C’est une journée très dense qui s’annonce ce mardi. La veille, lundi, chaque délégation a pu participer à des ateliers sur « la paix et la sécurité », « les changements climatiques » ou « la sécurité alimentaire ». Les organisations de la société civile ont, de leur côté, organisé un forum au cours duquel le vice-président américain Joe Biden, et le secrétaire d’État John Kerry se sont exprimés. Et les deux intervenants ont été directs.
Gouvernance, investissements, et concurrence sino-américaine
Le vice-président Joe Biden a comparé la corruption à un cancer qui éloigne les investisseurs, empêche le développement, et donc l’émergence d‘une classe moyenne africaine. Les Etats-Unis lient toujours bonne gouvernance, investissement et développement économique. C’est d’ailleurs ce qui gêne certains des interlocuteurs africains, qui comparent parfois avec la Chine qui, elle, « ne donne pas de leçon ».
John Kerry pour sa part a une nouvelle fois demandé aux chefs d’Etat africains de ne pas modifier la Constitution de leur pays afin de rester au pouvoir. Le secrétaire d’Etat est resté dans le flou et aucun chef d’Etat n’a été cité. John Kerry a ensuite eu une série d’entretiens bilatéraux, ce que ne fera pas Barack Obama. Et c’est sans doute au cours de ces rendez-vous que le secrétaire d’Etat a développé ses arguments. Joseph Kabila président de la RDC, Pierre Nkurunziza, président du Burundi et Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, ont notamment été reçus au département d’Etat.
Renouvellement en vue pour l’accord de libre-échange
Ce mardi, les chefs d’Etat vont se réunir pour travailler sur les investissements, la croissance, et l’éventuel renouvellement de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act).L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le continent arrive à échéance dans un an. Les Africains demandent un renouvellement pour 15 ans, ce que la Maison Blanche soutient. Mais aux Etats-Unis, le Congrès doit voter. L’ambiance n’étant pas au beau fixe entre Barack Obama et la Chambre des représentants, à majorité républicaine, le président des Etats-Unis ne peut rien promettre.
Les entreprises américaines sont présentes pendant tout ce sommet, et elles, en revanche, peuvent travailler avec les pays africains. Mais les investisseurs se méfient certes des zones instables. Et le continent, malgré un taux de croissance prévu par le FMI à plus de 5 % en 2015, souffre d’une image déplorable. Reste donc aux chefs d’Etat à montrer que les situations sont très différentes d’un pays à l’autre, à établir un climat de confiance. Tout ou presque est à faire, l’Afrique aujourd’hui, ne représente que 1 % des investissements américains.
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