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Radioscopie d’un fléau social le «Tokk mouy dokh»… (Par Mor Talla Gaye)



Radioscopie d’un fléau social le «Tokk mouy dokh»… (Par Mor Talla Gaye)
Au Sénégal de Diomaye Faye, c’est le temps des donneurs de leçons, des urgences de prise de parole sans queue ni tête, des écrivains déjà archaïques. Comme autant de mauvaises manières de retarder la rupture promise et d’oublier que c’était pire avant ou presque et on a fait semblant de se taire.

Alors, l’on attend qu’une prise de pouvoir de la troisième alternance s’opère, qu’une prise d’armes s’organise et que quelques snipers extirpés de leur torpeur transis de certitude se mettent à débiter des vérités-inepties colportées par la rumeur publique. «C’est au nom du Sénégal que le gouvernement va agir. Pas besoin de nous faire parrainer des combats de lutte, des baptêmes et autres», rappelle Birame Soulèye Diop.
 
 Puis, quelques docteurs en Com se sont empressés de lui coller un procès public de maladresse et tutti quanti. Du genre, c’est tout ce qu’un nouveau ministre ne devrait pas dire.  Le seul tort du maire de Thiès Nord devenu ministre du Pétrole, c’est d’avoir appelé un chat, un chat.
Au royaume de l’hypocrisie sénégalaise, on n’aime pas les personnes cash. Apprivoiser le langage codé des gens qui cherchent à s’encombrer de roublardise.
 
C’est ce à quoi on nous a habitués depuis 64 ans et les populations démunies en ont payé le plus lourd tribut toujours snobées ou presque par une classe politique élitiste, menées en bateau par des groupes de pression religieux, de griots et d’agitateurs en tous genres.
 
Au Sénégal des lobbys, des «Tokk mouy dokh» (vivre en toute aisance dans la facilité), les propos de Birame Soulèye Diop ne passent pas. Le parrainage érigé en mode «Door Marteau» (soutirer de l’argent) aux autorités de la République pour leur extorquer quelques espèces sonnantes et trébuchantes, tout en débitant à longueur de journée sur les plateaux télés, les ondes des radios des éloges à son Excellence pour sa générosité et du coup courtiser les Premières Dames afin de travailler l’oreille du chef pour des projets et rejetons à caser quelque part.
 
 Ces pratiques éculées ont toujours permis d’éloigner les enfants de la populace des sphères du pouvoir. Pour certains postes à prévaloir au Sénégal, certains estiment que ça doit se passer entre père et fils. Fini tout ça ! ou ça devrait finir…
On a tourné la polémique dans tous les sens, mais elle est entretenue par une meute de réactionnaires avides de s’attaquer à tous ceux qui rêvent de changer de paradigme. Les allergiques au changement d’attitude et d’habitude devront s’y faire. Rien ne sera plus comme avant.
 
C’est aussi ça la rupture. Même pas un mois de gestion du pouvoir des velléités se font jour, des cris d’orfraie agités se font bruire de façon tapageuse comme si pour étouffer le changement prévu, il faut se mettre à faire un vil chantage ou à prédire le pire.
Tout au long de leur argumentaire, les réactionnaires du nouveau régime se heurtent à un cliché : comme tant d'autres personnalités de cette génération de pseudo-intellectuels «Dakarois» ¬ qui font officiellement métier d'être dans le vrai, ces gens mélangent volontairement tout. L'intime et le public, les secrets de l'analyse et les positions politiques, les faiblesses et les stratégies des nouveaux tenants du pouvoir.
 
Alors, c’est soit leur vie qui est si compliquée ou ils ont du mal à se défaire de la part d'ombres, de cachotteries et de rapports de forces mystérieux qui cachent leur réalité du moment. Rien ne sera plus comme avant. Ou presque. Déjà des séances d’exorcisme à coup de tapageuses sorties médiatiques se font entendre.
 
«Xatarayou» (arracher une réplique). Le terme est en vogue. C’est dans l’air du temps de prendre la parole sans préavis pour se jeter à corps perdu sur un os à ronger : «Le tokk mouy dokh». Premier indice d’un homme qui fait du «Xatarayou» son système de défense, c’est qu’il a tendance à manger à tous les râteliers. C’est un homme, intéressé par ses propres intérêts du moment. Il suffit d’une liasse de billets de FCfa pour le voir assagi et passé à son temps à débiter des propos dithyrambiques teintés d’opportunisme.
 
Depuis que Sonko et Diomaye sont au pouvoir, ces personnes éprouvent un malin plaisir à prendre les mesures de gestion rigoriste des biens du peuple comme un signe pour les appauvrir. Alors ces temps-ci, c’est un concert d’explications alambiquées qui sentent la frustration qu’on entend de la part de Oustaz, de lutteurs, de journalistes, d’animateurs repus qui se sentent obliger d’expliquer leur désarroi du moment par des formules passe-partout. Calmez-vous ! on ne va pas couper les vivres…
 
Malgré les Xatarayou et autres rebellions signalées ça et là, les nouvelles autorités devraient suivre leur logique. Traquer «Joublang » (le truand) et encourager le «Goor gorlu » (débrouillard). Bien sûr ! rien ne sera facile. Bien sûr, les oppositions seront farouches, mais dans la durée, dans la logique du résultat final qu’on jugera le produit fini dans l’intérêt de tous, pas d’une simple minorité.
 
MTG

Moussa Ndongo

Samedi 13 Avril 2024 - 11:38


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