Des propos « aberrants ». C’est ainsi qu’avait qualifié la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, la proposition du président tanzanien. Celui-ci proposait l’ouverture de négociations entre le Rwanda et les FDLR. Si Dar es Salam et Kigali ont toujours eu des relations compliquées -les deux pays se soupçonnant l’un l’autre de soutenir leur opposition respective- la tension a pris des proportions inédites à ce moment-là. Depuis, la ministre a toutefois voulu calmer le jeu.
Mais pour Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale de l’International Crisis Group, l’origine de ce regain de tensions remonte à l’engagement de la Tanzanie dans la brigade d’intervention des Nations unies en RDC. Cette brigade, censée lutter contre les groupes armés, dont le M23, est selon l’ONU, soutenue par Kigali qui dément. Selon le chercheur, la Tanzanie romprait ainsi « la solidarité silencieuse qui existait entre les pays de la frontière orientale de la RDC ».
Expulsion de tous les immigrés illégaux
Selon un ancien diplomate rwandais, tout ceci ne serait au contraire qu’agitation côté tanzanien afin de créer un rideau de fumée sur des problèmes internes et Kigali aurait tout intérêt à calmer le jeu, afin de ne pas mettre en péril des projets économiques régionaux.
Toujours est-il, que depuis quelques jours, la Tanzanie a décidé d’expulser tous les immigrés illégaux d’une zone frontalière peuplée de beaucoup Rwandais établis en Tanzanie parfois depuis plusieurs années. Quelque 2000 Rwandais ont d’ores et déjà fui le pays. Une décision qui selon les autorités de Kigali a été prise sans consultation préalable.
-
Les cas de Mpox augmentent de plus de 500% en Afrique, touchant 19 pays (CDC Afrique)
-
Présidentielle américaine: les accusations de fraudes électorales mettent les assesseurs sous pression
-
Tchad: l'armée accusée d'avoir tué des dizaines de pêcheurs du Borno lors des représailles contre Boko Haram
-
Au Niger, des proches de Bazoum et des chefs rebelles inscrits dans un fichier sécuritaire
-
Crimes contre des journalistes: des cas toujours recensés au Mali et au Burkina Faso