Cela fait près de huit mois que l'armée congolaise a lancé son offensive contre la rébellion des ADF-Nalu. Avec l’opération militaire Sokola, les rebelles ougandais sont devenus la cible prioritaire des forces congolaises. Il faut dire que le groupe rebelle est ultra-violent. Depuis des années, les ADF-Nalu terrorisent des dizaines de milliers de civils dans la région de Beni, dans le Nord-Kivu, pratiquant exactions, assassinats et enlèvements.
L'intervention de l'armée a permis la libération d'une partie des otages. Selon une organisation locale de défense des droits de l'homme, 160 personnes ont recouvré la liberté depuis janvier 2014. La moitié des anciens otages sont des femmes et des jeunes filles victimes de violences sexuelles, des personnes démunies, sous-alimentées, soumises également pendant des mois à des travaux forcés, comme l'explique Jean Paul Ngahangondi qui dirige la Convention pour le respect des droits de l'homme :
« Les femmes ont été violées dans la brousse. Toutes les femmes, qu’elles soient des filles mineures, des mamans majeures ou âgées, étaient forcées à avoir des rapports sexuels. Celles qui refusaient de céder étaient battues. Elles ont vraiment vécu des situations terribles. Certaines sont revenues enceintes, trois ont accouché, mais leur état de santé n’est pas bon. D’autres étaient soumises aux travaux forcés et dans la brousse les otages ne mangeaient pas assez ou n’importe quoi. Certains anciens otages sont frappés par la malnutrition. Quand on les écoute, cela donne envie de pleurer. »
Le président de l’ONG appelle les autorités congolaises à leur apporter une assistance.
« Ils ont besoin de presque tout »
Jean Bosco Jaribu Muliwavyo est député provincial d'opposition du parti Démocratie chrétienne fédéraliste. Il a rencontré les anciens otages. Et s'il félicite l'armée pour avoir permis la libération de ces otages, il dénonce le manque d'assistance.
Le député a demandé le soutien de certaines associations humanitaires, mais selon lui c’est au gouvernement avant tout de prendre ses responsabilités. Il tire la sonnette d’alarme et lance un appel pour que Kinshasa intervienne au niveau du gouvernement régional à Goma pour qu’il assiste ces populations en difficultés :
« Ils ont besoin de presque tout. Ils ont été kidnappés dans leurs champs qui ont été abandonnés. Ils ont besoin d’aide alimentaire, de soins physiques et des aides psychologiques, pour les enfants notamment. J’ai rencontré une maman qui a dit qu’elle n’oubliera jamais les affres auxquels elle a été soumise. Il leur faut vraiment de l’assistance.»
Cent soixante personnes ont été libérées, mais il y en aurait plusieurs centaines d'autres dont on est toujours sans nouvelles. Et notamment des prêtres et des humanitaires congolais travaillant pour l’ONG Médecins sans frontières (MSF).
Source : Rfi.fr
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