L'argument des dirigeants de clubs, consistant à insister sur la menace que ferait peser la taxe à 75% sur l'économie du football français dans son ensemble est un peu exagéré. C'est un peu gros d'avancer que le foot subirait fortement les conséquences de cette mesure exceptionnelle. Je pense qu'il faut relativiser et ne pas tout confondre.
Les 25.000 emplois de ce secteur ne sont pas forcément menacés comme certains se plaisent à le répéter en boucle. Peu de clubs déjà sont en mesure de prétendre à payer leur joueur avec des salaires qui rentrent dans le cadre de la taxe. Combien sur les 20 clubs qui composent la ligue 1 sont concrètement concernés par cette taxe? Ceux-ci sont minoritaires et c'est pour cette raison qu'ils exagèrent en touchant là où ça fait mal: sur l'emploi. Par ailleurs il eut été plus logique sans doute que ce soit les joueurs concernés qui expriment leur mécontement...
Dans cette périonde où toutes les tensions sont cristalisées autour de la question du chômage, le fait d'appuyer sur le bouton "emplois" est tout sauf innocent. Toucher à l'emploi, c'est rappeler aux responsables politiques les problèmes qu'ils ont à affronter, c'est jouer sur la sensibilité de ce fléau à des fins qui sont avant tout fiscalistes. Qu'il puisse y avoir des aménagements, pourquoi pas. Mais au nom de quoi l'économie du football serait une oasis exonérée de solidarité nationale?
Les clubs de foot sont des entreprises comme les autres comme ceci a été répété par Matignon. Ces piaillements offusqués, parmi lesquels on n'entend pas le PSG sans doute le plus concerné car puissamment riche, oublient que certains clubs étaient dans des situations financières délicates avant même l'annonce de cette taxe par le candidat Hollande. Les problèmes de gestion existaient déjà, le fossé séparant le PSG du reste de la Ligue 1 aussi. Taxe ou non. Certains n'ont pas attendu la taxe pour se mettre en déficit...
Ce n'est donc pas l'instauration de cette taxe qui va faire fuir les joueurs de la Ligue 1, quand on regarde la feuille de match alignée par Laurent Blanc on peut facilement s'en rend compte. Un bon footballeur aujourd'hui, il veut des titres et peut signer à Manchester pour les mêmes raisons qui pourraient l'envoyer au Bayern de Munich. L'argent d'accord, mais les titres surtout. Ce n'est donc pas l'avenir d'une Ligue 1 agonisante qui est en jeu aujourd'hui.
Le football est mon milieu, et je conçois facilement qu'il y a un manque à gagner très important. Peut-être par solidarité aurais-je fait partie de ceux qui ont voté cette "journée blanche" à l'unanimité. Suivre ce mouvement pour qui se veut objectif et connaissant le dossier l'amene à dire que le football ne doit pas perdre le sens des réalités. Je veux bien admettre que le football soit une économie particulière, mais une économie qui ne saurait être exempte de responsabilité nationale.
Les clubs sont des entreprises comme les autres et une mesure d'exception pour ce seul secteur économique pourrait facilement être interprétée comme un cadeau ou comme un manque d'autorité. L'État peut-il se permettre de céder à cette pression ou doit-il proposer des aménagements dans la façon de procéder à cette taxe? Il est urgent de voir et revoir la gestion à qui cela incombe et notamment les politiques salariales souvent incohérentes.
Source: huffingtonpost.fr
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