Les faits auraient été commis dimanche 28 juin dans la piscine d’un hôtel de Ouagadougou sur deux fillettes âgées de trois et cinq ans. Pendant que les deux enfants s’amusent dans la piscine, elles sont rejointes par deux soldats, des amis de leurs parents. C’est ainsi que l’un d’entre eux procède à « des attouchements pendant que l’autre filme les scènes » avec la camera sous l’eau. La petite de fille de 5 ans tente plusieurs fois de le repousser mais le soldat continue « les attouchements » selon un témoin qui a vu le film.
Les deux soldats sont même invités à dîner dans la famille d'une des victimes. Et oublient leur camera. Poussée par sa curiosité, l’un des parents visionne le film et découvre les faits de ceux qu’ils considéraient « comme des amis de la famille ». Très vite, les familles déposent une plainte auprès des autorités judiciaires et saisissent leurs avocats.
Les soldats suspendus et une enquête ouverte
Informé de ces soupçons, le ministre de la Défense a immédiatement signalé les faits allégués aux autorités judiciaires françaises compétentes. Il a également suspendu les deux soldats. Une enquête de commandement a été déclenchée. De son côté, le parquet de Paris a ouvert dans la foulée une enquête préliminaire.
Selon le procureur du Faso, des enquêteurs français sont arrivés à Ouagadougou pour les investigations. Les deux soldats impliqués dans cette affaire ont été auditionné dans la journée du mercredi par des gendarmes français et burkinabè.
Le ministère burkinabè de la justice a déjà répondu favorablement à la demande d’entraide judiciaire des autorités françaises. Les deux parties se concertent sur la démarche à suivre, car « il faut harmoniser les procédures à appliquer », a expliqué le procureur du Faso.
Une affaire rapidement rendue publique
La décision de rendre l'affaire publique de même que la suspension quasi-immédiate des deux soldats, pour l'heure seulement suspects, tranche avec les précédents scandales de viols sur mineurs commis par des soldats français sur le continent africain.
Ainsi, le ministère de la Défense, informé dès juillet 2014 par les Nations unies d'accusations d'abus sexuels sur des enfants en Centrafrique, avait saisi la justice française mais tu l'affaire. Jusqu'à ce que ce scandale éclate au grand jour fin avril dernier.
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