Des acteurs de l’Education invitent à rendre les sciences plus attractives
Emma Coulibaly et Astel Baba sont toutes les deux élèves. Elles seront en classe de terminal à la rentrée prochaine. Mais en séries L ou littéraires. Alors que sa camarade de classe a toujours été dans les « Lettres », Emma elle, a fait un chemin croisé entre les deux filières, littéraire et scientifique. D’abord orientée en série S après son examen de fin de cycle moyen, c’est-à-dire le Bfem, elle va être « virée » en L, juste un an après son première expérience au lycée. En seconde S, puis en première L pour définitivement tourner le dos aux sciences.
Une Série avec des matières qu’elle qualifie de peine, de souffrance et de décadence. Cette future candidate au Bac 2021 dit avoir subi l’humiliation pour avoir été virée en Série L, juste après la Seconde. « En classe de troisième, j’étais très bien en maths et en sciences de la vie et de la terre. C’est pourquoi on m’avait orienté en Série S1. Mais une fois au lycée, je dégringole. Mes notes des matières littéraires étaient toujours plus élevées que les notes en mathématiques et physique-chimie. C’est pourquoi on m’a viré en L2 parce que je n’arrivais pas à percer dans ce domaine dite des sciences. Mais je ne me plains plus. En série L, j’ai eu de très bonnes notes, je fais aujourd’hui partie des meilleurs de ma classe avec une moyenne générale de 17,59/20 », s’est enthousiasmée cette littéraire qui dit avoir toujours la vocation pour les séries littéraires. Sauf qu’Emma ne serait que l’arbre qui cache la vaste forêt des élèves qui « fuient » les séries scientifiques et techniques. Pourtant considérées comme plus élitistes. Mais qui se « fragilisent » d’année en année.
Apparemment, et si on se fie aux statistiques des candidats au bac 2020 qui font état de plus de 81% de littéraires contre 16% de scientifiques et un peu près de 2% de candidats de série technique, les élèves ne donnent toujours pas trop d’affection à la filière scientifique S. Les quelques rares apprenants qui s’y inscrivent y entrent rarement par goût des sciences. Ils sont parfois contraints et forcés. Juste parce qu’en fin de cycle moyen, leurs notes en mathématiques et sciences de la vie et de la terre ont été un peu satisfaisantes.
Les obstacles à la compréhension des sciences
Aujourd’hui, les sciences naturelles, physiques, chimiques ou techniques sont considérées comme étant « difficiles et ingrates » par les élèves qui trouvent ces matières trop théoriques. Des élèves à qui certains mathématiciens et physiciens ne facilitent pas les choses en leur donnant parfois des évaluations longues et difficiles. Donc pas très abordables ! C’est le cri de cœur du physicien, Mouhamed Diagne, professeur de Physique-Chimie au lycée Unité 13 des Parcelles Assainies qui affirme qu’on bourre les élèves avec un programme de sciences physiques kilométriques et des sujets très difficiles.
Cet enseignant qui note en parallèle, chez les élèves, une peur d’affronter les sciences physiques a trouvé une de ces ruses pour les « mettre à l’aise ». Par exemple, en début d’année, dans ses classes de seconde S, dit-il, il commence toujours par leur poser des questions sur la perception des sciences physiques en général. Sur ce, Mouhamed Diagne pense qu’il faudrait rassurer les élèves dès la classe de seconde pour arriver à leur faire aimer la matière. Lui qui se félicite tout de même de la généralisation des sciences physiques dès la quatrième effective depuis deux ans. Mais qui propose à l’Etat de commencer les sciences dès la sixième comme le font d’autres pays. C’est presque l’avis d’Abdoulaye Sall, professeur d’histoire et de géographie au lycée Limamoulaye de Guédiawaye, qui explique que l’enseignement des sciences est porté à un niveau presque inaccessible. « On fait tout pour rendre difficile et compliqué l’enseignement des sciences qui est essentiellement théorique. Il faut dire aussi que la langue d’enseignement des sciences, le français que les élèves ne maitrisent pas, peut être un obstacle à la compréhension des sciences. Il n’existe plus de laboratoires dans les lycées et collèges. Une approche théorique qui déroute beaucoup d’élèves pour les mettre mal à l’aise. Il s’y ajoute que les acteurs qui enseignent ces matières entretiennent un mythe tout autour. Les élèves ont en aversion les sciences parce qu’ils récoltent de très mauvaises notes. Logiquement, ils choisissent les séries littéraires pour lesquelles ils pensent être plus accessibles ».
Son collègue physicien, Pr Diagne dénonce le manque d’accompagnement de ces élèves par l’Etat. « Nos autorités n’accompagnent pas assez les élèves scientifiques en les aidant à se renforcer davantage en leur distribuant des manuels. Dans non écoles, il n’y a plus de bibliothèques. On fait plus la théorie que la pratique », s’indigne ce scientifique qui pense qu’il faudrait aujourd’hui des expériences pratiques pour susciter la curiosité des apprenants en dotant surtout les lycées et les collèges de « laboratoires ». « Enormément de lycées ont un enseignement trop théorique. Ne sont pas équipés de laboratoire, ou de matériels en sciences pour les sciences exactes. Il n’y a pas d’expérience au niveau des laboratoires. C’est un problème très sérieux que nous avons noté. Même dans les grands lycées qui avaient une réputation de développer les sciences, il y a une nette régression des élèves qui fréquentent les filières scientifiques », a affirmé Dame Mbodj du Cusems Authentique.
Promouvoir les sciences à partir du collège
« La prédominance des séries littéraires sur les séries scientifiques, en termes d’effectifs et au niveau des résultats à l’examen du baccalauréat, est un leitmotiv dans les réflexions sur notre école. Beaucoup de choses ont été dites pour l’expliquer. Mais du point de vue psychologique, un travail est-il fait pour orienter les élèves vers ceux qui ont réussi dans les filières scientifiques comme groupe de référence ? Qui est ce qui sont plus mis en évidence, qui sont plus visibles dans l’espace public si ce ne sont ceux qui manient bien la langue française (avocats, journalistes, présentateurs, sophistes du champ politique, poètes…) avec une obsession pour la correction de l’expression ». C’est l’analyse qu’en a fait le professeur de philosophie au lycée Amath Dansokho de Ouakam, Daouda Guèye qui indique que c’est l’Etat et la société civile qui interviennent dans l’école qui doivent accroitre leurs efforts pour la promotion des sciences parmi les apprenants à partir du collège.
« Une organisation comme la Scofi a merveilleusement réussi dans le combat pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école. Ce qui fait qu’aujourd’hui, non seulement, les filles sont de plus en plus nombreuses dans les effectifs, mais plus encore, elles font les meilleurs résultats aux compositions et aux examens, et raflent les prix dans les concours et cérémonies de distribution de prix d’excellence », a expliqué ce professeur de philosophie qui pense que cette expérience devrait inciter une campagne de l’Etat et de la société civile pour la promotion des matières comme les mathématiques, la physique, la chimie, l’informatique et les sciences de la vie et de la terre auprès des apprenants.
Rendre les sciences plus attractives
Mais pour Malick Youm du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), cette proposition a déjà été écrite noir sur blanc dans les conclusions des Assises de l’Education qui ont duré plus de trois mois, et qui portaient essentiellement sur onze recommandations dont la réorientation du système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entrepreneuriat. Le secrétaire général du Cusems Authentique va plus loin pour dire que c’était une stratégie pour booster l’enseignement des sciences et augmenter le nombre d’élèves affectés au niveau des filières scientifiques. « Malheureusement depuis lors rien n’est fait dans le sens de booster ces matières dans le changement de paradigme. Sauf que ces initiatives, à part les mesures de discrimination positive en faveur des filles avec Miss mathématiques et Miss sciences, il n’y a rien de positif dans ces assises », dixit M. Mbodj. Sur ce, M. Youm, qui fait le corollaire avec les résultats du bac 2020 avec un fort taux de réussite chez les littéraires, affirme que cet objectif des Assises de l’Education et de la formation est loin d’être atteint.
Que ces résultats traduisent plutôt un échec lamentable du système par rapport à la réorientation du système éducatif vers les sciences. C’est pourquoi le secrétaire général du Cusems Authentique recommande d’aller dans le sens d’appliquer les recommandations des Assises en tenant compte des exigences que demande l’atteinte de cet objectif. De son avis, il faut un enseignement des sciences plus attractif, moins ésotérique. Et surtout rendre accessible l’enseignement des sciences avec un environnement plus favorable, et plus propice au choix de ces filières, rendre les effectifs plus maitrisés avec la construction de salles spécialisées avec une dotation en moyens avec tout le matériel nécessaire pour des expériences en faveur des apprenants. Il demande surtout d’impliquer les professeurs de sciences pour un enseignement plus attractif pouvant inciter les élèves à embrasser ces filières pour faire développer ce pays.
Les grands littéraires seraient de grands scientifiques
« Vous n’avez jamais vu un pays développé par des citations. Je provoque mes collègues de Lettres. Si on veut développer, il faut forcément inverser la tendance », a chahuté le physicien M. Diagne. Une provocation dont semble répondre ce professeur de Russe au lycée Blaise Diagne de Dakar, Ibrahima Latsoukabé Fall. « Nul ne peut posséder une science sans avoir la bonne mesure de la langue dans laquelle cette science est portée. Un bon littéraire, c’est un bon scientifique qui a opté pour la série littéraire par choix. Tout le reste, ce ne sont ni scientifiques, ni littéraires. Et c’est l’université qui le prouve. On nous parle de 82% de littéraires contre un peu plus de 16% de scientifiques. Mais sur ces 82% que vous appelez littéraires, ce sont pourtant beaucoup de ces mêmes étudiants qui viennent reprendre les études (récupération) dans les instituts de formation privés », a dit ce professeur de Russe qui indique qu’il n’y a plus de littéraires au Sénégal.
Il admet d’ailleurs que les grands littéraires sont forts en langue et dans les sciences. « Un bon littéraire c’est celui qui n’a aucun problème pour gérer son choix après le bac. Les grands littéraires que nous citons aujourd’hui étaient partout bons. Et que, ceux-là, dit-il, qui ont réussi massivement au Bac, parce que passable partout, s’ils sont 82% à avoir le sésame, les 70% sortiront de l’université sans diplôme. Et qu’ils auront un problème de choix dans la spécialisation ». Pour le professeur Lat Soukabé Fall, il n’y a que la réforme du curricula, c’est-à-dire les programmes enseignés qui peut corriger la disparité entre les populations inscrites aux différentes séries du Bac.
Le Témoin
Une Série avec des matières qu’elle qualifie de peine, de souffrance et de décadence. Cette future candidate au Bac 2021 dit avoir subi l’humiliation pour avoir été virée en Série L, juste après la Seconde. « En classe de troisième, j’étais très bien en maths et en sciences de la vie et de la terre. C’est pourquoi on m’avait orienté en Série S1. Mais une fois au lycée, je dégringole. Mes notes des matières littéraires étaient toujours plus élevées que les notes en mathématiques et physique-chimie. C’est pourquoi on m’a viré en L2 parce que je n’arrivais pas à percer dans ce domaine dite des sciences. Mais je ne me plains plus. En série L, j’ai eu de très bonnes notes, je fais aujourd’hui partie des meilleurs de ma classe avec une moyenne générale de 17,59/20 », s’est enthousiasmée cette littéraire qui dit avoir toujours la vocation pour les séries littéraires. Sauf qu’Emma ne serait que l’arbre qui cache la vaste forêt des élèves qui « fuient » les séries scientifiques et techniques. Pourtant considérées comme plus élitistes. Mais qui se « fragilisent » d’année en année.
Apparemment, et si on se fie aux statistiques des candidats au bac 2020 qui font état de plus de 81% de littéraires contre 16% de scientifiques et un peu près de 2% de candidats de série technique, les élèves ne donnent toujours pas trop d’affection à la filière scientifique S. Les quelques rares apprenants qui s’y inscrivent y entrent rarement par goût des sciences. Ils sont parfois contraints et forcés. Juste parce qu’en fin de cycle moyen, leurs notes en mathématiques et sciences de la vie et de la terre ont été un peu satisfaisantes.
Les obstacles à la compréhension des sciences
Aujourd’hui, les sciences naturelles, physiques, chimiques ou techniques sont considérées comme étant « difficiles et ingrates » par les élèves qui trouvent ces matières trop théoriques. Des élèves à qui certains mathématiciens et physiciens ne facilitent pas les choses en leur donnant parfois des évaluations longues et difficiles. Donc pas très abordables ! C’est le cri de cœur du physicien, Mouhamed Diagne, professeur de Physique-Chimie au lycée Unité 13 des Parcelles Assainies qui affirme qu’on bourre les élèves avec un programme de sciences physiques kilométriques et des sujets très difficiles.
Cet enseignant qui note en parallèle, chez les élèves, une peur d’affronter les sciences physiques a trouvé une de ces ruses pour les « mettre à l’aise ». Par exemple, en début d’année, dans ses classes de seconde S, dit-il, il commence toujours par leur poser des questions sur la perception des sciences physiques en général. Sur ce, Mouhamed Diagne pense qu’il faudrait rassurer les élèves dès la classe de seconde pour arriver à leur faire aimer la matière. Lui qui se félicite tout de même de la généralisation des sciences physiques dès la quatrième effective depuis deux ans. Mais qui propose à l’Etat de commencer les sciences dès la sixième comme le font d’autres pays. C’est presque l’avis d’Abdoulaye Sall, professeur d’histoire et de géographie au lycée Limamoulaye de Guédiawaye, qui explique que l’enseignement des sciences est porté à un niveau presque inaccessible. « On fait tout pour rendre difficile et compliqué l’enseignement des sciences qui est essentiellement théorique. Il faut dire aussi que la langue d’enseignement des sciences, le français que les élèves ne maitrisent pas, peut être un obstacle à la compréhension des sciences. Il n’existe plus de laboratoires dans les lycées et collèges. Une approche théorique qui déroute beaucoup d’élèves pour les mettre mal à l’aise. Il s’y ajoute que les acteurs qui enseignent ces matières entretiennent un mythe tout autour. Les élèves ont en aversion les sciences parce qu’ils récoltent de très mauvaises notes. Logiquement, ils choisissent les séries littéraires pour lesquelles ils pensent être plus accessibles ».
Son collègue physicien, Pr Diagne dénonce le manque d’accompagnement de ces élèves par l’Etat. « Nos autorités n’accompagnent pas assez les élèves scientifiques en les aidant à se renforcer davantage en leur distribuant des manuels. Dans non écoles, il n’y a plus de bibliothèques. On fait plus la théorie que la pratique », s’indigne ce scientifique qui pense qu’il faudrait aujourd’hui des expériences pratiques pour susciter la curiosité des apprenants en dotant surtout les lycées et les collèges de « laboratoires ». « Enormément de lycées ont un enseignement trop théorique. Ne sont pas équipés de laboratoire, ou de matériels en sciences pour les sciences exactes. Il n’y a pas d’expérience au niveau des laboratoires. C’est un problème très sérieux que nous avons noté. Même dans les grands lycées qui avaient une réputation de développer les sciences, il y a une nette régression des élèves qui fréquentent les filières scientifiques », a affirmé Dame Mbodj du Cusems Authentique.
Promouvoir les sciences à partir du collège
« La prédominance des séries littéraires sur les séries scientifiques, en termes d’effectifs et au niveau des résultats à l’examen du baccalauréat, est un leitmotiv dans les réflexions sur notre école. Beaucoup de choses ont été dites pour l’expliquer. Mais du point de vue psychologique, un travail est-il fait pour orienter les élèves vers ceux qui ont réussi dans les filières scientifiques comme groupe de référence ? Qui est ce qui sont plus mis en évidence, qui sont plus visibles dans l’espace public si ce ne sont ceux qui manient bien la langue française (avocats, journalistes, présentateurs, sophistes du champ politique, poètes…) avec une obsession pour la correction de l’expression ». C’est l’analyse qu’en a fait le professeur de philosophie au lycée Amath Dansokho de Ouakam, Daouda Guèye qui indique que c’est l’Etat et la société civile qui interviennent dans l’école qui doivent accroitre leurs efforts pour la promotion des sciences parmi les apprenants à partir du collège.
« Une organisation comme la Scofi a merveilleusement réussi dans le combat pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école. Ce qui fait qu’aujourd’hui, non seulement, les filles sont de plus en plus nombreuses dans les effectifs, mais plus encore, elles font les meilleurs résultats aux compositions et aux examens, et raflent les prix dans les concours et cérémonies de distribution de prix d’excellence », a expliqué ce professeur de philosophie qui pense que cette expérience devrait inciter une campagne de l’Etat et de la société civile pour la promotion des matières comme les mathématiques, la physique, la chimie, l’informatique et les sciences de la vie et de la terre auprès des apprenants.
Rendre les sciences plus attractives
Mais pour Malick Youm du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), cette proposition a déjà été écrite noir sur blanc dans les conclusions des Assises de l’Education qui ont duré plus de trois mois, et qui portaient essentiellement sur onze recommandations dont la réorientation du système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entrepreneuriat. Le secrétaire général du Cusems Authentique va plus loin pour dire que c’était une stratégie pour booster l’enseignement des sciences et augmenter le nombre d’élèves affectés au niveau des filières scientifiques. « Malheureusement depuis lors rien n’est fait dans le sens de booster ces matières dans le changement de paradigme. Sauf que ces initiatives, à part les mesures de discrimination positive en faveur des filles avec Miss mathématiques et Miss sciences, il n’y a rien de positif dans ces assises », dixit M. Mbodj. Sur ce, M. Youm, qui fait le corollaire avec les résultats du bac 2020 avec un fort taux de réussite chez les littéraires, affirme que cet objectif des Assises de l’Education et de la formation est loin d’être atteint.
Que ces résultats traduisent plutôt un échec lamentable du système par rapport à la réorientation du système éducatif vers les sciences. C’est pourquoi le secrétaire général du Cusems Authentique recommande d’aller dans le sens d’appliquer les recommandations des Assises en tenant compte des exigences que demande l’atteinte de cet objectif. De son avis, il faut un enseignement des sciences plus attractif, moins ésotérique. Et surtout rendre accessible l’enseignement des sciences avec un environnement plus favorable, et plus propice au choix de ces filières, rendre les effectifs plus maitrisés avec la construction de salles spécialisées avec une dotation en moyens avec tout le matériel nécessaire pour des expériences en faveur des apprenants. Il demande surtout d’impliquer les professeurs de sciences pour un enseignement plus attractif pouvant inciter les élèves à embrasser ces filières pour faire développer ce pays.
Les grands littéraires seraient de grands scientifiques
« Vous n’avez jamais vu un pays développé par des citations. Je provoque mes collègues de Lettres. Si on veut développer, il faut forcément inverser la tendance », a chahuté le physicien M. Diagne. Une provocation dont semble répondre ce professeur de Russe au lycée Blaise Diagne de Dakar, Ibrahima Latsoukabé Fall. « Nul ne peut posséder une science sans avoir la bonne mesure de la langue dans laquelle cette science est portée. Un bon littéraire, c’est un bon scientifique qui a opté pour la série littéraire par choix. Tout le reste, ce ne sont ni scientifiques, ni littéraires. Et c’est l’université qui le prouve. On nous parle de 82% de littéraires contre un peu plus de 16% de scientifiques. Mais sur ces 82% que vous appelez littéraires, ce sont pourtant beaucoup de ces mêmes étudiants qui viennent reprendre les études (récupération) dans les instituts de formation privés », a dit ce professeur de Russe qui indique qu’il n’y a plus de littéraires au Sénégal.
Il admet d’ailleurs que les grands littéraires sont forts en langue et dans les sciences. « Un bon littéraire c’est celui qui n’a aucun problème pour gérer son choix après le bac. Les grands littéraires que nous citons aujourd’hui étaient partout bons. Et que, ceux-là, dit-il, qui ont réussi massivement au Bac, parce que passable partout, s’ils sont 82% à avoir le sésame, les 70% sortiront de l’université sans diplôme. Et qu’ils auront un problème de choix dans la spécialisation ». Pour le professeur Lat Soukabé Fall, il n’y a que la réforme du curricula, c’est-à-dire les programmes enseignés qui peut corriger la disparité entre les populations inscrites aux différentes séries du Bac.
Le Témoin
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