Vendredi matin, des rumeurs de manifestations circulaient encore dans Zinder, cette ville située non loin de la frontière avec le Nigeria. Des renforts de forces de l'ordre quadrillaient la ville. Finalement, au sortir de la grande prière à la mi-journée, tout le monde est rentré chez soi dans le calme avec un message très clair des imams et des prêcheurs.
« Notre imam a dit que les chrétiens qui ont été vandalisés à Zinder n’ont rien fait, rapporte Ousseini Mamane, un journaliste de Zinder. Ils ne sont pour rien dans cette affaire. Et immédiatement, tous les musulmans présents à cette mosquée ont compris que ces chrétiens n’avaient rien fait et ils sont en train de regretter. »
Les chrétiens traumatisés
Un appel au calme salutaire, mais tardif : la plupart des chrétiens ont fui la ville, beaucoup ont rejoint Niamey par la route. Cette catholique travaillait à l'école mission Assomption qui accueillait 700 enfants, dont beaucoup de petits musulmans. Une semaine après, le désarroi et l’incompréhension sont toujours là : « Moi, ce qui m’a le plus choquée c’est de voir que ce sont des personnes avec qui l’on parle, avec qui l’on mange, des gens avec lesquels on rit ensemble. On ne peut pas imaginer que ce soit ces personnes là qui se sont révoltées contre nous. C’était vraiment un vendredi noir, bien noir… »
Un vendredi noir à jamais gravé dans les esprits. Les chrétiens sont moins de 300 000 au Niger.
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