Mercredi, c'est un adjudant qui était recherché. Ce militaire béret rouge était déjà parti et n'a donc pas été arrêté. Exaspérés par ces opérations coup de poing, les habitants se sont révoltés : « Des bérets verts sont venus chercher un béret rouge à l’intérieur du camp, raconte un témoin. Les enfants, les parents et les bérets rouges se sont levés, on leur a jeté des cailloux pour qu’ils puissent s’en aller. C’est des gens de Kati. Après, la Garde républicaine est venue nous jeter des gaz lacrymogènes. Mais ça ne va pas, il n‘y a pas d’arme, ils viennent, font ce qu’ils veulent, disent ce qu'ils veulent ».
Salvator Saguès, chercheur à Amnesty International, estime que les pratiques des bérets verts sont totalement illégales et ne peuvent pas perdurer :
Les femmes des bérets rouges, qui ont manifesté à plusieurs reprises, n'en peuvent plus et demandent donc aux autorités de prendre leurs responsabilités : « A cause de ça, une femme enceinte a fait une fausse couche, des enfants ont été blessés, raconte l’une d’elle. Vraiment, on en a ras-le-bol. Il faut que le ministre de la Défense fasse quelque chose. S’il est incapable de neutraliser le pouvoir, alors quelqu’un d’autre doit le faire. On est fatigués, on est claqués même ».
Malgré la peur, les habitants du camp para de Djikoroni ont décidé de ce réunir ce jeudi matin pour exprimer, une fois de plus, leur colère.
Source: RFI