enfants pour les soumettre aux travaux forcés. Au moins 116 personnes, dont 15 mineurs, seraient aujourd’hui captifs des camps rebelles.
"Mieux vaut être mort"
Parmi les victimes, 235 femmes, 13 hommes, 52 filles et 3 garçons. Des chiffres qui pourraient être revus à la hausse. Toutes les victimes ne se sont pas fait connaître par peur des représailles, des jugements coutumiers ou du rejet par leur communauté et leur famille.
"Il vaut mieux être mort que d’être victime d’un viol commis par les FDLR et leurs alliés, car ce viol constitue la pire des humiliations humaines", a confié un membre de l’ethnie nianga, majoritaire dans la région, aux enquêteurs de l’ONU.
Instrument stratégique et tactique, le viol a été utilisé comme arme de guerre pendant les 15 ans de conflit qui ont ravagé la région des Grands Lacs. Selon l’ONU, 200 000 viols ont été perpétrés entre 1996 et 2006, dont un tiers dans les Kivus. Un bilan accablant qui a valu au pays d’être qualifié, en avril dernier, de "capitale mondiale du viol" par Margot Wallström, représentante spéciale de l’ONU pour la violence sexuelle dans les conflits.
Prises pour cibles, les femmes ont été agressées publiquement devant "leurs" hommes incapables de les défendre. Nombre d’entre elles sont contraintes de porter l’enfant de "l’ennemi". Ainsi, c’est toute une société que l’on déstructure.
L’échec de l’armée congolaise et des casques bleus
Le document de l’ONU note les graves manquements de l’armée et de la police congolaises qui n’ont pas pu - ou pas su - éviter ces exactions. Il évoque également les défaillances des casques bleues de la Monusco – plus important déploiement de forces de maintien de la paix de l’ONU – cantonnés non loin des lieux des viols. "L’échec à prévenir ou mettre un terme aux attaques a été aggravé par des manquements de la part de la Monusco qui n’auraient pas reçu d’entraînement spécifique à la protection des civils", souligne le rapport.
D’autant que cette série de viols intervient alors que sont engagées des discussions sur un retrait des forces de maintien de la paix de l’ONU, qui sont plus de 20 000 dans le pays. Une situation qui n’est pas sans inquiéter les organisations humanitaires, comme Oxfam, qui plaide pour une réforme de la police et de l’armée en RDC.
Violer en toute impunité
Malgré la mise en place, en 2006, d’une législation répressive à l’égard des violences sexuelles, passibles en RDC de 5 à 20 ans de prison, les milices, groupes rebelles et désormais les civils continuent de violer en toute impunité. Depuis la guerre, les institutions restent chancelantes. La justice en premier lieu.
"Nous espérions que cela aurait débouché sur des arrestations et des inculpations, voire des condamnations en cas de culpabilité reconnue", a déclaré Rupert Colleville, porte-parole du Haut Commissaire pour les droits de l’Homme.
Des hauts responsables de l’ONU avaient déjà appelé, début septembre, le Conseil de sécurité à envisager des sanctions contre les responsables de viols collectifs en RDC.
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