RFI Musique : Avec ce nouvel opus, vous incitez à une "révolution" en Afrique ?
Tiken Jah Fakoly : Oui, mais je préconise une révolution positive ! Les révolutions type 1789, qui ont détruit le pouvoir en place par les armes, ont abouti à des avancées majeures, mais en Afrique, nous ne saurions supporter d’autres combats : nous avons été tellement massacrés, qu’il serait terrible d’utiliser une nouvelle fois la violence, de nous entre-déchirer à nouveau. Il nous faut plutôt faire front contre ces dirigeants, qui ne redistribuent pas les richesses du pays à tous leurs enfants, leur prouver que nous sommes une société réveillée ! Et puis, je souhaite que s’arrêtent cette passivité, ce fatalisme, qui fait qu’à l’aéroport d’Abidjan, les jeunes gens réduits à la mendicité se multiplient. Voici, par exemple, le thème que j’aborde dans Vieux Père. Je ne m’adresse pas à une jeunesse qui a la "main tendue". Ça n’arrange pas l’Afrique. Car qui a la main tendue, se retrouve à la solde des puissants : les hommes politiques, les industriels, l’occident...
Par quoi pourrait notamment passer cette "révolution positive" ?
Par l’éducation, par la construction du sens critique, par la création/organisation de la société civile, par les syndicats... Je trouve impératif que tous les enfants aillent à l’école en Afrique ! Surtout, malgré les divisions ethniques – un beau piège tendu par le gouvernement ! – il faut que, tous ensembles, nous cherchions des solutions aux problèmes communs qui nous terrassent.
Un exemple : en France, il existe des régions aux identités fortes, mais lorsqu’on touche à la santé, aux salaires, à l’éducation, ou à toute autre question d’intérêt général, les citoyens s’unissent, de la Bretagne à la Corse ! Il manque cette cohésion élémentaire en Afrique !
Pourquoi la société africaine est-elle aussi divisée selon vous ?
Après 400 ans d’esclavage, nous avons subi plusieurs décennies de colonisation, avant d’obtenir nos indépendances, il y a seulement 50 ans. Nous sommes encore jeunes, et nous nous réveillons difficilement. Notre premier malheur, je le répète, demeure cette désunion, entretenue par les politiques : diviser pour mieux régner !
Dans ce combat, comment votre voix peut-elle résonner ?
Aujourd’hui, ma voix sonne fort sur tout le continent, jusqu’en Afrique du Sud. Mais comme je l’explique dans Je dis non, ce n’est pas suffisant : si beaucoup affirment comprendre mon message, il faut maintenant qu’ils agissent !
Si, d’ici la fin de ma carrière, je n’arrive pas à changer les mentalités, je pense que j’aurai tout de même planté une petite graine. Mais les innombrables Africains qui souhaitent que les choses changent seront les seuls acteurs de cette évolution. Je suis juste ce haut-parleur qui dit : "Réveillez-vous, assumez vos responsabilités !"
Pour allier les actes à vos discours, vous avez également lancé l’opération Un concert, une école. De quoi s’agit-il ?
Le contrat avec ma maison de disque stipule qu’un concert par tournée sert au financement d’une école. Ainsi, j’ai déjà participé à la construction d’une école près de Tombouctou, au Mali, en collaboration avec la région Rhône-Alpes, et j’ai chanté, à Annemasse, pour un établissement primaire au Burkina Faso. Voici ma contribution.
Tiken Jah Fakoly : Oui, mais je préconise une révolution positive ! Les révolutions type 1789, qui ont détruit le pouvoir en place par les armes, ont abouti à des avancées majeures, mais en Afrique, nous ne saurions supporter d’autres combats : nous avons été tellement massacrés, qu’il serait terrible d’utiliser une nouvelle fois la violence, de nous entre-déchirer à nouveau. Il nous faut plutôt faire front contre ces dirigeants, qui ne redistribuent pas les richesses du pays à tous leurs enfants, leur prouver que nous sommes une société réveillée ! Et puis, je souhaite que s’arrêtent cette passivité, ce fatalisme, qui fait qu’à l’aéroport d’Abidjan, les jeunes gens réduits à la mendicité se multiplient. Voici, par exemple, le thème que j’aborde dans Vieux Père. Je ne m’adresse pas à une jeunesse qui a la "main tendue". Ça n’arrange pas l’Afrique. Car qui a la main tendue, se retrouve à la solde des puissants : les hommes politiques, les industriels, l’occident...
Par quoi pourrait notamment passer cette "révolution positive" ?
Par l’éducation, par la construction du sens critique, par la création/organisation de la société civile, par les syndicats... Je trouve impératif que tous les enfants aillent à l’école en Afrique ! Surtout, malgré les divisions ethniques – un beau piège tendu par le gouvernement ! – il faut que, tous ensembles, nous cherchions des solutions aux problèmes communs qui nous terrassent.
Un exemple : en France, il existe des régions aux identités fortes, mais lorsqu’on touche à la santé, aux salaires, à l’éducation, ou à toute autre question d’intérêt général, les citoyens s’unissent, de la Bretagne à la Corse ! Il manque cette cohésion élémentaire en Afrique !
Pourquoi la société africaine est-elle aussi divisée selon vous ?
Après 400 ans d’esclavage, nous avons subi plusieurs décennies de colonisation, avant d’obtenir nos indépendances, il y a seulement 50 ans. Nous sommes encore jeunes, et nous nous réveillons difficilement. Notre premier malheur, je le répète, demeure cette désunion, entretenue par les politiques : diviser pour mieux régner !
Dans ce combat, comment votre voix peut-elle résonner ?
Aujourd’hui, ma voix sonne fort sur tout le continent, jusqu’en Afrique du Sud. Mais comme je l’explique dans Je dis non, ce n’est pas suffisant : si beaucoup affirment comprendre mon message, il faut maintenant qu’ils agissent !
Si, d’ici la fin de ma carrière, je n’arrive pas à changer les mentalités, je pense que j’aurai tout de même planté une petite graine. Mais les innombrables Africains qui souhaitent que les choses changent seront les seuls acteurs de cette évolution. Je suis juste ce haut-parleur qui dit : "Réveillez-vous, assumez vos responsabilités !"
Pour allier les actes à vos discours, vous avez également lancé l’opération Un concert, une école. De quoi s’agit-il ?
Le contrat avec ma maison de disque stipule qu’un concert par tournée sert au financement d’une école. Ainsi, j’ai déjà participé à la construction d’une école près de Tombouctou, au Mali, en collaboration avec la région Rhône-Alpes, et j’ai chanté, à Annemasse, pour un établissement primaire au Burkina Faso. Voici ma contribution.
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