« Ils sont venus avec le matériel de travail de la Fatome. Ils ont cerné les lieux et ils ont commencé à démanteler les monuments par des vérins et des marteaux pour le terrasser jusqu’en bas. C’est un monument élevé, construit de ciment et de béton. Ce même monument avait déjà été attaqué. C’est un symbole de Tombouctou. C’est un joyau de l’architecture de la ville qui tombe ce soir comme l’ont été d’autres déjà. En tant qu’habitant et comme toute la population de Tombouctou, c’est la consternation, la désolation totale. Les citoyens de Tombouctou. Ils ne savent plus à quel sein se vouer. La ville de Tombouctou est méconnaissable, Tombouctou est en ruines. Notre ville est dénaturée. Nous en appelons à tous les amis de Tombouctou, et du Mali de venir au chevet de cette ville, cette ville mythique qui est en train de s’effondrer. On a peur ».
Dans le reste du pays
On s'interroge toujours sur ce qui s'st passé cette semaine dans la région de Diabali. Des témoins, nomades, accusent des militaires basés dans cette ville d'avoir commis de graves exactions. Notamment dans deux petits villages, deux puits situés à 15 kilomètres de Diabali : Kalarabo et Karal II ou les familles étaient installées. Fatima a fui avec ses enfants, elle est réfugiée en Mauritanie. D'après elle, l'armée malienne aurait enlevé puis tué tous les hommes de son village.
Fatima Témoignage sur les exactions à Djabali « On n'est pas à l'abri. On est obligé de fuir ». |
En revanche, le ministre malien de la Défense, le colonel-major Yamoussa Camara, dément toute exaction de militaires contre des civils. Il affirme au contraire qu'un groupe de bandits qui avait attaqué un campement pour le piller s'en est pris à une patrouille de l'armée envoyée en renfort et que huit bandits auraient été tués dans cet échange de tirs. « L'armée protège les civils » affirme-t-il.
Colonel-major Yamoussa Camara Ministre malien de la Défense « L'armée est là pour assurer la sécurité des populations dans toute leur composante ». |