Ai Senegal Sa navigue déjà en zone de turbulence quelques semaines après son lancement. Le Directeur général Philippe Bohn, qui fait le pluie et le beau temps à la tête de cette compagnie est en train de la mener droit vers le crash. Selon l'expert Ablaye Diop, interrogé par le journal "Les Echos", "pour une toute nouvelle compagnie aérienne, la seule et unique desserte de Ziguinchor, opérée par un ATR de 72 places (entre temps le deuxième ATR est hors service), vois ses deux vols quotidiens tourner difficilement avec un coefficient de remplissage très bas qui creuse déjà un déficit d'exploitation important. Les ventes de la compagnie ne décollent pas malgré leur élargissement à tout le réseau Iata)", explique Diop avant d'ajouter que "l'autre acteur de cette destination (Transair) n'a pas fléchi dans ses parts de marché", du fait de la mauvaise politique de la direction d'Air Sénégal Sa.
Mais pour Diop, il y a plus grave. "Les ventes que les marchés (avec le réseau Iata) de Dakar, d'Abidjan et de Cotonou vont faire sur ce vol, et que nous estimons à 180 millions de Fcfa moyenne mensuelle, seront versées par Iata à Air Côte d'Ivoire puisque c'est son vol", déplore-t-il.
Le vol Dakar-Abidjan-Cotonou est un vol d'Air Côte d'IvoireIl y a plus grave que le tâtonnement sur les vols nationaux, selon Ablaye Diop. Les mêmes erreurs commises sur le démarrage des vols nationaux vont se répérer sur les vols sous-régionaux. "Cette incurie de l'équipe de de direction va se répéter encore dans le lancement des vols de Air Sénégal Sa dans le régional, avec la desserte Dakar-Abidjan-Cotonou et retour", avertit-il avant de laisser entendre que Bohn cherche à berner les autorités et l'opinion. Dénichant une supercherie, il révèle : "ce vol (Dakar-Abidjan-Cotonou) n'est pas un vol du pavillon national, et l'Anacim ne démentira pas. C'est un vol d'Air Côte d'Ivoire, avec un numéro de vol commercial Air Côte d'Ivoire (HF), un personnel navigant technique et commercial Air Côte d'Ivoire, un avion A319 (l'appareil le plus vieux de la flotte de la compagnie ivoirienne)"
Mais pour Diop, il y a plus grave. "Les ventes que les marchés (avec le réseau Iata) de Dakar, d'Abidjan et de Cotonou vont faire sur ce vol, et que nous estimons à 180 millions de Fcfa moyenne mensuelle, seront versées par Iata à Air Côte d'Ivoire puisque c'est son vol", déplore-t-il.
Air Sénégal Sa est sans comptabilité interne depuis plus de 2 moisLe pire dans la gestion de la compagnie aérienne sénégalaise, selon l'expert Ablaye Diop, c'est qu'elle fonctionne sans comptabilité interne depuis quelques mois. "Il est payé depuis plus de 10 mois des prestations IOSA, qui n'existent pas, pour le compte d'Air Sénégal Sa; les cabinets de droit sénégalais, de Ressources humaines, Eco-Afrique, de comptabilité, Mazars, ont été virés proprement, pour opérer librement. Et depuis plus de deux mois, Air Sénégal Sa mène ses activités sans aucune comptabilité formalisée en interne", révèle le consultant en Transport aérien dans "Les Echos".
A tout cela s'ajoute que le vol Dakar-Abidjan annoncé dans un premier temps pour le 03 octobre 2018, puis pour le 05 octobre ,'a toujours pas encore opéré. Ce qui fait dire à Diop qu'à "cette allure, la grande ambition nationale, voulue par le président de la République, risque de n'être qu'un voeu pieux. Demain lorsque cette Direction générale s'en ira, la mort d'Air Sénégal Sa aura été actée".
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