«Les emmerdes, ça vole toujours en escadrilles», disait Jacques Chirac. Une formule que ne renierait sans doute pas Nicolas Sarkozy, qui aura réussi à faire passer son prédécesseur pour un justiciable modèle. Quatre jours après avoir été mis en examen dans l’affaire libyenne pour «corruption passive», «recel de fonds publics libyens» et «financement illégal de campagne électorale», l’ancien président de la République vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel pour «corruption active» et «trafic d’influence» dans l’affaire dite «Bismuth», comme l’a révélé le Monde. Dans ce dossier, le second qui lui vaut un renvoi après l’affaire Bygmalion, il est soupçonné d’avoir sollicité un haut magistrat de la Cour de cassation par l’intermédiaire de son avocat, Thierry Herzog, afin d’obtenir des informations confidentielles sur un dossier judiciaire en cours. Il s’agissait alors de connaître la position de la plus haute juridiction concernant le statut des agendas présidentiels, saisis dans une autre affaire. En retour, l’ancien président avait promis d’intervenir en faveur du magistrat, qui rêvait alors d’obtenir un poste prestigieux à Monaco.
L’affaire démarre en 2013. A l’époque, l’ancien président de la République est déjà sur écoutes dans un autre dossier, celui du financement présumé de la campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Kadhafi. Une surveillance qui permet rapidement aux enquêteurs d’identifier une ligne secrète ouverte au nom de Paul Bismuth, puis d’établir le lien avec Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Pendant plusieurs semaines, se pensant à l’abri des oreilles indiscrètes, Nicolas Sarkozy et son avocat vont échafauder leurs plans. Le 30 janvier 2014, Me Herzog se félicite ainsi du travail effectué par leur taupe auprès de la Cour de cassation : «Il a eu accès à l’avis qui ne sera jamais publié du rapporteur […]. Tu sais que là, c’est du boulot…» A son avocat qui s’enquiert le lendemain du «coup de pouce» promis à Gilbert Azibert, Nicolas Sarkozy répond : «Non, ben, t’inquiète pas, dis-lui. Appelle-le aujourd’hui en disant que je m’en occuperai, parce que, moi, je vais à Monaco et je verrai le prince.»
Liberation
L’affaire démarre en 2013. A l’époque, l’ancien président de la République est déjà sur écoutes dans un autre dossier, celui du financement présumé de la campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Kadhafi. Une surveillance qui permet rapidement aux enquêteurs d’identifier une ligne secrète ouverte au nom de Paul Bismuth, puis d’établir le lien avec Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Pendant plusieurs semaines, se pensant à l’abri des oreilles indiscrètes, Nicolas Sarkozy et son avocat vont échafauder leurs plans. Le 30 janvier 2014, Me Herzog se félicite ainsi du travail effectué par leur taupe auprès de la Cour de cassation : «Il a eu accès à l’avis qui ne sera jamais publié du rapporteur […]. Tu sais que là, c’est du boulot…» A son avocat qui s’enquiert le lendemain du «coup de pouce» promis à Gilbert Azibert, Nicolas Sarkozy répond : «Non, ben, t’inquiète pas, dis-lui. Appelle-le aujourd’hui en disant que je m’en occuperai, parce que, moi, je vais à Monaco et je verrai le prince.»
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