Le premier meeting du PDS après les événements du 23 et 27 juin dernier a failli finir en queue de poisson. Après l’arrivée du président de l’Assemblée nationale et coordonnateur des opérations de renouvellement, Mamadou Seck et de presque tous les responsables, Aminata Lo est venue bousculer le protocole avec sa délégation et une forte sécurité. Ces gorilles en voulant lui frayer du chemin et l’installer obligatoirement à la loge officielle. Les préposés à la sécurité du meeting s’y ont opposé. Et il s’en est suivi, des bousculades et de vives empoignades (voir les vidéos des incidents). Les coups de poing ont failli voler en l’air si les autorités n’avaient pas accédé à la requête du ministre des relations avec les Institutions et ses partisans. Au moment où les gros bras se bravent et frôlent le rixe, les militants d’Aminata Lo qui sont venus tôt pour s’installer à bonne place n’ont cessé de scander des slogans favorables à leur égérie du genre «Amy Lo kouko bagne do tekki (Ceux qui détestent Amy Lo ne signifieront rien)». Ces incidents résultent d’une animosité féroce entre le président de l’Assemblée nationale et la ministre chargée des institutions tous deux responsables dans le département de Pikine – banlieue. Aminata Lo a fini par bouder la rencontre avec tous ces militants.
Ces empoignades qui ont failli virer en échauffourées ont incité les ténors qui se sont succédé au micro à tenir un discours d’unité et de cohésion. En effet, le nouveau secrétaire général de l’Union des Jeunesses Travaillistes et Libérales (UJTL), Mody Bara Gaye de déclarer : «ce qui s’est les 23 et 27 juin dernier fait que nous devons tous avoir un discours d’unité. Ça ne sert à rien de nous tirer dessus. L’essentiel est d’élire notre leader, Abdoulaye Wade au soir du 26 février 2012». Le patron des jeunes libéraux d’insister : «Les élections locales de mars 2009 doivent nous édifier. Si aujourd’hui, il n’y a que des élus de l’opposition à la tête des villes de Pikine et de Guédiawaye, c’est à cause de nos divisions». Le député et ancien maire de la ville de Guédiawaye, Bocar Sadikh Kane a quasiment abondé dans le même sens que Mody Bara Gaye. «Il nous faut remobiliser la force de frappe du PDS et lutter contre le manque de cohésion et d’entente dans nos rangs.
Là où la secrétaire générale des femmes du PDS s’est contentée de saluer la présence remarquée de beaucoup de responsables et ministres, l’administrateur du parti au pouvoir a été lui très politique. Il a prôné l’installation de Comité de Défense de la Démocratie et des Institutions dans toutes les localités. Avant de souligner que le PDS va dérouler un programme d’occupation du terrain pour la démocratie. «Et maintenant si on nous appelle sur un autre terrain, on fera face sans aucun doute». Le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck s’est plus attaqué à l’opposition et faisant savoir aux militants libéraux qui avaient fini de faire le vide des lieux plutôt que prévu de se dresser devant ces gens qui cassent les édifices publics, les institutions et autres.
La mobilisation n’a, cependant, pas été au rendez vous malgré les efforts des responsables. Jusqu’à 19h des cars et des minicars convoyaient des militants sur les lieux du «marché jeudi» situés à l’entrée de la corniche de Guédiawaye. Seulement, c’est une chassée croisée qui est observée parce qu’au moment ces militants arrivés, des groupuscules de jeunes et de femmes t-shirt à la main prennent le chemin du retour. De tous les sens, on constate le mouvement de ces personnes qui ne semblent pas être intéressées par ce meeting. Au fait marquant lors cette rencontre, c’est la présence remarquée de force de l’ordre avec leur tenue anti-émeute. Ils ont quadrillé la zone où se déroule le meeting pour éviter qu’il ne soit attaqué. Ces dispositions ont été prises parce qu’à près d’un kilomètre, l’opposition et les acteurs du 23 juin voulaient y tenir une assemblée générale de leur mouvement.
Pour une première sortie et à la suite des instructions du président Abdoulaye Wade, aucun responsable ne voulait rater cette première sortie du PDS après la gifle des 23 et 27 juin dernier. La responsable des femmes, Awa Diop, l’administrateur du PDS, Abdoulaye Faye, le secrétaire général de la présidence, Zaccaria Dia, le directeur de cabinet politique adjoint, Alioune Diop, le ministre de la Communication, Moustapha M. Guirassy, le patron des jeunes libéraux, Bara Gaye, son prédécesseur et ministre de la jeunesse, Mamadou Lamine Keïta, l’ancien ministre de la Fonction publique, Innocence Ntap Ndiaye, le directeur Général de l’Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue (OFEJBAN), Boubacar Ba, le directeur général de l’ASER, Aliou Niang entre autres. Le PDS a vraiment battu le rappel de ces responsables pour faire bonne figure. Malheureusement, c’était plus proche de l’échec que de la réussite.
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