Les autorités nigérianes mettent l’accent sur la sensibilisation aux gestes barrières. Plusieurs spots ont été diffusés dans les médias. Par ailleurs, plusieurs grandes villes ont été confinées afin de freiner l’épidémie. Mais la situation reste complexe. Notamment à Kano, mégalopole commerciale et industrielle du nord, où plusieurs dizaines de morts inexpliquées ont été signalées la semaine dernière. Les autorités locales présument qu’il s’agit de victimes du Covid-19.
« Nos ressources sont limitées, reconnaît le professeur Isa Abubakar Sadiq, directeur du Centre de contrôle des maladies (NCDC) à Kano. Nos plateformes d’aide ne sont pas capables de répondre à tous les appels téléphoniques. Beaucoup de gens se plaignent de ne pas réussir à avoir un médecin au téléphone, ou bien de voir nos équipes arriver trop tard. Ces problèmes sont liés à un manque d’effectifs, la demande est trop forte. Résultat, nous n’avons pas été en mesure de tester suffisamment de monde ». Les autorités restent confiantes, car un nouveau laboratoire de dépistage est désormais fonctionnel à Kano. Les médecins devraient par ailleurs bientôt être épaulés par 3 000 agents de l’OMS.
Difficultés pour sensibiliser les Nigérians
Il y a d’abord des problèmes logistiques. À Lagos par exemple, 17 hôpitaux privés ont dû fermer 15 jours pour être désinfectés. Faute de formation et de matériel de protection, de nombreux soignants ont été infectés. Il y a ensuite le manque d’adhésion de la population aux campagnes de sensibilisation.
« Beaucoup de Nigérians pensent que cette maladie n’existe pas et qu’on les manipule, constate le professeur Balarabe Sani Garko, médecin interne à l’hôpital de Zaria. Certains de ces préjugés sont véhiculés par des personnalités respectées, des leaders d’opinion auxquels les Nigérians accordent une confiance sans faille. Il est important que les autorités ciblent ces personnalités - les leaders religieux et politiques - afin de les impliquer dans la sensibilisation sur cette maladie ».
Un avis largement partagé par plusieurs voix de la société civile, à l'image du jeune Tosin Adesina, qui travaille dans un programme de transparence des deniers publics, à Lagos. « Les gens achètent du savon et des masques pour se protéger, constate-t-il. Certains fabriquent leur propre désinfectant. Par contre, il est très difficile d’observer des distances sociales. Si vous allez devant les banques, aux distributeurs de billets, il y a du monde. Aux arrêts de bus, il y a une foule impressionnante, et c’est pareil au marché. »
Évoquant le flou autour de la percée de l’épidémie dans le nord, l’ONG Human Rights Watch invite les autorités à multiplier les efforts de communication et à améliorer le traçage et l’isolement des malades.
« Nos ressources sont limitées, reconnaît le professeur Isa Abubakar Sadiq, directeur du Centre de contrôle des maladies (NCDC) à Kano. Nos plateformes d’aide ne sont pas capables de répondre à tous les appels téléphoniques. Beaucoup de gens se plaignent de ne pas réussir à avoir un médecin au téléphone, ou bien de voir nos équipes arriver trop tard. Ces problèmes sont liés à un manque d’effectifs, la demande est trop forte. Résultat, nous n’avons pas été en mesure de tester suffisamment de monde ». Les autorités restent confiantes, car un nouveau laboratoire de dépistage est désormais fonctionnel à Kano. Les médecins devraient par ailleurs bientôt être épaulés par 3 000 agents de l’OMS.
Difficultés pour sensibiliser les Nigérians
Il y a d’abord des problèmes logistiques. À Lagos par exemple, 17 hôpitaux privés ont dû fermer 15 jours pour être désinfectés. Faute de formation et de matériel de protection, de nombreux soignants ont été infectés. Il y a ensuite le manque d’adhésion de la population aux campagnes de sensibilisation.
« Beaucoup de Nigérians pensent que cette maladie n’existe pas et qu’on les manipule, constate le professeur Balarabe Sani Garko, médecin interne à l’hôpital de Zaria. Certains de ces préjugés sont véhiculés par des personnalités respectées, des leaders d’opinion auxquels les Nigérians accordent une confiance sans faille. Il est important que les autorités ciblent ces personnalités - les leaders religieux et politiques - afin de les impliquer dans la sensibilisation sur cette maladie ».
Un avis largement partagé par plusieurs voix de la société civile, à l'image du jeune Tosin Adesina, qui travaille dans un programme de transparence des deniers publics, à Lagos. « Les gens achètent du savon et des masques pour se protéger, constate-t-il. Certains fabriquent leur propre désinfectant. Par contre, il est très difficile d’observer des distances sociales. Si vous allez devant les banques, aux distributeurs de billets, il y a du monde. Aux arrêts de bus, il y a une foule impressionnante, et c’est pareil au marché. »
Évoquant le flou autour de la percée de l’épidémie dans le nord, l’ONG Human Rights Watch invite les autorités à multiplier les efforts de communication et à améliorer le traçage et l’isolement des malades.
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