Le manque criant de vaccins anti-Covid en Afrique, la querelle sur le franc CFA, le risque terroriste au Ghana, la transition militaire au Tchad. Sur ces sujets d'actualité, le chef de l'État du Ghana accorde un entretien exclusif à RFI et France 24.
Nana Akufo-Addo demande aux Africains de se réveiller contre le Covid-19. S'il y a un "apartheid vaccinal", comme dit le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, "nous, les Africains, y contribuons, car nous n'avons pas les capacités de fabriquer nous-mêmes des vaccins", affirme le chef d'État ghanéen. C'est pourquoi, dit-il, comme l'Afrique du Sud, le Rwanda, le Sénégal, le Ghana a lancé un programme pour fabriquer lui-même son vaccin anti-Covid. Les Ghanéens répugnent-ils, comme les RDCongolais, à se faire vacciner ? "Non, répond-il. Mon épouse et moi ont donné l'exemple. Le roi des Ashantis aussi. Nous nous sommes fait vacciner. Près d'un million de Ghanéens [sur une population de 20 millions d'adultes] se sont déjà fait vacciner."
Au cours de cet entretien exclusif accordé à RFI et France 24, le président ghanéen, qui a été réélu en décembre dernier pour un second mandat de quatre ans, s'exprime aussi sur le franc CFA – "Oui, en décembre 2019, il y a peut-être eu une maladresse de la part de la Côte d'Ivoire et de la France, mais aujourd'hui c'est dépassé" - et sur le terrorisme islamiste – "Il n'y a pas encore eu de tentatives d'attentats au Ghana, mais on suit l'évolution de très près".
Surtout, au sujet du Tchad, Nana Akufo-Addo assume la position de l'Union africaine, au lendemain de la décision du Conseil Paix et Sécurité de l'UA de valider la transition militaire en cours. "Non, dit-il, nous, les Chefs d'État africains, nous ne sommes pas indulgents avec les militaires [qui ont pris le pouvoir] au Mali et au Tchad. Il y a des circonstances, comme au Mali et au Tchad, où la réalité exige qu'on trouve un accommodement avec la situation créée par les militaires. Pour la stabilité de tels pays, pour qu'ils ne tombent pas dans l'anarchie, on reconnait que ce pouvoir [militaire] existe. Mais si ces pays veulent rester au sein de l'UA et de leurs organisations régionales, ils doivent savoir qu'à moyen terme, ils devront être démocratiques." Au Mali, les dirigeants de la transition ne pourront pas se présenter à la présidentielle de 2022. La même chose doit-elle se produire au Tchad ? "Je pense qu'en principe, ce sera la même chose, car la charte de l'UA appuie la voie démocratique pour accéder au pouvoir."
Nana Akufo-Addo demande aux Africains de se réveiller contre le Covid-19. S'il y a un "apartheid vaccinal", comme dit le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, "nous, les Africains, y contribuons, car nous n'avons pas les capacités de fabriquer nous-mêmes des vaccins", affirme le chef d'État ghanéen. C'est pourquoi, dit-il, comme l'Afrique du Sud, le Rwanda, le Sénégal, le Ghana a lancé un programme pour fabriquer lui-même son vaccin anti-Covid. Les Ghanéens répugnent-ils, comme les RDCongolais, à se faire vacciner ? "Non, répond-il. Mon épouse et moi ont donné l'exemple. Le roi des Ashantis aussi. Nous nous sommes fait vacciner. Près d'un million de Ghanéens [sur une population de 20 millions d'adultes] se sont déjà fait vacciner."
Au cours de cet entretien exclusif accordé à RFI et France 24, le président ghanéen, qui a été réélu en décembre dernier pour un second mandat de quatre ans, s'exprime aussi sur le franc CFA – "Oui, en décembre 2019, il y a peut-être eu une maladresse de la part de la Côte d'Ivoire et de la France, mais aujourd'hui c'est dépassé" - et sur le terrorisme islamiste – "Il n'y a pas encore eu de tentatives d'attentats au Ghana, mais on suit l'évolution de très près".
Surtout, au sujet du Tchad, Nana Akufo-Addo assume la position de l'Union africaine, au lendemain de la décision du Conseil Paix et Sécurité de l'UA de valider la transition militaire en cours. "Non, dit-il, nous, les Chefs d'État africains, nous ne sommes pas indulgents avec les militaires [qui ont pris le pouvoir] au Mali et au Tchad. Il y a des circonstances, comme au Mali et au Tchad, où la réalité exige qu'on trouve un accommodement avec la situation créée par les militaires. Pour la stabilité de tels pays, pour qu'ils ne tombent pas dans l'anarchie, on reconnait que ce pouvoir [militaire] existe. Mais si ces pays veulent rester au sein de l'UA et de leurs organisations régionales, ils doivent savoir qu'à moyen terme, ils devront être démocratiques." Au Mali, les dirigeants de la transition ne pourront pas se présenter à la présidentielle de 2022. La même chose doit-elle se produire au Tchad ? "Je pense qu'en principe, ce sera la même chose, car la charte de l'UA appuie la voie démocratique pour accéder au pouvoir."
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