Le hiatus entre la base et la hiérarchie est très marqué. Même au sein de cette hiérarchie, il y a de sérieuses frictions. La colère est tellement feutrée qu’elle frise l’implosion ou qu’elle pourrait intervenir tout prochainement. Une discussion détendue avec des magistrats de haut rang, d’une respectabilité reconnue et incontestée a permis de prendre le pouls du malaise.
«Quand Sakho était président, ils ont voulu nommer le procureur de Dakar par une consultation à domicile mais il a refusé et a tenu à préciser qu’il y a des mesures qui ne peuvent pas passer par des consultations à domicile qui ne garantissent aucune transparence», témoigne notre premier interlocuteur. Pour lui, «il n’a aucun débat dans cette procédure. On donne une feuille à chaque membre qui met «avis favorable ou défavorable».
Le Ministre est décrié, houspillé. Les magistrats dénoncent «ses instrumentalisations, ses attitudes inquisitrices» dans certains dossiers jugés sensibles.
«Dans notre travail, on n’a pas le droit de voir si le président ou un ministre est content ou pas ce n’est pas notre problème. Dans un pays si la Justice n’est pas libre, tout le monde est en danger», a déclaré un magistrat même d’une des plus grandes institutions de la Justice. Il a convoqué Montesquieu qui dit que «tout homme qui a du pouvoir est tenté d’en abuser jusqu’à ce qu’il rencontre un autre pouvoir». L’exécutif est, selon lui, tenté d’abuser de son pouvoir si la Justice ne le freine pas, il ira jusqu’au bout.
Des magistrats carriéristes pointés du doigt
Ce qui gène le plus les magistrats, c’est la perception d’une «Justice aux ordres du pouvoir, d’une Justice manipulée». L’un de nos interlocuteurs de regretter le fait que «la population met tout le monde dans le même sac or, ils sont nombreux à tenir à sauvegarder leur dignité, à dire le droit, strictement le droit sans parti-pris».
Entre autres dossiers qui jettent le discrédit sur le corps de la Magistrature, c’est l’affaire Bamba Fall. «Il ne devrait jamais y avoir un placement sous mandat de dépôt. Le délit de tentative d’assassinat est exagéré». Ils s’interrogent sur les éléments du dossier qui peuvent justifier ce chef d’inculpation. Encore plus grave, a-t-il argumenté, Bamba Fall est maire de Médina, il est régulièrement domicilié à Dakar, la Justice n’a pas besoin de le mettre en prison parce qu’il peut être convoqué à tout moment.
Les magistrats sont trop nombreux à condamner le mutisme du président de l’UMS. «Le bureau mais surtout le président est trop amorphe. Si on en est arrivé là, c’est parce qu’il n’y a aucun rempart devant ces gens». Dans les cérémonies et autres moments de rencontres entre magistrats et acteurs de la Justice, c’est un sujet favori. Ils disent avoir l’impression que Maguette Diop évite même ses pairs. «Nous ne pouvons pas comprendre de quoi il a peur. Le magistrat est un fonctionnaire quasi inamovible, or ces membres de l’exécutif sont là pour une période précise», s’interrogent ses collègues de la Cour suprême.
Les magistrats accusent le président de la Cour suprême Mamadou Badio Camara d’être l’homme lige du président de la République. Une très large frange regrette déjà les anciens présidents de l’UMS qui n’hésitaient pas à aller au front pour défendre le corps qui aujourd’hui n’est plus en sécurité à cause de textes mais aussi d’agissements graves et attentatoires par rapport à la démocratie.
«Quand Sakho était président, ils ont voulu nommer le procureur de Dakar par une consultation à domicile mais il a refusé et a tenu à préciser qu’il y a des mesures qui ne peuvent pas passer par des consultations à domicile qui ne garantissent aucune transparence», témoigne notre premier interlocuteur. Pour lui, «il n’a aucun débat dans cette procédure. On donne une feuille à chaque membre qui met «avis favorable ou défavorable».
Le Ministre est décrié, houspillé. Les magistrats dénoncent «ses instrumentalisations, ses attitudes inquisitrices» dans certains dossiers jugés sensibles.
«Dans notre travail, on n’a pas le droit de voir si le président ou un ministre est content ou pas ce n’est pas notre problème. Dans un pays si la Justice n’est pas libre, tout le monde est en danger», a déclaré un magistrat même d’une des plus grandes institutions de la Justice. Il a convoqué Montesquieu qui dit que «tout homme qui a du pouvoir est tenté d’en abuser jusqu’à ce qu’il rencontre un autre pouvoir». L’exécutif est, selon lui, tenté d’abuser de son pouvoir si la Justice ne le freine pas, il ira jusqu’au bout.
Des magistrats carriéristes pointés du doigt
Ce qui gène le plus les magistrats, c’est la perception d’une «Justice aux ordres du pouvoir, d’une Justice manipulée». L’un de nos interlocuteurs de regretter le fait que «la population met tout le monde dans le même sac or, ils sont nombreux à tenir à sauvegarder leur dignité, à dire le droit, strictement le droit sans parti-pris».
Entre autres dossiers qui jettent le discrédit sur le corps de la Magistrature, c’est l’affaire Bamba Fall. «Il ne devrait jamais y avoir un placement sous mandat de dépôt. Le délit de tentative d’assassinat est exagéré». Ils s’interrogent sur les éléments du dossier qui peuvent justifier ce chef d’inculpation. Encore plus grave, a-t-il argumenté, Bamba Fall est maire de Médina, il est régulièrement domicilié à Dakar, la Justice n’a pas besoin de le mettre en prison parce qu’il peut être convoqué à tout moment.
Les magistrats sont trop nombreux à condamner le mutisme du président de l’UMS. «Le bureau mais surtout le président est trop amorphe. Si on en est arrivé là, c’est parce qu’il n’y a aucun rempart devant ces gens». Dans les cérémonies et autres moments de rencontres entre magistrats et acteurs de la Justice, c’est un sujet favori. Ils disent avoir l’impression que Maguette Diop évite même ses pairs. «Nous ne pouvons pas comprendre de quoi il a peur. Le magistrat est un fonctionnaire quasi inamovible, or ces membres de l’exécutif sont là pour une période précise», s’interrogent ses collègues de la Cour suprême.
Les magistrats accusent le président de la Cour suprême Mamadou Badio Camara d’être l’homme lige du président de la République. Une très large frange regrette déjà les anciens présidents de l’UMS qui n’hésitaient pas à aller au front pour défendre le corps qui aujourd’hui n’est plus en sécurité à cause de textes mais aussi d’agissements graves et attentatoires par rapport à la démocratie.
Autres articles
-
Grève des concessionnaires du nettoiement: "c'est plus de 14 400 tonnes de déchets non collectés sur tout le pays en 5 jours" (responsable)
-
Grève des concessionnaires de nettoiement : Ndongo Fall révèle que l'État leur doit 18 milliards de FCFA
-
Tribunal de Dakar : Adama Gaye et Moustapha Diakhaté présentés au procureur ce lundi
-
Passeport diplomatique délivré 10 jours avant la présidentielle : les mystères d’« Amir Abo »
-
migration irrégulière : les évêques inquiets du phénomène