Le fondateur du Mouridisme, Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké
Chers Condisciples,
Ce jour de Magal m’inspire réflexions. Pour rappel ; lorsque Dieu, l’Unique, le Très Haut, rappela en 632 à Médine son Prophète Muhammad (PSL) à l'âge de 63 ans ; ses Compagnons furent envahis par l’effroi et la tristesse au regard de ne plus voir leur Illustre guide qui, pendant 23 ans, réussit à hisser la Voix de Dieu au dessus de la mécréance et de l'idolâtrie. Celui qui symbolisait, à leurs yeux, la Miséricorde Divine sur l’ensemble des créatures. Bref, un Modèle tout court ! Et devant l'abattement collectif qui animait la communauté musulmane, face à la disparition de son repère le plus sûr, Abu Bakr, le Véridique, lança à l'assemblée abasourdie ces propos que l'hagiographie islamique marqua en lettres d'or dans ses annales et reprit de plus belle par Abdoul Aziz Mbacké (Majalis) :
"Que ceux qui adoraient Muhammad, sachent que Muhammad est mort.
Mais que ceux qui adoraient Dieu sachent que Dieu est le Vivant qui ne meurt jamais".
Et toujours le premier Calife du Prophète (PSL) de réciter le verset où le Seigneur apprenait les croyants contre cet amalgame :
"Muhammad n'est qu'un messager que d'autres messagers ont précédé.
S'il mourait ou était tué, retourneriez-vous pour autant sur vos pas ?
Sachez que quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Dieu ;
et Dieu récompensera assurément les serviteurs reconnaissants…"
(S3:V144)
Ainsi, donc, les Compagnons se mirent, par la suite, à œuvrer dans la Voie de Dieu et à étendre le message de l'Islam au-delà même d'horizons insoupçonnés au point d'atteindre, près de quatre cent (400) ans plus tard, les confins occidentaux de l'Afrique Noire où il s'étendit durant les siècles suivants, notamment dans les royaumes de l'actuel Sénégal où Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927), le Serviteur Privilégié du Prophète (PSL) apparut à une période sombre caractérisée par le flétrissement des valeurs islamiques car marquée par l'effondrement du pouvoir traditionnel, caractérisé par une certaine aliénation socioreligieuse, vaincu par la force matérielle et expansionniste des Autorités coloniales dont l’un des objectif était de définir et d’appliquer une stratégie culturelle basée sur l’école qui servira d’abri de la politique d’assimilation. Le combat du Cheikh consistait à opposer à une forme de lutte originale à l’occupation coloniale : la Non-violence par la Résistance Spirituelle. Face à la suprématie du système colonial, il opposera une Foi religieuse sans faille et une Crainte Révérencielle inébranlable.
L’Autorité coloniale voyait en Cheikh Ahmadou Bamba un obstacle à sa politique de pénétration et de domination du Sénégal. En effet, des milliers de personnes, venant de partout, sans distinction d’origine, convergeaient vers Lui. Cela inquiéta le pouvoir colonial qui invoqua tous les prétextes, ne reposant sur aucun fondement juridique, pour l’éloigner de sa terre natale. Ainsi débuta alors une campagne systématique de calomnie et de dénigrement à l’endroit du Cheikh et dont le Commandant LECLERC, Administrateur du Cercle de Saint Louis adressa, le 10 juillet 1895, une alarmante correspondance au Directeur des Affaires politiques M. Merlin. Le Gouverneur général par intérim du Sénégal et Dépendances, M. MOUTTET, expédia alors à Mbacké-Bâri une lettre de convocation au Cheikh qui, n’ayant pas obtenu l’Ordre Divin de se rendre à une quelconque convocation, se contenta de déléguer son frère et disciple Mame Thierno Birahim au dit Gouverneur qui interpréta ce geste comme un affront et un défi à son autorité ; mais en vérité cette convocation n’était qu’un prétexte et un faire-valoir pour mettre la main sur le Saint Homme. L’Histoire nous apprend que lors de ce Conseil tenu le 5 septembre 1895 dans le Palais du gouverneur de Saint Louis, Cheikh Ahmadou Bamba (PSL) fit preuve d’une Foi et d’un Courage inébranlables qui lui valurent une déportation de sept ans (1895-1902), mais surtout pour y avoir effectué Deux Rakkas devenues célèbres sur le lieu même de ladite séance.
Une coïncidence significative fut que ces événements eurent, non seulement, lieu au cours du mois de la Naissance du Prophète (PSL), mois de Rabi'u-l-Awwal ("Gamou") dont le Cheikh accordait une importance capitale, mais le Conseil privé fut tenu le jour de 14 de ce mois qui correspond au surlendemain de l'Anniversaire de la Naissance du Prophète (PSL) pour le Service duquel le Voyage est censé être fait. En effet, selon l’Hagiographie musulmane, le Prophète (PSL) né la nuit du 12 du mois de "Gamou", a aussi émigré à Médine un jour de 12 du mois de "Gamou". La coïncidence étonnante sera donc que son Serviteur Privilégié (PSL) sera aussi appelé à exiler et à entamer le Service qu'il lui destinait au surlendemain de ce jour calendaire correspondant à l'Hégire de son Maître (PSL) ayant eu à subir la même épreuve dans des conditions étrangement similaires relatées par le Coran: "Rappelle-toi lorsque les infidèles complotaient contre toi afin de t'emprisonner ou te tuer ou t'expulser…" (S8:V30). C'est ainsi qu'il retrouva l’émissaire du Gouverneur dans la localité de Jèwol dans l'après-midi du samedi 10 août 1895. Ce jour de 18 du mois de safar 1313 de l'Hégire constituera, plus tard, celui de la célébration du Grand Magal de Touba, car cette épreuve préfigurait déjà aux yeux du Cheikh le Succès et les Avantages Inestimables que le TOUT-PUISSANT dissimulait dans le Service qu'il comptait effectuer pour le Meilleur des humains (PSL).
Au terme de la réunion du Conseil privé, Serigne Touba fit l’objet de déportation au Gabon. Lorsqu’il partit de son village de Mbacké Bâri, y laissant ses deux jeunes fils aînés que sont Cheikh Mouhammadou Moustapha et Cheikh Mouhammadou Fadl qui assistèrent à son départ. Alors que les colons prédisaient la perte définitive du Cheikh, celui-ci rassura les siens sur son prochain retour car, disait-il, "L'objet de mon voyage est de me consacrer au Service du Prophète (PSL) et je vais bientôt revenir". C'est ainsi qu'il les appela, posa sa noble main sur leur tête, pria pour eux et s'en alla, les confiant à la garde du Seigneur. Cependant, une fois à cheval et au moment de les quitter, il les fit encore appeler et leur dit : "Mon Seigneur m’a révélé qu'Il exaucera tout vœu que j'aurai formulé, je lui ai alors soumis l'ensemble de mes aspirations. Cette joie que m'a inspirée cette Faveur de mon Seigneur, je souhaiterais que vous tous y participiez à travers l'action de grâce que je désire désormais lui rendre, à chaque fois que l'anniversaire de ce jour arrivera. Cette commémoration se fera à travers des œuvres de réjouissance pour vos proches et amis, la lecture du Coran et des panégyriques du Prophète (qasidas) afin que vous puissiez bénéficier de la Félicité que j'ai obtenue et afin que je vous en rétribue personnellement".
Voila, chers Condisciples, le sens et l’origine de ce Grand Jour de Magal qui constitue, à notre sens, l’évènement le plus important dans l’histoire du Mouridisme et dont il me plaît de vous le rappeler car Dieu, Le TOUT-PUISSANT ne disait-il pas dans le Coran : "Rappelle, car le Rappel profite aux croyants…" ?
Rappelons nous encore : "celui qui a enduré ces lourdes épreuves au prix de sa vie ne l'a pas fait pour un intérêt introverti, mais bien au contraire pour notre salut, nous membres de la communauté musulmane". En tout cas, nous nous associons à Lui dans les témoignages de Grâce à Son Seigneur à l'occasion de ce jour que nous approchons en l'occurrence le 18 Safar qui sera célébré, cette année, le 14 février 2009 dans la Sainte Ville de Touba et sous le Khalifat de Serigne Touba Cheikh Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Falilou, à qui nous souhaitons une longue vie et une parfaite santé.
Bon Magal !
Chers Condisciples, en terminant cette contribution, je vous convie à méditer sur ces paroles :
Mbacké ñun daño war dila SANT, dila deelo SANT te dila SANT bafaw !
Ndax
Danga ño defal luuñu ken defaluul
Meneul ñu luuñu ken meneuluul
Ndax
Yaafi siggil l’Islam té kuula Yakaar Texee
Si Dieri ji, yaafi mane. Wanee nga ko
Si Guedj gui yaafi mane. Wanee nga ko
Yawm’alxiyaam yaafa man. Ba booba
Dieuredieuf Mbacké !
SANT rek mooñu War
Par Birame Lothi Dème
Informaticien à www.pressafrik.com
Master Mind Series (MMS) – NIIT (Dakar)
Parcelles Assainies
Unité 4 N° 307 Dakar
E-mail : bildeme@hotmail.com, bildeme@yahoo.fr, bildeme@gmail.com
Tel. (+221) 77 419 98 49
Ce jour de Magal m’inspire réflexions. Pour rappel ; lorsque Dieu, l’Unique, le Très Haut, rappela en 632 à Médine son Prophète Muhammad (PSL) à l'âge de 63 ans ; ses Compagnons furent envahis par l’effroi et la tristesse au regard de ne plus voir leur Illustre guide qui, pendant 23 ans, réussit à hisser la Voix de Dieu au dessus de la mécréance et de l'idolâtrie. Celui qui symbolisait, à leurs yeux, la Miséricorde Divine sur l’ensemble des créatures. Bref, un Modèle tout court ! Et devant l'abattement collectif qui animait la communauté musulmane, face à la disparition de son repère le plus sûr, Abu Bakr, le Véridique, lança à l'assemblée abasourdie ces propos que l'hagiographie islamique marqua en lettres d'or dans ses annales et reprit de plus belle par Abdoul Aziz Mbacké (Majalis) :
"Que ceux qui adoraient Muhammad, sachent que Muhammad est mort.
Mais que ceux qui adoraient Dieu sachent que Dieu est le Vivant qui ne meurt jamais".
Et toujours le premier Calife du Prophète (PSL) de réciter le verset où le Seigneur apprenait les croyants contre cet amalgame :
"Muhammad n'est qu'un messager que d'autres messagers ont précédé.
S'il mourait ou était tué, retourneriez-vous pour autant sur vos pas ?
Sachez que quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Dieu ;
et Dieu récompensera assurément les serviteurs reconnaissants…"
(S3:V144)
Ainsi, donc, les Compagnons se mirent, par la suite, à œuvrer dans la Voie de Dieu et à étendre le message de l'Islam au-delà même d'horizons insoupçonnés au point d'atteindre, près de quatre cent (400) ans plus tard, les confins occidentaux de l'Afrique Noire où il s'étendit durant les siècles suivants, notamment dans les royaumes de l'actuel Sénégal où Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927), le Serviteur Privilégié du Prophète (PSL) apparut à une période sombre caractérisée par le flétrissement des valeurs islamiques car marquée par l'effondrement du pouvoir traditionnel, caractérisé par une certaine aliénation socioreligieuse, vaincu par la force matérielle et expansionniste des Autorités coloniales dont l’un des objectif était de définir et d’appliquer une stratégie culturelle basée sur l’école qui servira d’abri de la politique d’assimilation. Le combat du Cheikh consistait à opposer à une forme de lutte originale à l’occupation coloniale : la Non-violence par la Résistance Spirituelle. Face à la suprématie du système colonial, il opposera une Foi religieuse sans faille et une Crainte Révérencielle inébranlable.
L’Autorité coloniale voyait en Cheikh Ahmadou Bamba un obstacle à sa politique de pénétration et de domination du Sénégal. En effet, des milliers de personnes, venant de partout, sans distinction d’origine, convergeaient vers Lui. Cela inquiéta le pouvoir colonial qui invoqua tous les prétextes, ne reposant sur aucun fondement juridique, pour l’éloigner de sa terre natale. Ainsi débuta alors une campagne systématique de calomnie et de dénigrement à l’endroit du Cheikh et dont le Commandant LECLERC, Administrateur du Cercle de Saint Louis adressa, le 10 juillet 1895, une alarmante correspondance au Directeur des Affaires politiques M. Merlin. Le Gouverneur général par intérim du Sénégal et Dépendances, M. MOUTTET, expédia alors à Mbacké-Bâri une lettre de convocation au Cheikh qui, n’ayant pas obtenu l’Ordre Divin de se rendre à une quelconque convocation, se contenta de déléguer son frère et disciple Mame Thierno Birahim au dit Gouverneur qui interpréta ce geste comme un affront et un défi à son autorité ; mais en vérité cette convocation n’était qu’un prétexte et un faire-valoir pour mettre la main sur le Saint Homme. L’Histoire nous apprend que lors de ce Conseil tenu le 5 septembre 1895 dans le Palais du gouverneur de Saint Louis, Cheikh Ahmadou Bamba (PSL) fit preuve d’une Foi et d’un Courage inébranlables qui lui valurent une déportation de sept ans (1895-1902), mais surtout pour y avoir effectué Deux Rakkas devenues célèbres sur le lieu même de ladite séance.
Une coïncidence significative fut que ces événements eurent, non seulement, lieu au cours du mois de la Naissance du Prophète (PSL), mois de Rabi'u-l-Awwal ("Gamou") dont le Cheikh accordait une importance capitale, mais le Conseil privé fut tenu le jour de 14 de ce mois qui correspond au surlendemain de l'Anniversaire de la Naissance du Prophète (PSL) pour le Service duquel le Voyage est censé être fait. En effet, selon l’Hagiographie musulmane, le Prophète (PSL) né la nuit du 12 du mois de "Gamou", a aussi émigré à Médine un jour de 12 du mois de "Gamou". La coïncidence étonnante sera donc que son Serviteur Privilégié (PSL) sera aussi appelé à exiler et à entamer le Service qu'il lui destinait au surlendemain de ce jour calendaire correspondant à l'Hégire de son Maître (PSL) ayant eu à subir la même épreuve dans des conditions étrangement similaires relatées par le Coran: "Rappelle-toi lorsque les infidèles complotaient contre toi afin de t'emprisonner ou te tuer ou t'expulser…" (S8:V30). C'est ainsi qu'il retrouva l’émissaire du Gouverneur dans la localité de Jèwol dans l'après-midi du samedi 10 août 1895. Ce jour de 18 du mois de safar 1313 de l'Hégire constituera, plus tard, celui de la célébration du Grand Magal de Touba, car cette épreuve préfigurait déjà aux yeux du Cheikh le Succès et les Avantages Inestimables que le TOUT-PUISSANT dissimulait dans le Service qu'il comptait effectuer pour le Meilleur des humains (PSL).
Au terme de la réunion du Conseil privé, Serigne Touba fit l’objet de déportation au Gabon. Lorsqu’il partit de son village de Mbacké Bâri, y laissant ses deux jeunes fils aînés que sont Cheikh Mouhammadou Moustapha et Cheikh Mouhammadou Fadl qui assistèrent à son départ. Alors que les colons prédisaient la perte définitive du Cheikh, celui-ci rassura les siens sur son prochain retour car, disait-il, "L'objet de mon voyage est de me consacrer au Service du Prophète (PSL) et je vais bientôt revenir". C'est ainsi qu'il les appela, posa sa noble main sur leur tête, pria pour eux et s'en alla, les confiant à la garde du Seigneur. Cependant, une fois à cheval et au moment de les quitter, il les fit encore appeler et leur dit : "Mon Seigneur m’a révélé qu'Il exaucera tout vœu que j'aurai formulé, je lui ai alors soumis l'ensemble de mes aspirations. Cette joie que m'a inspirée cette Faveur de mon Seigneur, je souhaiterais que vous tous y participiez à travers l'action de grâce que je désire désormais lui rendre, à chaque fois que l'anniversaire de ce jour arrivera. Cette commémoration se fera à travers des œuvres de réjouissance pour vos proches et amis, la lecture du Coran et des panégyriques du Prophète (qasidas) afin que vous puissiez bénéficier de la Félicité que j'ai obtenue et afin que je vous en rétribue personnellement".
Voila, chers Condisciples, le sens et l’origine de ce Grand Jour de Magal qui constitue, à notre sens, l’évènement le plus important dans l’histoire du Mouridisme et dont il me plaît de vous le rappeler car Dieu, Le TOUT-PUISSANT ne disait-il pas dans le Coran : "Rappelle, car le Rappel profite aux croyants…" ?
Rappelons nous encore : "celui qui a enduré ces lourdes épreuves au prix de sa vie ne l'a pas fait pour un intérêt introverti, mais bien au contraire pour notre salut, nous membres de la communauté musulmane". En tout cas, nous nous associons à Lui dans les témoignages de Grâce à Son Seigneur à l'occasion de ce jour que nous approchons en l'occurrence le 18 Safar qui sera célébré, cette année, le 14 février 2009 dans la Sainte Ville de Touba et sous le Khalifat de Serigne Touba Cheikh Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Falilou, à qui nous souhaitons une longue vie et une parfaite santé.
Bon Magal !
Chers Condisciples, en terminant cette contribution, je vous convie à méditer sur ces paroles :
Mbacké ñun daño war dila SANT, dila deelo SANT te dila SANT bafaw !
Ndax
Danga ño defal luuñu ken defaluul
Meneul ñu luuñu ken meneuluul
Ndax
Yaafi siggil l’Islam té kuula Yakaar Texee
Si Dieri ji, yaafi mane. Wanee nga ko
Si Guedj gui yaafi mane. Wanee nga ko
Yawm’alxiyaam yaafa man. Ba booba
Dieuredieuf Mbacké !
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