Le cas de la Femen tunisienne s’est potentiellement aggravé ce jeudi. Du simple délit de port prohibé de gaz lacrymogène pour lequel elle vient d’écoper d’une simple amende de 300 dinars, Amina pourrait être également être inculpée de profanation de cimetière, atteinte aux bonnes mœurs et surtout association de malfaiteurs. Pour ce dernier chef d’accusation, le code pénal prévoit une peine extrêmement lourde, entre six et douze années de prison. En attendant que l’instruction décide ou non de requalifier les faits, Amina reste en prison au moins jusqu’au prochain examen de l’affaire par le juge, le 5 juin prochain.
Les trois Européennes restent en détention
Concernant les trois Européennes, deux Françaises et une Allemande, venues soutenir Amina mercredi par une action seins nus devant le tribunal de Tunis, toutes les trois seront finalement déférées vendredi devant le juge d’instruction. C’est à ce moment-là que leur seront notifiés leur chef d’inculpation et la date de leur procès. En attendant, les trois Femen européennes restent en détention à la prison pour femmes de la Manouba, près de Tunis, où elles viennent d’être transférées.
Le père d'Amina se dit « fier » de sa fille. Cette affaire est de plus en plus en plus politique, dit-il, « et si ma fille commet des actes démesurés, elle défend ses idées ». Ce jeudi matin, l’ambiance était électrique autour du tribunal de Kairouan où est jugée la jeune fille. Des dizaines de salafistes et d'habitants ont manifesté devant le bâtiment.
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