Le pouvoir a démissionné devant la persistance du Coronavirus revenu sous un nouvel aspect, sous une nouvelle vague, avec une nouvelle force : il n’a pas osé faire face après les émeutes de juin. Et le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le président Macky Sall le 31 juil- let, ont prêché dans le désert avec leur sermon de la Tabaski in situ et de la quarantaine du port du masque. Sa Majesté le roi Mohammed VI du Maroc voisin, commandeur des Croyants, y est pourtant arrivé ; il est vrai que l’exploitation des Droits hu- mains diffère entre les deux peuples, droits humains, mais aussi politiques et culturels.
La fête de la Tabaski a démontré la faiblesse du pouvoir incapable de confiner une population en danger livrée à sa folie meurtrière : le rush vers l’intérieur, sans mesure sanitaire normée, a ainsi révélé l’ambivalence de populations plus proches des leurs que des vociférations des hommes politiques. Macky Sall avait pourtant réussi à discipliner les populations sénégalaises en mars, au début d’une crise qui allait surprendre par sa durée, sa capacité à résister et à sa facilité de se muer en néo-Coronavirus ; le relâche- ment partiellement et totalement, en juin, avait été perçu comme un permis de tuer accordé à la Covid-19.
Et c’est peut-être cette incapacité de la science à assurer dans l’immédiat la survie des peuples qui enrage plus, au fond : aucune mesure sanitaire, au- cune précaution ne saurait finalement préserver d’une sorte de malédiction où Dieu reconnaît et choisit les siens hors classe sociale, sang bleu ou pas, de bonne extraction ou non. Alors les Cassandre se sont encore une fois heurtés aux Troyens. Et, avec la négli- gence de l’État, le Sénégal et les Séné- galais perdront énormément de vies à l’issue de la Tabaski avec la nouvelle vague d’un Coronavirus qui a pris la température ambiante pour muer ; au moment où l’Occident se reconfine, le Sénégal est à Dieu vat devant une ex- plosion prévisible et visible ces der- niers temps dans un communautarisme qui n’est rien d’au- tre que la coexistence négligée avec le virus.
Cette menace était implicite dans les postures officielles d’avant Tabaski comme avec les avertissements sans lendemain du ministre de la Santé et de l’Action sociale, manifestes dans des politiques de communication moins nuancées, comme avec le pro- fesseur Mary Teuw Niane et sur les réseaux sociaux, tardives avec Macky Sall dans son sermon de la Tabaski où il a avancé confiné tout seul dans sa grande mosquée de circonstance, et sans masque.
Au-delà des hommes, il est des bêtes de sacrifice porteuses elles aussi de la maladie, humaines et animales.
Qui est-ce qui se cache derrière le masque de Zorro ? C’est Abdoulaye Diouf Sarr, on le sait et il y est malheu- reusement tout seul ; mais qu’est-ce qui se cache derrière l’insistance du ministre de la Santé et des Affaires so- ciales sur le port obligatoire du masque, au moins pour deux se- maines ? La menace non avouée d’une explosion du néo-Coronavirus, avec cette terrible conclusion : le réalisme politique a prudemment pris la mesure de valeurs sociales suicidaires face à la Covid-19 et...a laissé faire et laissé dire...
Pourtant, dès le 20 juin, Sam 20/06/2020 18:42
Emmanuel Bocquet
Senior Company Builder chez GreenTec
Sénégal : un rapport prédit 300.000 malades en juillet :
1. «si on n’avait rien fait» : 12 millions de malades,
2. «si on continue comme ça» : 330.000 malades,
3. «si on renforce les mesures» : 70.000 malades,
Le rapport, sur le site de l’Agence na- tionale de la Statistique et de la Dé- mographie (ANSD-mais pas signé par l’ANSD), précise la date du pic et de la fin d’épidémie :
1. pic en avril 2020, fin en juin 2020 2. pic mi-juillet 2020, fin en décem- bre 2020
3. pic en novembre 2020, fin en mars 2021.
Le rapport donne également le chif- fre de 0,81% de létalité pour ceux qui veulent faire le calcul macabre... (...) Sénégal : un rapport prédit 300.000...
Ces données à confirmer ont disparu du site de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie. A la place, le ministère a installé son pro- pre lien pour faire le point quotidien de l’évolution de la pandémie, avec une belle cartographie de la pandémie.
Cette culture matamore incite à ré- fléchir sur deux forces qui se font dés- ormais face au Sénégal : la force publique incarnée par un pouvoir qui a démissionné de l’essentiel de ses prérogatives dans un réflexe de survie et de longueur face à des populations et des citoyens eux-mêmes pressés d’argent et de vie décente et qui déci- dent de le faire savoir à ceux d’en face. Au péril d’une vie désormais consa- crée à défier l’autorité politique.
A jouer à cache-cache au nom de la maladie du néo-Coronavirus et à dé- faut de confinement, nous devenons cons, finement.
Le Devoir
La fête de la Tabaski a démontré la faiblesse du pouvoir incapable de confiner une population en danger livrée à sa folie meurtrière : le rush vers l’intérieur, sans mesure sanitaire normée, a ainsi révélé l’ambivalence de populations plus proches des leurs que des vociférations des hommes politiques. Macky Sall avait pourtant réussi à discipliner les populations sénégalaises en mars, au début d’une crise qui allait surprendre par sa durée, sa capacité à résister et à sa facilité de se muer en néo-Coronavirus ; le relâche- ment partiellement et totalement, en juin, avait été perçu comme un permis de tuer accordé à la Covid-19.
Et c’est peut-être cette incapacité de la science à assurer dans l’immédiat la survie des peuples qui enrage plus, au fond : aucune mesure sanitaire, au- cune précaution ne saurait finalement préserver d’une sorte de malédiction où Dieu reconnaît et choisit les siens hors classe sociale, sang bleu ou pas, de bonne extraction ou non. Alors les Cassandre se sont encore une fois heurtés aux Troyens. Et, avec la négli- gence de l’État, le Sénégal et les Séné- galais perdront énormément de vies à l’issue de la Tabaski avec la nouvelle vague d’un Coronavirus qui a pris la température ambiante pour muer ; au moment où l’Occident se reconfine, le Sénégal est à Dieu vat devant une ex- plosion prévisible et visible ces der- niers temps dans un communautarisme qui n’est rien d’au- tre que la coexistence négligée avec le virus.
Cette menace était implicite dans les postures officielles d’avant Tabaski comme avec les avertissements sans lendemain du ministre de la Santé et de l’Action sociale, manifestes dans des politiques de communication moins nuancées, comme avec le pro- fesseur Mary Teuw Niane et sur les réseaux sociaux, tardives avec Macky Sall dans son sermon de la Tabaski où il a avancé confiné tout seul dans sa grande mosquée de circonstance, et sans masque.
Au-delà des hommes, il est des bêtes de sacrifice porteuses elles aussi de la maladie, humaines et animales.
Qui est-ce qui se cache derrière le masque de Zorro ? C’est Abdoulaye Diouf Sarr, on le sait et il y est malheu- reusement tout seul ; mais qu’est-ce qui se cache derrière l’insistance du ministre de la Santé et des Affaires so- ciales sur le port obligatoire du masque, au moins pour deux se- maines ? La menace non avouée d’une explosion du néo-Coronavirus, avec cette terrible conclusion : le réalisme politique a prudemment pris la mesure de valeurs sociales suicidaires face à la Covid-19 et...a laissé faire et laissé dire...
Pourtant, dès le 20 juin, Sam 20/06/2020 18:42
Emmanuel Bocquet
Senior Company Builder chez GreenTec
Sénégal : un rapport prédit 300.000 malades en juillet :
1. «si on n’avait rien fait» : 12 millions de malades,
2. «si on continue comme ça» : 330.000 malades,
3. «si on renforce les mesures» : 70.000 malades,
Le rapport, sur le site de l’Agence na- tionale de la Statistique et de la Dé- mographie (ANSD-mais pas signé par l’ANSD), précise la date du pic et de la fin d’épidémie :
1. pic en avril 2020, fin en juin 2020 2. pic mi-juillet 2020, fin en décem- bre 2020
3. pic en novembre 2020, fin en mars 2021.
Le rapport donne également le chif- fre de 0,81% de létalité pour ceux qui veulent faire le calcul macabre... (...) Sénégal : un rapport prédit 300.000...
Ces données à confirmer ont disparu du site de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie. A la place, le ministère a installé son pro- pre lien pour faire le point quotidien de l’évolution de la pandémie, avec une belle cartographie de la pandémie.
Cette culture matamore incite à ré- fléchir sur deux forces qui se font dés- ormais face au Sénégal : la force publique incarnée par un pouvoir qui a démissionné de l’essentiel de ses prérogatives dans un réflexe de survie et de longueur face à des populations et des citoyens eux-mêmes pressés d’argent et de vie décente et qui déci- dent de le faire savoir à ceux d’en face. Au péril d’une vie désormais consa- crée à défier l’autorité politique.
A jouer à cache-cache au nom de la maladie du néo-Coronavirus et à dé- faut de confinement, nous devenons cons, finement.
Le Devoir
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