Le président français, Nicolas Sarkozy recevant Karim Wade
Venus apporter leur soutien, certains leaders de la Coalition Benno Siggil Senegaal ont été durement pris à partie par des policiers enragés, attachés à faire régner l’ordre républicain et les manifestants ont été dispersés à coup de gaz de lacrymogène. La Médina de renouer avec les heures chaudes de la contestation, une journée de week-end. Le regain d’activité de l’opposition ne semble cependant être motivé que par les élections locales du 22 mars prochain où elle entend démontrer l’impopularité du pouvoir en place en battant à plate couture sa coalition ou ses coalitions.
Elle accepte, étrangement, de participer aux élections locales, avec le même fichier qu’elle avait pourtant tant décrié aux législatives de 2007 au point de se priver d’Hémicycle. Elle n’a rien obtenu qu’elle n’avait pas en 2007, Cheikh Tidiane Sy, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur de le marteler, mais le risque de devoir en cas de non-participation à nouveau, se mouvoir en marge de la République et de ses institutions mêmes décentralisées, l’a certainement conduit à reconsidérer sa position boycotteuse.
Pendant ce temps, Me Wade et son camp déroulent. Quoi au juste ? L’idée, la mieux partagée au sein de la classe politique toutes obédiences confondues et de l’opinion, est que le président de la République, bien qu’il s’en défend, travaillerait à une dévolution à son « ingénieur financier » de fils, du pouvoir reçu par deux fois pourtant des Sénégalais par le biais des urnes. Le vieux accuse dit-on, le poids des ans et voudrait passer le témoin « à des mains sures et expertes… en économie parce que la situation actuelle exige une bonne connaissance des questions économiques et financières… » Ainsi tous ses faits et gestes sont lus à cette aune. Dernier acte en date d’un tel scénario : la présentation au Khalife général des Mourides, Serigne Bara Falilou Mbacké à la veille du Grand Magaal, de Karim par son père de président de la République qui a paru ainsi solliciter un « ndigueul » pour l’enfant, présenté ou perçu par ce fait, comme le successeur désigné, même s’il devra passer par les urnes du suffrage universel ? Le politologue Abdou Aziz Diop a relevé le silence du marabout à ce sujet.
Me Wade veut donc pour héritier au trône Sénégal, son fils. Rien de moins sur. Le président est un homme qui se définit lui-même comme nuancé, très nuancé peut-on même dire. Si certains parmi ceux qui se réclament de ses proches ou de sa cour renseignent à profusion sur ses intentions de faire la courte échelle à son conseiller spécial de fils, et de lui passer le témoin pas plus tard que cette année 2009 même (le mandat présidentiel de cinq ans, cette fois-ci, s’achève en 2012), d’autres par contre, se voulant prudents, avancent plutôt que le fils biologique comme les fils d’emprunt n’ont été et ne sont que des pions de la pérennisation de son pouvoir. Selon cette catégorie de « scrutateurs » des intentions présidentielles, il n’a nullement l’intention de « refiler » le pouvoir à qui que ce soit, fut-il son propre fils, mais plutôt d’en user autant que faire se peut. Autant qu’en permettront ses artères ?
Mais alors qu’est-ce qui fait courir Karim, même si jusqu’ici l’intéressé semble tout faire par procuration ? Il conseille son père de président. Préside encore au Conseil de surveillance de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), gère l’Etat entre deux avions, travaille à son propre bisness,-au fait lequel ?-, les Sénégalais aimeraient bien connaître la nature et la raison de ses affaires. Leur importance et ce que cela lui rapporte au point de lui permettre de voyager en jets privés et de s’ouvrir les portes de l’Elysée si ce n’est de partager la table avec quelques Emirs, quelques Cheikhs et rois du Golfe. Entre en politique, brigue la mairie de Dakar, intente des procès à la presse de son pays. Tout cela quasiment par procuration. Si son père est prolixe, certes de moins en moins depuis un certain temps, du moins avec la presse sénégalaise, lui est avare en parole. Il ne dit quasiment rien en public. On dit donc que c’est le pouvoir, tout le pouvoir qui fait courir le premier des « concrétistes ». On lui prête beaucoup, il réclame peu, mais comme le « cube Jumbo », il est dans toutes les sauces ces cinq ans, s’occupant de tout ou faisant semblant de s’occuper de tout.
Au point que l’Elysée semble en faire un interlocuteur privilégié aujourd’hui. La présidence française ne serait pas dit-on la seule à vouloir plus parler à Wade fils qu’à Wade-père, susurre-t-on du côté de l’avenue Léopold Sédar Senghor. En moins d’un an, il est reçu deux fois à l’Elysée par le maître des céans en personne. Rares sont les ministres du président Wade qui peuvent s’honorer d’une telle attention de la part du président français. On les compterait depuis 2007 sur les doigts d’une main s’il en existait même. Nicolas Lui, a adoubé Karim qu’il tutoie disent nos « impénitents » confrères de « Bakchich.info ».
La presse a rapporté la semaine dernière que M. Karim Wade a été reçu encore une fois par son « ami » Nicolas. A son arrivée comme la fois passée à l’Elysée, le président du Conseil de surveillance de l’Anoci, a été accueilli par Claude Guéant, le Secrétaire général de la Présidence française qui semble être son « sésame » à Paris avec l’appui de Robert Bourgi, l’autre frère de l’Ump, avocat de son état.
L’histoire ne dit pas si cette fois l’audience française du conseiller spécial du président Wade a été aussi longue que la dernière fois, toujours est-il que la visite projetée cette année au Sénégal du président français a été, dit-on au cœur de l’entretien ainsi que la situation économique internationale et nationale avec à la clé la dette intérieure qui a vu un concours important et intéressé de Paris. On a reparlé dit-on aussi de la fameuse centrale nucléaire civile qui impliquerait trois parties que sont la France, le Sénégal et des pays arabes amis. Tout comme des ambitions du fils qui sont de plus en plus bien comprises par l’Elysée qui, contrairement au Quai d’Orsay plus circonspect, plus réservé là-dessus, donnerait même l’impression de jouer le fils contre le père. Questions culturelles et de culture, réceptivité, question de génération ? Tout à la fois certainement. Le président Wade passe pour quelqu’un de difficile à convaincre. Trop docte, donneur de leçons, moins enclin à un langage diplomatique. Le président Sarkozy lui ressemble trop pour s’entendre avec lui, même si Me Wade revendique son amitié.
Toujours est-il qu’à Paris, au Quai surtout, on a vite fait de lire le retour de Idrissa Seck comme un moyen de contrer ce qui passe aux yeux de plusieurs observateurs comme une hâtive prise de pouvoir par la génération du concret. L’ex-édile libéral de Thiès, ex-Premier ministre, ex-n° 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds), ex-jardinier des rêves du président est de retour au bercail et compte y rester, a-t-il même récemment souligné. On se souvient que bille en tête, il s’était dès sa première sortie publique attaqué aux tenants de la génération du concret. Ces derniers le lui ont rendu aussitôt et se sont débrouillés pour faire capoter les listes communes Rewmi-Pds, même si cela a créé des listes parallèles au sein de la majorité présidentielle, notamment au sein du Pds. Le parti lui, s’est abstenu ou a requis son droit de réserve. Me Wade quant à lui, joue lequel de ses fils contre l’autre ? Le départ de Macky Sall, l’ancien président de l’Assemblée nationale, l’ex-Premier ministre bosseur, le directeur de campagne gagnant, « chassé » dit-on par le fils biologique a ramené l’autre fils d’emprunt qui avait, il est vrai, occupé toutes les fonctions du « vidé » Macky Sall. Pour servir de bouclier ?
Elle accepte, étrangement, de participer aux élections locales, avec le même fichier qu’elle avait pourtant tant décrié aux législatives de 2007 au point de se priver d’Hémicycle. Elle n’a rien obtenu qu’elle n’avait pas en 2007, Cheikh Tidiane Sy, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur de le marteler, mais le risque de devoir en cas de non-participation à nouveau, se mouvoir en marge de la République et de ses institutions mêmes décentralisées, l’a certainement conduit à reconsidérer sa position boycotteuse.
Pendant ce temps, Me Wade et son camp déroulent. Quoi au juste ? L’idée, la mieux partagée au sein de la classe politique toutes obédiences confondues et de l’opinion, est que le président de la République, bien qu’il s’en défend, travaillerait à une dévolution à son « ingénieur financier » de fils, du pouvoir reçu par deux fois pourtant des Sénégalais par le biais des urnes. Le vieux accuse dit-on, le poids des ans et voudrait passer le témoin « à des mains sures et expertes… en économie parce que la situation actuelle exige une bonne connaissance des questions économiques et financières… » Ainsi tous ses faits et gestes sont lus à cette aune. Dernier acte en date d’un tel scénario : la présentation au Khalife général des Mourides, Serigne Bara Falilou Mbacké à la veille du Grand Magaal, de Karim par son père de président de la République qui a paru ainsi solliciter un « ndigueul » pour l’enfant, présenté ou perçu par ce fait, comme le successeur désigné, même s’il devra passer par les urnes du suffrage universel ? Le politologue Abdou Aziz Diop a relevé le silence du marabout à ce sujet.
Me Wade veut donc pour héritier au trône Sénégal, son fils. Rien de moins sur. Le président est un homme qui se définit lui-même comme nuancé, très nuancé peut-on même dire. Si certains parmi ceux qui se réclament de ses proches ou de sa cour renseignent à profusion sur ses intentions de faire la courte échelle à son conseiller spécial de fils, et de lui passer le témoin pas plus tard que cette année 2009 même (le mandat présidentiel de cinq ans, cette fois-ci, s’achève en 2012), d’autres par contre, se voulant prudents, avancent plutôt que le fils biologique comme les fils d’emprunt n’ont été et ne sont que des pions de la pérennisation de son pouvoir. Selon cette catégorie de « scrutateurs » des intentions présidentielles, il n’a nullement l’intention de « refiler » le pouvoir à qui que ce soit, fut-il son propre fils, mais plutôt d’en user autant que faire se peut. Autant qu’en permettront ses artères ?
Mais alors qu’est-ce qui fait courir Karim, même si jusqu’ici l’intéressé semble tout faire par procuration ? Il conseille son père de président. Préside encore au Conseil de surveillance de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), gère l’Etat entre deux avions, travaille à son propre bisness,-au fait lequel ?-, les Sénégalais aimeraient bien connaître la nature et la raison de ses affaires. Leur importance et ce que cela lui rapporte au point de lui permettre de voyager en jets privés et de s’ouvrir les portes de l’Elysée si ce n’est de partager la table avec quelques Emirs, quelques Cheikhs et rois du Golfe. Entre en politique, brigue la mairie de Dakar, intente des procès à la presse de son pays. Tout cela quasiment par procuration. Si son père est prolixe, certes de moins en moins depuis un certain temps, du moins avec la presse sénégalaise, lui est avare en parole. Il ne dit quasiment rien en public. On dit donc que c’est le pouvoir, tout le pouvoir qui fait courir le premier des « concrétistes ». On lui prête beaucoup, il réclame peu, mais comme le « cube Jumbo », il est dans toutes les sauces ces cinq ans, s’occupant de tout ou faisant semblant de s’occuper de tout.
Au point que l’Elysée semble en faire un interlocuteur privilégié aujourd’hui. La présidence française ne serait pas dit-on la seule à vouloir plus parler à Wade fils qu’à Wade-père, susurre-t-on du côté de l’avenue Léopold Sédar Senghor. En moins d’un an, il est reçu deux fois à l’Elysée par le maître des céans en personne. Rares sont les ministres du président Wade qui peuvent s’honorer d’une telle attention de la part du président français. On les compterait depuis 2007 sur les doigts d’une main s’il en existait même. Nicolas Lui, a adoubé Karim qu’il tutoie disent nos « impénitents » confrères de « Bakchich.info ».
La presse a rapporté la semaine dernière que M. Karim Wade a été reçu encore une fois par son « ami » Nicolas. A son arrivée comme la fois passée à l’Elysée, le président du Conseil de surveillance de l’Anoci, a été accueilli par Claude Guéant, le Secrétaire général de la Présidence française qui semble être son « sésame » à Paris avec l’appui de Robert Bourgi, l’autre frère de l’Ump, avocat de son état.
L’histoire ne dit pas si cette fois l’audience française du conseiller spécial du président Wade a été aussi longue que la dernière fois, toujours est-il que la visite projetée cette année au Sénégal du président français a été, dit-on au cœur de l’entretien ainsi que la situation économique internationale et nationale avec à la clé la dette intérieure qui a vu un concours important et intéressé de Paris. On a reparlé dit-on aussi de la fameuse centrale nucléaire civile qui impliquerait trois parties que sont la France, le Sénégal et des pays arabes amis. Tout comme des ambitions du fils qui sont de plus en plus bien comprises par l’Elysée qui, contrairement au Quai d’Orsay plus circonspect, plus réservé là-dessus, donnerait même l’impression de jouer le fils contre le père. Questions culturelles et de culture, réceptivité, question de génération ? Tout à la fois certainement. Le président Wade passe pour quelqu’un de difficile à convaincre. Trop docte, donneur de leçons, moins enclin à un langage diplomatique. Le président Sarkozy lui ressemble trop pour s’entendre avec lui, même si Me Wade revendique son amitié.
Toujours est-il qu’à Paris, au Quai surtout, on a vite fait de lire le retour de Idrissa Seck comme un moyen de contrer ce qui passe aux yeux de plusieurs observateurs comme une hâtive prise de pouvoir par la génération du concret. L’ex-édile libéral de Thiès, ex-Premier ministre, ex-n° 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds), ex-jardinier des rêves du président est de retour au bercail et compte y rester, a-t-il même récemment souligné. On se souvient que bille en tête, il s’était dès sa première sortie publique attaqué aux tenants de la génération du concret. Ces derniers le lui ont rendu aussitôt et se sont débrouillés pour faire capoter les listes communes Rewmi-Pds, même si cela a créé des listes parallèles au sein de la majorité présidentielle, notamment au sein du Pds. Le parti lui, s’est abstenu ou a requis son droit de réserve. Me Wade quant à lui, joue lequel de ses fils contre l’autre ? Le départ de Macky Sall, l’ancien président de l’Assemblée nationale, l’ex-Premier ministre bosseur, le directeur de campagne gagnant, « chassé » dit-on par le fils biologique a ramené l’autre fils d’emprunt qui avait, il est vrai, occupé toutes les fonctions du « vidé » Macky Sall. Pour servir de bouclier ?
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