Si le ministre de la Santé parle de fièvre hémorragique, c'est parce que sur ces treize patients, la majorité ont présenté des signes d'hémorragies internes lors de vomissements ou de diarrhées, juste avant leur décès. Mais pour le confirmer, il faut encore attendre quelques jours. D'où la prudence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de Médecins sans frontières (MSF) qui se refusent pour le moment à parler de fièvre hémorragique.
Surtout qu'il y a d'autres épidémies dans ce territoire de Boende en Equateur, comme le paludisme et des gastroentériques fébriles dont les symptômes peuvent être similaires. Sur les premiers échantillons prélevés il y a une dizaine de jours et analysés à Kinshasa, il y a d'ailleurs des traces de la shigellose, selon le ministre de la Santé lui-même, qui là aussi présente des symptômes très proches avec parfois des selles hémorragiques.
Le gouvernement fait « comme si »
Les analyses de huit échantillons prélevés ces derniers jours sur des patients se feront à Kinshasa, mais aussi à Franceville au Gabon qui a un laboratoire capable de déterminer s'il s'agit ou non d'une fièvre hémorragique et de quel type.
D'ici là, le gouvernement congolais dit faire « comme si » par mesure de précaution. Il a distribué des matériels au personnel soignant pour éviter leur contamination. « Nous pensons que nous devons pêcher plus par excès que par défaut, explique le ministre de la Santé Félix Kagange Numbi.Voilà pourquoi nous pensons que c’est une suspicion de fièvre hémorragique, mais d’origine indéterminée et que par conséquent les différentes mesures ont été prises. Tout est fait pour contenir justement la situation dans le territoire de Boende ».
Parmi le personnel soignant, cinq personnes ont déjà trouvé la mort. D'autres victimes ont, elles, manipulé les corps de certaines des victimes de cette mystérieuse maladie. D'où les mesures d'isolement pour tous les patients présentant des symptômes suspects. « Le gouvernement va doter de médicaments les quatre aires de santé concernées afin d’assurer la gratuité des soins et d’amener le plus possible tous les cas suspects vers les centre de santé », a précisé le ministre.
Source : Rfi.fr
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