L'ancien président serbe Milan Multinovic, lors de son procès au TPIY, à la Haye, le 26 février 2009.(Photo : Reuters)
Assis en rang les uns à côté des autres dans le box des accusés, les sept responsables serbes ont écouté pendant près d’une heure le visage grave l’énoncé du jugement prononcé par le juge Iain Bonomy. Ils ont tous été poursuivis pour déportation, transferts forcés, meurtres et persécutions, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 1999 dans différentes villes du Kosovo : Dakovica, Velika, Krusa, Padaliste, Izbica… Toutes énumérées les unes après les autres.
Peu avant 16h, l’ancien président de Serbie, Milan Milutinovic, âgé de 66 ans se lève pour écouter le jugement. Il est acquitté. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre lui. Il ne sera donc pas le premier chef d’Etat condamné par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Le juge l’informe qu’il sera immédiatement relâché. Le tribunal a estimé qu’il n'exerçait pas de contrôle individuel direct sur les forces engagées, que son influence était limitée au sein du Parti socialiste de Serbie. Il apparaît néanmoins évident qu’il était relativement bien informé des actions menées au Kosovo mais l’accusation n’a pas réussi à prouver l’interaction effective entre l’ancien président et le ministère serbe de l’Intérieur chargé du Kosovo-Metohija.
Le procès marathon de Milutinovic avait débuté le 10 juillet 2006. Les procureurs du TPIY ont appelé à la barre 113 témoins à charge contre Milutinovic et ses co-accusés. Les avocats de la défense ont, eux, cité 118 témoins à comparaître. Cet acquittement est un nouvel échec pour les procureurs après l’arrêt en 2006 du procès de Slobodan Milosevic, mort en prison en 2006.
« C’est une honte, une honte », s’est insurgée la vice-ministre des Affaires étrangères kosovare Vlora Citaku sur RFI
« C’est une honte, une honte », s’est insurgée la vice-ministre des Affaires étrangères kosovare Vlora Citaku sur RFI. « Je ne peux pas y croire. Il était à la tête de l’Etat, en charge de toute la sécurité, de la police, et de l’armée, qui a commis tous les crimes dans mon pays, à mon peuple, et il a été innocenté ! Je suis sous le choc ! Ils faisaient tous partie du même groupe, du même gouvernement ». Le président kosovar a néanmoins redit sa pleine confiance dans le TPIY. Côté serbe, le parti de Slobodan Milosevic dénonce un verdict « injuste ». « Ceux qui défendaient leur pays et leur peuple contre l’agression ont été condamnés », a déclaré Djordje Milicevic, le porte-parole du SPS. Slobodan Milosevic a en effet toujours affirmé que ces actions militaires étaient légitimes et visaient l’Armée de libération du Kosovo, l’UCK.
Les cinq autres accusés ont tous été condamnés. Nikola Sainovic, l’ancien vice Premier ministre de la République Fédérale de Yougoslavie (RFY) a été condamné à 22 ans de prison. Tous les chefs d’inculpation ont été retenus contre lui. Lors de la lecture du jugement, le tribunal a insisté sur sa collaboration étroite avec Slobodan Milosevic, et le fait qu’il ait occupé le poste de chef d’Etat major des forces armées de la RFY, la VJ. Deux autres généraux ont été condamnés à la même peine : Dragoljub Ojdanic et Sreten Lukic. Le premier a commandé et contrôlé des unités de la VJ et le second est un général de la police serbe en poste à Pristina, qui a également commandé les troupes du MUP, Ministère serbe de l’intérieur chargé du Kosovo-Metohija.
Deux autres responsables serbes ont été condamnés à 15 ans de prison. Nebojsa Pavkovic a travaillé sous les ordres de Dragoljub Ojdanic à Pristina et Vladimir Lazarevic a été en poste à la frontière albano-kosovare. Tous deux avaient connaissance des transferts de population mais il n’a pas été prouvé d’après le tribunal qu’ils fussent au courant des meurtres et des viols des civils. De plus, le tribunal a également estimé qu’ils ne faisaient pas partie de l’entreprise criminelle commune menée par Belgrade contre les populations non serbes du Kosovo. « Dans les faits, c’est Milosevic, parfois baptisé le « commandant suprême » qui a exercé la véritable autorité de commandement de l’armée yougoslave », a déclaré le tribunal.
Peu avant 16h, l’ancien président de Serbie, Milan Milutinovic, âgé de 66 ans se lève pour écouter le jugement. Il est acquitté. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre lui. Il ne sera donc pas le premier chef d’Etat condamné par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Le juge l’informe qu’il sera immédiatement relâché. Le tribunal a estimé qu’il n'exerçait pas de contrôle individuel direct sur les forces engagées, que son influence était limitée au sein du Parti socialiste de Serbie. Il apparaît néanmoins évident qu’il était relativement bien informé des actions menées au Kosovo mais l’accusation n’a pas réussi à prouver l’interaction effective entre l’ancien président et le ministère serbe de l’Intérieur chargé du Kosovo-Metohija.
Le procès marathon de Milutinovic avait débuté le 10 juillet 2006. Les procureurs du TPIY ont appelé à la barre 113 témoins à charge contre Milutinovic et ses co-accusés. Les avocats de la défense ont, eux, cité 118 témoins à comparaître. Cet acquittement est un nouvel échec pour les procureurs après l’arrêt en 2006 du procès de Slobodan Milosevic, mort en prison en 2006.
« C’est une honte, une honte », s’est insurgée la vice-ministre des Affaires étrangères kosovare Vlora Citaku sur RFI
« C’est une honte, une honte », s’est insurgée la vice-ministre des Affaires étrangères kosovare Vlora Citaku sur RFI. « Je ne peux pas y croire. Il était à la tête de l’Etat, en charge de toute la sécurité, de la police, et de l’armée, qui a commis tous les crimes dans mon pays, à mon peuple, et il a été innocenté ! Je suis sous le choc ! Ils faisaient tous partie du même groupe, du même gouvernement ». Le président kosovar a néanmoins redit sa pleine confiance dans le TPIY. Côté serbe, le parti de Slobodan Milosevic dénonce un verdict « injuste ». « Ceux qui défendaient leur pays et leur peuple contre l’agression ont été condamnés », a déclaré Djordje Milicevic, le porte-parole du SPS. Slobodan Milosevic a en effet toujours affirmé que ces actions militaires étaient légitimes et visaient l’Armée de libération du Kosovo, l’UCK.
Les cinq autres accusés ont tous été condamnés. Nikola Sainovic, l’ancien vice Premier ministre de la République Fédérale de Yougoslavie (RFY) a été condamné à 22 ans de prison. Tous les chefs d’inculpation ont été retenus contre lui. Lors de la lecture du jugement, le tribunal a insisté sur sa collaboration étroite avec Slobodan Milosevic, et le fait qu’il ait occupé le poste de chef d’Etat major des forces armées de la RFY, la VJ. Deux autres généraux ont été condamnés à la même peine : Dragoljub Ojdanic et Sreten Lukic. Le premier a commandé et contrôlé des unités de la VJ et le second est un général de la police serbe en poste à Pristina, qui a également commandé les troupes du MUP, Ministère serbe de l’intérieur chargé du Kosovo-Metohija.
Deux autres responsables serbes ont été condamnés à 15 ans de prison. Nebojsa Pavkovic a travaillé sous les ordres de Dragoljub Ojdanic à Pristina et Vladimir Lazarevic a été en poste à la frontière albano-kosovare. Tous deux avaient connaissance des transferts de population mais il n’a pas été prouvé d’après le tribunal qu’ils fussent au courant des meurtres et des viols des civils. De plus, le tribunal a également estimé qu’ils ne faisaient pas partie de l’entreprise criminelle commune menée par Belgrade contre les populations non serbes du Kosovo. « Dans les faits, c’est Milosevic, parfois baptisé le « commandant suprême » qui a exercé la véritable autorité de commandement de l’armée yougoslave », a déclaré le tribunal.
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