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Magal férié : chacun à ses arguments

Le Magal de Touba est une fête religieuse célébrée par un nombre important de sénégalais. Le jour de cette fête, Dakar se vide de sa population et les transports en commun se font aussi rares. La décision du gouvernement d’en faire un jour férié est une décision approuvée même si d’autres craignent qu’il y ait une frustration au niveau des autres confréries. Un tour dans les rues des Parcelles Assainies présente le tableau des contradictions.



Magal férié : chacun à ses arguments
Face à la décision du Gouvernement de proclamer le Magal un jour chômé, nombreux sont ceux qui ont répondu par l’affirmative à l’image de ces personnes du troisième âge assises sur un long banc en bois sur la grande place de l’unité 13 des Parcelles Assainies. M Abdou Karim Wone, retraité des Postes âgé de 77 ans confie que « le jour du magal et le lendemain devraient être proclamés fériés depuis longtemps parce qu’il y a beaucoup de sénégalais qui le célèbrent au Sénégal comme à l’étranger. Cheikh Ahmadou Bamba est le seul à quitter le Sénégal pour aller en exil au Gabon ». En ouvrant cette page d’histoire, les autres vieux acquiescent en lui disant « euskeuy ! ».

Du coté du garage des taxis, cet avis n’est pas partagé si l’on se fie aux dires de Pathé Dramé, chef de garage âgé de 37 ans. Pour lui, « le Magal constitue déjà en lui même une fête donc c’est absurde de vouloir le proclamer férié. Si on l’applique pour Touba, on le fera aussi pour les autres familles religieuses comme N’diassane ».
Même avis pour ce tailleur du nom de Lamine Seck âgé de 54 ans qui se dit un fervent mouride, il souligne qu’ « on doit le laisser tel quel parce que cette décision risque d’amener des confusions entre les confréries. Chaque année, ceux qui veulent aller demandent la permission. Le Magal s’est déjà fait férié donc c’est plus facile de le laisser tel quel ».

Comme les premières personnes âgées rencontrées, cette étudiante âgée de 28 ans qui est en année de maîtrise d’anglais confie que « c’est normal qu’on le proclame férié parce qu’il y a un manque criard de moyens de transport le jour et le lendemain du magal. On a du mal à aller à l’Université et même les boutiquiers ferment pour rallier Touba et tout Dakar se vide. Même les bonnes ne vont pas travailler, faute de transport ». Ces mêmes propos sont tenus par une secrétaire comptable dans un établissement préscolaire. Elle ajoute que « la majorité des enfants ne viennent pas durant le Magal. A la veille, il y avait que 7 élèves sur 32 qui étaient venus en grande section ».

Mariama Ly Niang (stagiaire)

Vendredi 28 Janvier 2011 - 12:59


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