Les deux ennemis au sommet de AJ/PADS, Landing Savané et Mamadou Diop Decroix (Ph. sunugalsene.com)
Que reste-il aujourd’hui de cette forte conviction ? Apparemment très peu de choses ! Les deux protagonistes ont reconnu, par procuration, que c’est bien une affaire de gros sous qui est la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Leurs seconds couteaux n’ont pas du tout nié à travers la presse les soubassements pécuniaires du conflit exacerbé par une lutte pour le contrôle du parti. Plus grave, chaque camp recrute des nervis et autres gros bras pour imposer ses vues. On est loin des moments où AJ/PADS était un creuset de cadres reconnus pour leur intelligence et leur engagement dans la défense de la liberté et de la démocratie. Ce spectacle tragique est regrettable pour le peuple sénégalais confronté à une crise multiforme et qui assiste, impuissant, à la faillite de ses élites mues par des intérêts bassement partisans.
Cette respectable formation politique a perdu de sa sérénité légendaire depuis l’avènement de l’alternance par des contradictions internes et externes. Les prises de positions alambiquées de ce parti gouvernemental avant, pendant et après la campagne présidentielle de 2007 en étaient des preuves palpables. Quelques morceaux choisis de ce méli-mélo. «On peut être avec des voleurs sans être voleur» dixit Landing (sic). Les quelques postes de sinécures octroyés à AJ par le Président Wade l’ont transformé en parti «carriériste» pour ne pas dire «drogué du pouvoir» dont il ne peut plus se passer quitte à user de stratagèmes et contorsions idéologiques nauséeux. Le sommet de AJ est manifestement tourmenté et enivré par le pouvoir du décret de Wade.
A la place du Jëf (action citoyenne), on y a mis le «Jiiroo» (accaparement). Cette (im)posture (in)confortable a été justement la base du conflit interne qui a secoué l’ex-formation maoïste aboutissant à l’exclusion d’une bonne partie de ses cadres.
Aujourd’hui, ces bannis savourent leur revanche et rient hors cape. «Il est à la fois lamentable et triste de voir un parti comme AJ dégénérer à ce point, pour se réduire jusqu’au plus haut sommet de sa hiérarchie à un espace d’affrontements d’intérêts individuels ou de clans», déclare Madièye Mbodj, porte-parole des exclus réunis au sein de Yoonou Askan-wi.
Cet épisode politique non isolé est malheureusement symptomatique de la conception utilitariste du pouvoir qu’ont la plupart de nos hommes et femmes politiques ? Les leviers de l’Etat sont considérés plus comme des canaux d’accession à la richesse et à la promotion sociale que des moyens d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Le moyen se mue en finalité. Le pouvoir devient un vaste bassin de prévarication. On allait l’oublier depuis la chute du Mur de Berlin, la «lutte des places» s’est substituée à la «lutte des classes» et le «petit matin» des intérêts crypto personnels a remplacé le «Grand Soir» des attentes citoyennes. Mao, le «Grand Timonier», théoricien de la «Révolution culturelle» qui disait que «tous les réactionnaires sont des tigres en papier» est bien mort et enterré. Les idéaux de And Jëf également. Ci-gît, AJ ! On lui souhaite vivement la résurrection.
Samba Saër Diop
Citoyen inquiet
sambasaerdiop@yahoo.fr
Cette respectable formation politique a perdu de sa sérénité légendaire depuis l’avènement de l’alternance par des contradictions internes et externes. Les prises de positions alambiquées de ce parti gouvernemental avant, pendant et après la campagne présidentielle de 2007 en étaient des preuves palpables. Quelques morceaux choisis de ce méli-mélo. «On peut être avec des voleurs sans être voleur» dixit Landing (sic). Les quelques postes de sinécures octroyés à AJ par le Président Wade l’ont transformé en parti «carriériste» pour ne pas dire «drogué du pouvoir» dont il ne peut plus se passer quitte à user de stratagèmes et contorsions idéologiques nauséeux. Le sommet de AJ est manifestement tourmenté et enivré par le pouvoir du décret de Wade.
A la place du Jëf (action citoyenne), on y a mis le «Jiiroo» (accaparement). Cette (im)posture (in)confortable a été justement la base du conflit interne qui a secoué l’ex-formation maoïste aboutissant à l’exclusion d’une bonne partie de ses cadres.
Aujourd’hui, ces bannis savourent leur revanche et rient hors cape. «Il est à la fois lamentable et triste de voir un parti comme AJ dégénérer à ce point, pour se réduire jusqu’au plus haut sommet de sa hiérarchie à un espace d’affrontements d’intérêts individuels ou de clans», déclare Madièye Mbodj, porte-parole des exclus réunis au sein de Yoonou Askan-wi.
Cet épisode politique non isolé est malheureusement symptomatique de la conception utilitariste du pouvoir qu’ont la plupart de nos hommes et femmes politiques ? Les leviers de l’Etat sont considérés plus comme des canaux d’accession à la richesse et à la promotion sociale que des moyens d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Le moyen se mue en finalité. Le pouvoir devient un vaste bassin de prévarication. On allait l’oublier depuis la chute du Mur de Berlin, la «lutte des places» s’est substituée à la «lutte des classes» et le «petit matin» des intérêts crypto personnels a remplacé le «Grand Soir» des attentes citoyennes. Mao, le «Grand Timonier», théoricien de la «Révolution culturelle» qui disait que «tous les réactionnaires sont des tigres en papier» est bien mort et enterré. Les idéaux de And Jëf également. Ci-gît, AJ ! On lui souhaite vivement la résurrection.
Samba Saër Diop
Citoyen inquiet
sambasaerdiop@yahoo.fr
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