Le Sénégal a été sacré champion d’Afrique, ce dimanche 6 février 2022, au stade Olembé de Yaoundé suite à sa victoire devant l’Egypte (4 tirs au but à 2, après prolongations). La bande à Kalidou Koulibaly met ainsi fin à 57 ans d’attente. De souffrances. De peines. D’espoirs déçus. De symphonies inachevées. Après des finales perdues en 2002 face au Cameroun (au Mali) et 2019 contre l’Algérie (en Egypte), les poulains d’Aliou Cissé viennent d’offrir au Sénégal son premier sacre continental. Comme un symbole, cette victoire a eu lieu en terre camerounaise. Un pays qui a souvent barré la route aux « Lions », comme ce fut le cas en 1992 à Dakar ou encore en 2002.
Ce qui avait fini d’installer une rivalité tenace entre les deux sélections, souvent exacerbée par d’anciennes gloires dont le plus virulent se trouve être Joseph Antoine Bell. Il y avait donc une sorte de revanche du Sénégal sur le Cameroun aussi. Ce qui donne davantage de tonus à la victoire. Elle était belle, nette, sans bavure puisque les Lions ont littéralement dominé les Pharaons d’Egypte, septuple champion d’Afrique. Mieux, Abdoul Diallo, Saliou Cissé, Idrissa Gana Guèye et souvent Kalidou Koulibaly n’ont laissé aucun répit à la star égyptienne, Mohamed Salah. Et lorsqu’il parvint à échapper à leur vigilance, il s’est encore heurté à Edouard Mendy. Les Lions de ce dimanche étaient non seulement indomptables, mais aussi pharaoniques.
LA RANÇON DE LA STABILITE
Jadis, le Sénégal était un pays adepte de la tabula rasa (table rase). Seul Claude Leroy a été autorisé à rester à la tête de la sélection nationale après une défaite en demi-finale en Alger contre l’Algérie, futur vainqueur du trophée (1990). D’ailleurs, le maintien du technicien français sur le banc des Lions était relatif à l’objectif que les autorités d’alors lui avaient assigné : remporter le trophée en 1992 à Dakar. Tous les autres vont passer à trappe. L’avènement de Cissé va changer la donne. L’ancien capitaine des Lions atteindra l’ensemble des objectifs qui lui seront fixés : franchir le premier tour en 2017, une qualification à la Coupe du monde 2018, atteindre la finale en 2019. Mais celui qui se définit comme un « enfant béni » va surfer sur ses résultats positifs pour rester six ans sur le banc des Lions. Un record absolu qui lui a permis de former, voire de formater des jeunes joueurs, de leur inculquer des valeurs d’humilité, de modestie et du respect de l’adversaire. Une rançon de la stabilité qui a aussi permis à Me Augustin Senghor de toucher le graal.
Porté à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF), l’avocat a réalisé un grand chelem avec quatre mandats d’affilée faits de hauts et de bas. D’échecs et de victoires. Mais surtout d’endurance à toute épreuve. Sans jamais perdre espoir, il a soutenu le sélectionneur national et a surtout réussi à réunir la quasi-totalité du monde sportif sénégalais derrière sa personne avec un slogan « Manko Wutti Ndamli » (ensemble pour aller chercher la victoire). Une autre rançon de la stabilité qui a porté ses fruits.
SADIO, UN MENTAL DE FER !
« C’est celui qui tire le penalty qui le rate », dixit Feu Jules François Bertrand Bocandé. L’ancien capitaine des Lions ne savait pas si bien dire. Michel Platini, Diégo Maradona entre autres légendes du football ont eu à passer à la trappe dans cette épreuve fatidique. Pour autant, ils n’y ont jamais renoncé. Sadio Mané, sous la pression populaire et surtout familiale avait pris la décision de ne plus exécuter les sentences suite à son penalty manqué face au Cameroun, synonyme d’une élimination précoce du Sénégal en quarts de finale de la CAN 2017. Mais très tôt, le leader technique de l’équipe nationale se rendra à l’évidence de son erreur. Le patron de cette sélection nationale, c’est bien lui. Il ne pouvait se le permettre. Sauf qu’il devrait davantage s’exercer et mettre plus d’énergie sur sa frappe. Ce dimanche, il avait une belle opportunité de donner l’avantage à son équipe s’il avait transformé le penalty dès la 7èmeminute face à Gabaski, devenu héros inattendu de la CAN 2021. Hélas ! Son raté lui a fait perdre son match. Mais personne n’osait alors imaginer que Sadio Mané aura le culot d’exécuter le dernier penalty sénégalais pour sacrer son pays champion d’Afrique. La tension était terrible. Presque insupportable. Surtout dans un Sénégal où le football était devenu l’opium du peuple. Mais l’enfant de Bambali n’a pas tremblé. Pas une seule seconde. Avec un mental de fer, connu des grands joueurs qui savent prendre leur responsabilité, l’attaquant de Liverpool s’est avancé calmement pour mettre la balle hors de portée du gardien de Zamalek. Il offre ainsi au Sénégal son premier sacre et s’adjuge le titre du meilleur joueur du tournoi. Exactement, comme le Chef de l’Etat, Macky Sall avait demandé aux Lions. Plus personnellement à lui. « Sadio meun guen ko waay » (Sadio, vous pouvez le faire !). Eh bien, ils l’ont fait !
Par Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)
PS : Le stade du Sénégal sera inauguré le 22 février 2022. Depuis quelques temps, des noms circulent. Le Chef de l’Etat cogite. Il pourrait être baptisé stade Lamine Diack ou stade Me Abdoulaye Wade. Et pourquoi pas stade du 6 février ?
Ce qui avait fini d’installer une rivalité tenace entre les deux sélections, souvent exacerbée par d’anciennes gloires dont le plus virulent se trouve être Joseph Antoine Bell. Il y avait donc une sorte de revanche du Sénégal sur le Cameroun aussi. Ce qui donne davantage de tonus à la victoire. Elle était belle, nette, sans bavure puisque les Lions ont littéralement dominé les Pharaons d’Egypte, septuple champion d’Afrique. Mieux, Abdoul Diallo, Saliou Cissé, Idrissa Gana Guèye et souvent Kalidou Koulibaly n’ont laissé aucun répit à la star égyptienne, Mohamed Salah. Et lorsqu’il parvint à échapper à leur vigilance, il s’est encore heurté à Edouard Mendy. Les Lions de ce dimanche étaient non seulement indomptables, mais aussi pharaoniques.
LA RANÇON DE LA STABILITE
Jadis, le Sénégal était un pays adepte de la tabula rasa (table rase). Seul Claude Leroy a été autorisé à rester à la tête de la sélection nationale après une défaite en demi-finale en Alger contre l’Algérie, futur vainqueur du trophée (1990). D’ailleurs, le maintien du technicien français sur le banc des Lions était relatif à l’objectif que les autorités d’alors lui avaient assigné : remporter le trophée en 1992 à Dakar. Tous les autres vont passer à trappe. L’avènement de Cissé va changer la donne. L’ancien capitaine des Lions atteindra l’ensemble des objectifs qui lui seront fixés : franchir le premier tour en 2017, une qualification à la Coupe du monde 2018, atteindre la finale en 2019. Mais celui qui se définit comme un « enfant béni » va surfer sur ses résultats positifs pour rester six ans sur le banc des Lions. Un record absolu qui lui a permis de former, voire de formater des jeunes joueurs, de leur inculquer des valeurs d’humilité, de modestie et du respect de l’adversaire. Une rançon de la stabilité qui a aussi permis à Me Augustin Senghor de toucher le graal.
Porté à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF), l’avocat a réalisé un grand chelem avec quatre mandats d’affilée faits de hauts et de bas. D’échecs et de victoires. Mais surtout d’endurance à toute épreuve. Sans jamais perdre espoir, il a soutenu le sélectionneur national et a surtout réussi à réunir la quasi-totalité du monde sportif sénégalais derrière sa personne avec un slogan « Manko Wutti Ndamli » (ensemble pour aller chercher la victoire). Une autre rançon de la stabilité qui a porté ses fruits.
SADIO, UN MENTAL DE FER !
« C’est celui qui tire le penalty qui le rate », dixit Feu Jules François Bertrand Bocandé. L’ancien capitaine des Lions ne savait pas si bien dire. Michel Platini, Diégo Maradona entre autres légendes du football ont eu à passer à la trappe dans cette épreuve fatidique. Pour autant, ils n’y ont jamais renoncé. Sadio Mané, sous la pression populaire et surtout familiale avait pris la décision de ne plus exécuter les sentences suite à son penalty manqué face au Cameroun, synonyme d’une élimination précoce du Sénégal en quarts de finale de la CAN 2017. Mais très tôt, le leader technique de l’équipe nationale se rendra à l’évidence de son erreur. Le patron de cette sélection nationale, c’est bien lui. Il ne pouvait se le permettre. Sauf qu’il devrait davantage s’exercer et mettre plus d’énergie sur sa frappe. Ce dimanche, il avait une belle opportunité de donner l’avantage à son équipe s’il avait transformé le penalty dès la 7èmeminute face à Gabaski, devenu héros inattendu de la CAN 2021. Hélas ! Son raté lui a fait perdre son match. Mais personne n’osait alors imaginer que Sadio Mané aura le culot d’exécuter le dernier penalty sénégalais pour sacrer son pays champion d’Afrique. La tension était terrible. Presque insupportable. Surtout dans un Sénégal où le football était devenu l’opium du peuple. Mais l’enfant de Bambali n’a pas tremblé. Pas une seule seconde. Avec un mental de fer, connu des grands joueurs qui savent prendre leur responsabilité, l’attaquant de Liverpool s’est avancé calmement pour mettre la balle hors de portée du gardien de Zamalek. Il offre ainsi au Sénégal son premier sacre et s’adjuge le titre du meilleur joueur du tournoi. Exactement, comme le Chef de l’Etat, Macky Sall avait demandé aux Lions. Plus personnellement à lui. « Sadio meun guen ko waay » (Sadio, vous pouvez le faire !). Eh bien, ils l’ont fait !
Par Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)
PS : Le stade du Sénégal sera inauguré le 22 février 2022. Depuis quelques temps, des noms circulent. Le Chef de l’Etat cogite. Il pourrait être baptisé stade Lamine Diack ou stade Me Abdoulaye Wade. Et pourquoi pas stade du 6 février ?
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