« La suite qu’il convient de donner aux attentats de Paris requiert pondération et sapience. Il n’existe plus de crises locales, mais des manifestations locales de crises universelles ». Tel est de l’avis du Professeur DIOP, le sens qu’il conviendrait de donner à la visite à Paris du Président Macky Sall. « A ce titre, il fallait bien qu’il y soit », a-t-il suggéré. « Il faut bien s’abstenir de faire de la religion rien que le prolongement de nos ambitions, adversités et aspérités politiques. « Que faut-il s’empêcher de faire et de dire ? S’abstenir de faire l’amalgame », s’interroge t-il.
Le Professeur, El Hadj Ibrahima DIOP de la FASTEF (Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation), se remet à Goethe en pensant à cette phrase dans "Maximes et Réflexions" qui lui ressemble au plus profond de lui-même : « La haine de l’étranger qui dérive d’un sentiment national excessif est chose curieuse. Elle s’exprime avec le plus de véhémence dans les milieux les plus bas de la société».
Liberté de conscience et tolérance religieuse sont des principes fondateurs de la philosophie des Lumières. La reconnaissance de ces valeurs suprêmes, fondées sur l’exercice sans entraves de la liberté de culte a accompagné la lutte des philosophes des Lumières contre le fanatisme religieux, tout cela au nom de la Raison. Cette révolution majeure ne s’est pas arrêtée à ce stade. Certains penseurs sont arrivés à dire et à faire croire que sans liberté de conscience et sans tolérance religieuse. Il n’y a pas véritablement de foi religieuse salvatrice. Goethe s’est approprié cette vision et l’a élargie.
Dans l’œuvre colossale de Goethe, l’idée est très répandue, que l’exclusion et le fanatisme de type social ou religieux ont pour cause principale l’ignorance.
On peut déjà entrevoir que la relation de Goethe avec la religion des Musulmans a un triple intérêt : théologique (monothéisme), philosophique (nature et philosophie chez Goethe) et esthétique (La sublime beauté du Coran et la perfection poétique de ce livre Saint).
Bien plus qu’une curiosité intellectuelle d’un classique embarrassé et dépassé par les troublantes questions de son temps, nous pouvons concevoir ce triple intérêt comme un des fondements du nécessaire dialogue inter-religieux. L’actualité de Goethe réside dans le potentiel de dialogue intellectuel et de tolérance religieuse qui transparaissent dans sa relation avec l’Islam.
C’est sous l’impulsion de Herder que Goethe a pris date avec l’Islam. Ses réflexions sur cette religion participent du même mouvement pendulaire qui traduit un besoin d’équilibre interne entre le général et le particulier, l’international et le national. L’inspiration de Herder ne le quitte plus depuis lors. A 23 ans déjà, Goethe écrit un chant pour le prophète Muhammed. A 70 ans, il est profondément pris par la rédaction et le commentaire du Divan occidental-oriental. Ces deux œuvres importantes, auxquelles il faudra ajouter les notes et autres observations de Goethe sur le prophète Muhammed et l’Islam, constituent la charpente de son dialogue intellectuel avec l’Islam.
Le développement positif des sciences dans le monde arabe et islamique accentue la sympathie de Herder pour cette civilisation : « Poésie et philosophie, géographie et histoire, grammaire, mathématiques, chimie, médecine ont été pratiquées par les Arabes et dans la plupart d’entre elles ils ont agi sur l’esprit des peuples en inventeurs et agents de diffusion, donc en conquérants bienfaisants ». L’effort intellectuel fourni par Goethe, sous l’influence de Herder, cherche à réhabiliter une religion, que l’on combat en Occident, par ignorance.
L’action de réhabilitation de Goethe vise un but : partager ensemble les valeurs communes. Sous cet éclairage, une religion qui mérite ce nom, vise l’universalité. C’est pour cette raison qu’il s’efforce de comprendre l’Islam. En 1772, Goethe lit intensivement le Coran traduit par l’Allemand Mergelin
Cette lecture nous amène à tirer ces quelques conclusions partielles. Pour Goethe, les versets 106 et 172 de la Sourate II montrent que la croyance réelle et la vraie observation des règles spirituelles ne se limitent pas à une manifestation extérieure. La véritable foi, qui mène vers la dévotion, n’est pas une question d’apparence.
Elle est quelque chose d’infiniment intérieur. Kant ne dit pas autre chose quand, comme Goethe, il s’en prend à l’observation superficielle des règles religieuses : En s’appuyant sur les versets 109 et 159 de la deuxième, Goethe explicite la représentation de Dieu : Dieu n’a pas de semblable. Il est unique. Dans le même ordre d’idées, les lois de la nature sont une émanation des lois divines. La divinité se révèle aussi dans la nature. Les versets 138 et 174 de la Sourate III, expliquent, dans la compréhension de Goethe, que le message de Dieu se révèle à travers plusieurs langues et chez différents peuples
Le verset 174 de la Sourate 5 inspire Goethe dans la délimitation de la frontière entre le mystère et le connu, le secret et le saisissable. Goethe voit dans l’unité entre Divinité, humanité et savoir technique, la source féconde du progrès humain. Sur un autre registre, il recommande pondération dans la formulation et l’expression d’avis personnel. En outre, il lance un appel à une unité d’opinions, si on arrive à fournir la preuve de la vérité. La diversité et la convergence, la différence et la synthèse des valeurs essentielles dans les croyances, c’est ce que recherche Goethe dans son interprétation de l’Islam :
La foi ne s’impose pas à l’homme par la force physique, mais s’acquiert et s’impose d’elle même par la persuasion et la force intellectuelle, qu’elle inspire aux humains. La foi assure des valeurs fortes, que les hommes doivent partager. Un postulat important, posé par Goethe est l’unicité de Dieu et la soumission à Dieu. Dans le principe qui dit le Mal se distingue par opposition au Bien. Goethe trouve la possibilité d’absoudre le péché commis. Si on arrive à pécher par ignorance ou par méprise, on peut s’empêcher de recommencer la faute, en se mettant à l’écoute de ceux qui ne portent pas le péché.
Mais celui qui pèche est en meilleure posture encore. Il sait à présent distinctement ce qu’ils ont fait de bien.
Le Professeur, El Hadj Ibrahima DIOP de la FASTEF (Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation), se remet à Goethe en pensant à cette phrase dans "Maximes et Réflexions" qui lui ressemble au plus profond de lui-même : « La haine de l’étranger qui dérive d’un sentiment national excessif est chose curieuse. Elle s’exprime avec le plus de véhémence dans les milieux les plus bas de la société».
Liberté de conscience et tolérance religieuse sont des principes fondateurs de la philosophie des Lumières. La reconnaissance de ces valeurs suprêmes, fondées sur l’exercice sans entraves de la liberté de culte a accompagné la lutte des philosophes des Lumières contre le fanatisme religieux, tout cela au nom de la Raison. Cette révolution majeure ne s’est pas arrêtée à ce stade. Certains penseurs sont arrivés à dire et à faire croire que sans liberté de conscience et sans tolérance religieuse. Il n’y a pas véritablement de foi religieuse salvatrice. Goethe s’est approprié cette vision et l’a élargie.
Dans l’œuvre colossale de Goethe, l’idée est très répandue, que l’exclusion et le fanatisme de type social ou religieux ont pour cause principale l’ignorance.
On peut déjà entrevoir que la relation de Goethe avec la religion des Musulmans a un triple intérêt : théologique (monothéisme), philosophique (nature et philosophie chez Goethe) et esthétique (La sublime beauté du Coran et la perfection poétique de ce livre Saint).
Bien plus qu’une curiosité intellectuelle d’un classique embarrassé et dépassé par les troublantes questions de son temps, nous pouvons concevoir ce triple intérêt comme un des fondements du nécessaire dialogue inter-religieux. L’actualité de Goethe réside dans le potentiel de dialogue intellectuel et de tolérance religieuse qui transparaissent dans sa relation avec l’Islam.
C’est sous l’impulsion de Herder que Goethe a pris date avec l’Islam. Ses réflexions sur cette religion participent du même mouvement pendulaire qui traduit un besoin d’équilibre interne entre le général et le particulier, l’international et le national. L’inspiration de Herder ne le quitte plus depuis lors. A 23 ans déjà, Goethe écrit un chant pour le prophète Muhammed. A 70 ans, il est profondément pris par la rédaction et le commentaire du Divan occidental-oriental. Ces deux œuvres importantes, auxquelles il faudra ajouter les notes et autres observations de Goethe sur le prophète Muhammed et l’Islam, constituent la charpente de son dialogue intellectuel avec l’Islam.
Le développement positif des sciences dans le monde arabe et islamique accentue la sympathie de Herder pour cette civilisation : « Poésie et philosophie, géographie et histoire, grammaire, mathématiques, chimie, médecine ont été pratiquées par les Arabes et dans la plupart d’entre elles ils ont agi sur l’esprit des peuples en inventeurs et agents de diffusion, donc en conquérants bienfaisants ». L’effort intellectuel fourni par Goethe, sous l’influence de Herder, cherche à réhabiliter une religion, que l’on combat en Occident, par ignorance.
L’action de réhabilitation de Goethe vise un but : partager ensemble les valeurs communes. Sous cet éclairage, une religion qui mérite ce nom, vise l’universalité. C’est pour cette raison qu’il s’efforce de comprendre l’Islam. En 1772, Goethe lit intensivement le Coran traduit par l’Allemand Mergelin
Cette lecture nous amène à tirer ces quelques conclusions partielles. Pour Goethe, les versets 106 et 172 de la Sourate II montrent que la croyance réelle et la vraie observation des règles spirituelles ne se limitent pas à une manifestation extérieure. La véritable foi, qui mène vers la dévotion, n’est pas une question d’apparence.
Elle est quelque chose d’infiniment intérieur. Kant ne dit pas autre chose quand, comme Goethe, il s’en prend à l’observation superficielle des règles religieuses : En s’appuyant sur les versets 109 et 159 de la deuxième, Goethe explicite la représentation de Dieu : Dieu n’a pas de semblable. Il est unique. Dans le même ordre d’idées, les lois de la nature sont une émanation des lois divines. La divinité se révèle aussi dans la nature. Les versets 138 et 174 de la Sourate III, expliquent, dans la compréhension de Goethe, que le message de Dieu se révèle à travers plusieurs langues et chez différents peuples
Le verset 174 de la Sourate 5 inspire Goethe dans la délimitation de la frontière entre le mystère et le connu, le secret et le saisissable. Goethe voit dans l’unité entre Divinité, humanité et savoir technique, la source féconde du progrès humain. Sur un autre registre, il recommande pondération dans la formulation et l’expression d’avis personnel. En outre, il lance un appel à une unité d’opinions, si on arrive à fournir la preuve de la vérité. La diversité et la convergence, la différence et la synthèse des valeurs essentielles dans les croyances, c’est ce que recherche Goethe dans son interprétation de l’Islam :
La foi ne s’impose pas à l’homme par la force physique, mais s’acquiert et s’impose d’elle même par la persuasion et la force intellectuelle, qu’elle inspire aux humains. La foi assure des valeurs fortes, que les hommes doivent partager. Un postulat important, posé par Goethe est l’unicité de Dieu et la soumission à Dieu. Dans le principe qui dit le Mal se distingue par opposition au Bien. Goethe trouve la possibilité d’absoudre le péché commis. Si on arrive à pécher par ignorance ou par méprise, on peut s’empêcher de recommencer la faute, en se mettant à l’écoute de ceux qui ne portent pas le péché.
Mais celui qui pèche est en meilleure posture encore. Il sait à présent distinctement ce qu’ils ont fait de bien.
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