Le traditionnel discours prononcé, le 31 décembre, par le président de la République, a été presque entièrement consacré cette année au développement économique du pays. Depuis que Monsieur Wade est devenu président, c’est la première fois qu’il a réussi à m’émouvoir. Ce fut un discours brillant, clair et mobilisateur, alliant tout à la fois la franchise dans la reconnaissance des erreurs commises dans la gestion budgétaire et l’esprit de méthode dans la déclinaison des axes stratégiques qui seront mis en œuvre pour accélérer l’émergence économique du Sénégal. Ainsi, les réformes d’amélioration de l’environnement des affaires seront consolidées. Les errances dans la gestion de la dette intérieure seront corrigées. L’offre d’électricité sera accrue. Les prix des denrées de première nécessité vont être revus à la baisse dès la semaine prochaine. La relance de la production agricole et pastorale sera renforcée. Les services d’éducation et de santé seront améliorés, en ciblant la qualité et l’accès du plan grand nombre. L’emploi des jeunes sera soutenu. De très grands projets vont être lancés dans le domaine de l’industrie et des infrastructures économiques et culturelles. L’ensemble de ces programmes, s’ils sont effectivement mis en œuvre, contribueraient à dessiner un nouveau Sénégal, émergent, moderne et aligné sur les meilleurs standards mondiaux de gestion économique et financière. Mais, le discours, même brillant, est-il pour autant convainquant? Oui, serais-je tenté de dire, bien que le président ait annoncé dans le passé plusieurs initiatives non suivies d’effets. Cette réponse positive découle de trois considérations. En premier lieu, la cohérence des chantiers annoncés plaide pour leur crédibilité. Ensuite, plusieurs d’entre eux ont démarré, ce qui leur ôte tout esprit fantaisiste. Enfin, on peut penser que le président Wade, réélu il y a près de deux ans et qui en est à son dernier mandat à la tète du pays, n’a, objectivement, aucune incitation à faire des promesses électoralistes et sans fondement. L’échec de son second mandat, qui succéderait à un premier mandat peu reluisant, lui réserverait une place peu glorieuse dans l’histoire du pays. Et, on peut penser qu’il souhaite ardemment rattraper le temps perdu et effectuer un tournant salutaire. L’honnêteté intellectuelle veut que cette volonté de prendre un nouveau départ lui soit reconnue et qu’on le juge uniquement sur les faits qui ne manqueront pas de se manifester au cours de l’année 2009.
Moubarack LO
Directeur Général
Managing Director
Emergence Consulting Group
Président de l’Institut de l’Emergence
Email : lo.emergence@sentoo.sn
Moubarack LO
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