Le Premier ministre britannique David Cameron, mis en cause dans le scandale des écoutes, va abréger son voyage en Afrique. REUTERS/Christopher Furlong/Pool
Cameron, en voyage en Afrique, a été rattrapé par le scandale des écoutes téléphoniques. « Je demande au Parlement britannique de siéger une journée de plus, mercredi, de façon à ce que je puisse faire une autre déclaration et informer la Chambre des derniers développements de l’enquête et répondre aux questions concernant ce qui a été annoncé aujourd’hui (le dimanche 17 juillet) ».
C’est depuis Pretoria, où il est en voyage officiel, que David Cameron a fait ces déclarations pour essayer de calmer l’incendie politique provoqué par les suites de l’affaire News of The World. Le voyage en Afrique du chef du gouvernement britannique n’a pas été annulé mais écourté avec deux étapes seulement, l’Afrique du Sud et le Nigeria ; deux étapes consacrées aux relations commerciales, loin donc du feu allumé au Royaume-Uni par les différents centres de pouvoir.
Les vacances des parlementaires britanniques sont donc repoussées de 24 heures à la demande du Premier ministre. Mais sans attendre l’intervention de David Cameron devant les députés, le scandale pourrait bien reprendre de l’ampleur dès demain mardi. Les dix députés qui composent la commission médias à la Chambre des communes ont convoqué les protagonistes de l’affaire des écoutes téléphoniques : le patriarche Murdoch et son fils James considéré comme son dauphin, celui qui a pris la décision de fermer News of The World pour tenter d’éteindre l’incendie. Rebekah Brooks, l’ancienne rédactrice en chef du tabloïd et ancienne responsable de la branche britannique du groupe Murdoch sera également auditionnée. Elle a été arrêtée et libérée sous caution. Elle est soupçonnée de « participation à l’interception de communications » et de « corruption ».
Les patrons de presse Murdoch père et fils ne voulaient pas témoigner ce 19 juillet 2011 devant la commission parlementaire mais les protestations ont été si fortes qu’ils s’exprimeront bien devant les députés. Pour le patriarche qui se targue d’avoir fait et défait les carrières des hommes politiques britanniques à travers ses journaux, le témoignage se fera par vidéoconférence. Mais ni lui, ni son fils, ni leur rédactrice en chef déchue n’ont pour le moment reconnu l’ampleur des écoutes qui servaient à nourrir leurs journaux à sensation.
Des connivences révélées au grand jour
L’audition, demain mardi, des Murdoch, laisse un peu de temps à David Cameron pour rebondir et se préparer à répondre à « ce qui a été annoncé aujourd’hui ». Le dimanche 17 juillet représente le dernier épisode et l’un des plus spectaculaires de l’affaire, avec les déclarations du patron de Scotland Yard, assorties de sa démission. Sir Paul Stephenson, le patron de la police, a été mis en cause pour ses liens avec les équipes de News of The World. Neil Wallis, ancien rédacteur en chef adjoint du journal, était devenu le conseiller en communication du chef de la police britannique. Neil Wallis est soupçonné « d’avoir conspiré en vue d’intercepter des communications téléphoniques » au sein de la rédaction de l’hebdomadaire qui a été fermé il y a un peu plus d’une semaine.
« Je ne voulais pas compromettre le Premier ministre », a déclaré le policier en chef démissionnaire pour expliquer son silence concernant ces écoutes illégales. Mais les interférences entre News of The World et les lieux de pouvoir britanniques sont mises au jour et ont fonctionné dans les deux sens : un ancien rédacteur en chef du journal de Murdoch, Andy Coulson, a démissionné, en 2007, de son poste pour devenir directeur de la communication de David Cameron.
L’opposition politique britannique est la grande gagnante de ces révélations quotidiennes sur la connivence entre les hommes politiques, les flics, les patrons de cette presse à scandale et leurs cadres. Ed Miliband, chef du Labour, demande donc le démantèlement du groupe Murdoch au Royaume-Uni, un groupe qui possède encore le prestigieux Times et le Sunday Times ainsi que 39% du bouquet satellitaire BSkyB. Une telle concentration est « dangereuse », estime aujourd’hui le leader travailliste.
Les alliés politiques de Cameron ne l’épargnent pas non plus. Nommé Premier ministre en mai 2010 après des élections ne dégageant pas vraiment de majorité dans le pays, le conservateur Cameron s’allie alors avec les libéraux-démocrates, plus habituellement positionnés côté travaillistes. Face au scandale qui n’en finit pas, le vice-Premier ministre Nick Clegg demande, au nom du pluralisme, une réduction de l’empire Murdoch pour diminuer son influence.
C’est depuis Pretoria, où il est en voyage officiel, que David Cameron a fait ces déclarations pour essayer de calmer l’incendie politique provoqué par les suites de l’affaire News of The World. Le voyage en Afrique du chef du gouvernement britannique n’a pas été annulé mais écourté avec deux étapes seulement, l’Afrique du Sud et le Nigeria ; deux étapes consacrées aux relations commerciales, loin donc du feu allumé au Royaume-Uni par les différents centres de pouvoir.
Les vacances des parlementaires britanniques sont donc repoussées de 24 heures à la demande du Premier ministre. Mais sans attendre l’intervention de David Cameron devant les députés, le scandale pourrait bien reprendre de l’ampleur dès demain mardi. Les dix députés qui composent la commission médias à la Chambre des communes ont convoqué les protagonistes de l’affaire des écoutes téléphoniques : le patriarche Murdoch et son fils James considéré comme son dauphin, celui qui a pris la décision de fermer News of The World pour tenter d’éteindre l’incendie. Rebekah Brooks, l’ancienne rédactrice en chef du tabloïd et ancienne responsable de la branche britannique du groupe Murdoch sera également auditionnée. Elle a été arrêtée et libérée sous caution. Elle est soupçonnée de « participation à l’interception de communications » et de « corruption ».
Les patrons de presse Murdoch père et fils ne voulaient pas témoigner ce 19 juillet 2011 devant la commission parlementaire mais les protestations ont été si fortes qu’ils s’exprimeront bien devant les députés. Pour le patriarche qui se targue d’avoir fait et défait les carrières des hommes politiques britanniques à travers ses journaux, le témoignage se fera par vidéoconférence. Mais ni lui, ni son fils, ni leur rédactrice en chef déchue n’ont pour le moment reconnu l’ampleur des écoutes qui servaient à nourrir leurs journaux à sensation.
Des connivences révélées au grand jour
L’audition, demain mardi, des Murdoch, laisse un peu de temps à David Cameron pour rebondir et se préparer à répondre à « ce qui a été annoncé aujourd’hui ». Le dimanche 17 juillet représente le dernier épisode et l’un des plus spectaculaires de l’affaire, avec les déclarations du patron de Scotland Yard, assorties de sa démission. Sir Paul Stephenson, le patron de la police, a été mis en cause pour ses liens avec les équipes de News of The World. Neil Wallis, ancien rédacteur en chef adjoint du journal, était devenu le conseiller en communication du chef de la police britannique. Neil Wallis est soupçonné « d’avoir conspiré en vue d’intercepter des communications téléphoniques » au sein de la rédaction de l’hebdomadaire qui a été fermé il y a un peu plus d’une semaine.
« Je ne voulais pas compromettre le Premier ministre », a déclaré le policier en chef démissionnaire pour expliquer son silence concernant ces écoutes illégales. Mais les interférences entre News of The World et les lieux de pouvoir britanniques sont mises au jour et ont fonctionné dans les deux sens : un ancien rédacteur en chef du journal de Murdoch, Andy Coulson, a démissionné, en 2007, de son poste pour devenir directeur de la communication de David Cameron.
L’opposition politique britannique est la grande gagnante de ces révélations quotidiennes sur la connivence entre les hommes politiques, les flics, les patrons de cette presse à scandale et leurs cadres. Ed Miliband, chef du Labour, demande donc le démantèlement du groupe Murdoch au Royaume-Uni, un groupe qui possède encore le prestigieux Times et le Sunday Times ainsi que 39% du bouquet satellitaire BSkyB. Une telle concentration est « dangereuse », estime aujourd’hui le leader travailliste.
Les alliés politiques de Cameron ne l’épargnent pas non plus. Nommé Premier ministre en mai 2010 après des élections ne dégageant pas vraiment de majorité dans le pays, le conservateur Cameron s’allie alors avec les libéraux-démocrates, plus habituellement positionnés côté travaillistes. Face au scandale qui n’en finit pas, le vice-Premier ministre Nick Clegg demande, au nom du pluralisme, une réduction de l’empire Murdoch pour diminuer son influence.
Autres articles
-
L'Ukraine, visée par une attaque record de drones russes, se réunit avec l'Otan
-
L'Union européenne rappelle son ambassadeur au Niger après un différend sur l'aide humanitaire
-
Guerre au Proche-Orient: multiples frappes meurtrières au cœur de Beyrouth et sur la bande de Gaza
-
Affaire Stormy Daniels: le juge reporte indéfiniment le prononcé de la peine de Donald Trump
-
Liban: 226 agents de santé ont été tués depuis le 7-Octobre