Ô rage ! Ô désespoir !
Ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Après avoir suivi les propos malheureux de l’ancien Président sur l’actuel Chef de l’Etat du Sénégal, comme sans doute la plupart des Sénégalais qui ont entendu ces accusations, j’ai été pris d’une sorte de malaise affectif dont les ressorts pourraient bien briser définitivement mes rapports à « la chose politique ». Pourtant, Dieu sait que l’engagement politique devrait, avant tout, signifier le sacrifice d’une bonne partie de son égo sur l’autel des besoins de ses concitoyens, quelles que puissent paraitre, par ailleurs, les vicissitudes de la vie. On peut souffrir sous toutes les formes possibles en restant dignes, dans le silence et le recueillement devant l’Eternel, car tout est si éphémère finalement !
Entendre Abdoulaye Wade, sortir de sa bouche des énormités aussi choquantes, aussi révoltantes et aussi répréhensibles, me désole en semant le doute dans l’esprit de l’apprenti en politique que je suis. Le « je » utilisé ici n’est pas personnel. Je connais tellement de Sénégalais et d’Africains qui pourraient tenir les mêmes propos, car Wade a été (et est encore certainement) une référence en termes d’opiniâtreté et d’endurance dans le combat pour l’évolution démocratique en Afrique. Le voir descendre aussi bas crée un désarroi ravageur dans le cœur de tous ceux qui ont encore de l’affection et du respect pour lui. A commencer par le Président Sall lui-même.
Nous avons dès après la défaite électorale de mars 2012 qui a consacré l’avènement mérité de son fils Macky Sall, prêché les retrouvailles et demandé à se tendre la main pour que le Sénégal continue à progresser malgré un environnement complexe et difficile. Des réticences coupables de part et d’autre ont ostensiblement empêché l’atteinte de cet objectif, et c’est regrettable.
Le Président Macky Sall a déjà encaissé, à son corps défendant, beaucoup de couleuvres. Les sorties dispersées et presque toujours scandaleuses de l’ancien Président deviennent une sorte de norme à laquelle on a pourtant du mal à s’adapter. Que faut-il faire pour arrêter tout cela? Le Président Sall a les cartes en mains. A sa place, je ne répondrais guère « au Vieux » et ne prendrais aucune mesure répressive à son endroit. La République qu’il incarne appréciera. Les citoyens abasourdis sont indignés. Dieu est le seul juge !
Maître, il est encore tant de se ressaisir ! Au nom de la dignité humaine et de la foi en l’Eternel, Ne prononcez plus de telles énormités ! Le Président SALL est bien le Président de tous les Sénégalais. Par l’expression des suffrages et la grâce divine.
Que Dieu protège le Sénégal !
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