Tout a eu lieu aux environs de 10 h, ce dimanche matin, alors que Hissène Habré était à son domicile aux Almadies. Selon des sources concordantes, un responsable de la BIP (Brigade d’intervention polyvalente), accompagné de plusieurs éléments, se serait rendu chez lui pour lui donner une convocation. À peine le document en main, ces policiers l’auraient rapidement embarqué, pour le placer en garde à vue.
D’après un responsable du ministère de la Justice, joint par RFI, « Hissène Habré a été interpellé et placé en garde à vue, en attendant d’être entendu par le Procureur général des Chambres extraordinaires [ Mbacké Fall, ndlr ] ». Il faut dire que depuis sa nomination le 22 janvier dernier, les choses semblent s’accélérer. Le tribunal spécial a démarré ses activités le 8 février dernier, après plusieurs mois de d’études sur la structure de cette juridiction.
Ensuite, en mai, le ministère de la Justice sélectionne six greffiers pour siéger dans les chambres africaines extraordinaires. Au même moment, Dakar et Ndjamena signent un accord de coopération judiciaire, devant faciliter l’échange d’informations sur le dossier.
Sur cette lancée, les membres du tribunal entament des missions sur le terrain : entre mai et juin, le procureur et ses adjoints se sont rendus tour à tour en Belgique, puis au Tchad, où ils ont notamment visité d’anciens lieux de détentions des années 1980, et rencontrés plusieurs victimes. Pour les avocats de Hissène Habré, l’arrestation de leur client est « dénuée de toute base légale ».
Soulagement pour les victimes
« C’était un moment très attendu. Après 22 ans, la roue de la justice tourne. Les victimes de Hissène Habré peuvent enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel », a rapidement réagi le conseiller juridique de l'ONG Human Rights Watch et spécialiste de l'affaire Habré, Reed Brody. La nouvelle du placement en garde à vue a été en effet saluée par les familles des victimes. « Après 13 ans de tergiversations, après 13 ans de souffrances, c'est une très grande nouvelle pour moi et particulièrement pour les victimes. Nous osons croire que c'est la fin du feuilleton politco-judiciaire », a ainsi déclaré Jacqueline Moudeïna, l'avocate des victimes du régime Habré.
Pour maître François Serres, l'un des défenseurs de l'ancien président tchadien, son arrestation est un « enlèvement ». « Il a été emmené de force en violation des droits protégeant les réfugiés », assène-t-il. « C'est une procédure illégale. D'autant plus illégale que les juges d'instruction n'ont pas initié d'enquête », ajoue-t-il.
Mais pour l'avocate des familles des victimes, c'est clair : l'arrestation de Hissène Habré n'aurait jamais pu avoir lieu sans la volonté politique de la présidence de Macky Sall. « Il a montré sa volonté politique dans cette lutte contre l'impunité », affirme Jacqueline Moudeïna. A la différence de son prédécesseur, Abdoulaye Wade. Un manquement que l'avocate justifie par des raisons financières : « Hissène Habré est parti du Tchad avec pratiquement tout le trésor public tchadien. C'est beaucoup d'argent qui, certainement, a été investi au Sénégal », avance-t-elle. Mais pas seulement : « Il y a aussi la pression des chefs religieux, ainsi que celle exercée par le 'syndicat' des chefs d'Etat au sein de l'Union africaine. Le jugement de Habré ne fait l'unanimité parmi ces chefs d'Etat ».
Source: RFI
D’après un responsable du ministère de la Justice, joint par RFI, « Hissène Habré a été interpellé et placé en garde à vue, en attendant d’être entendu par le Procureur général des Chambres extraordinaires [ Mbacké Fall, ndlr ] ». Il faut dire que depuis sa nomination le 22 janvier dernier, les choses semblent s’accélérer. Le tribunal spécial a démarré ses activités le 8 février dernier, après plusieurs mois de d’études sur la structure de cette juridiction.
Ensuite, en mai, le ministère de la Justice sélectionne six greffiers pour siéger dans les chambres africaines extraordinaires. Au même moment, Dakar et Ndjamena signent un accord de coopération judiciaire, devant faciliter l’échange d’informations sur le dossier.
Sur cette lancée, les membres du tribunal entament des missions sur le terrain : entre mai et juin, le procureur et ses adjoints se sont rendus tour à tour en Belgique, puis au Tchad, où ils ont notamment visité d’anciens lieux de détentions des années 1980, et rencontrés plusieurs victimes. Pour les avocats de Hissène Habré, l’arrestation de leur client est « dénuée de toute base légale ».
Soulagement pour les victimes
« C’était un moment très attendu. Après 22 ans, la roue de la justice tourne. Les victimes de Hissène Habré peuvent enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel », a rapidement réagi le conseiller juridique de l'ONG Human Rights Watch et spécialiste de l'affaire Habré, Reed Brody. La nouvelle du placement en garde à vue a été en effet saluée par les familles des victimes. « Après 13 ans de tergiversations, après 13 ans de souffrances, c'est une très grande nouvelle pour moi et particulièrement pour les victimes. Nous osons croire que c'est la fin du feuilleton politco-judiciaire », a ainsi déclaré Jacqueline Moudeïna, l'avocate des victimes du régime Habré.
Pour maître François Serres, l'un des défenseurs de l'ancien président tchadien, son arrestation est un « enlèvement ». « Il a été emmené de force en violation des droits protégeant les réfugiés », assène-t-il. « C'est une procédure illégale. D'autant plus illégale que les juges d'instruction n'ont pas initié d'enquête », ajoue-t-il.
Mais pour l'avocate des familles des victimes, c'est clair : l'arrestation de Hissène Habré n'aurait jamais pu avoir lieu sans la volonté politique de la présidence de Macky Sall. « Il a montré sa volonté politique dans cette lutte contre l'impunité », affirme Jacqueline Moudeïna. A la différence de son prédécesseur, Abdoulaye Wade. Un manquement que l'avocate justifie par des raisons financières : « Hissène Habré est parti du Tchad avec pratiquement tout le trésor public tchadien. C'est beaucoup d'argent qui, certainement, a été investi au Sénégal », avance-t-elle. Mais pas seulement : « Il y a aussi la pression des chefs religieux, ainsi que celle exercée par le 'syndicat' des chefs d'Etat au sein de l'Union africaine. Le jugement de Habré ne fait l'unanimité parmi ces chefs d'Etat ».
Source: RFI
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