Avec l’arrivée de près de 10 000 migrants en l’espace de moins de deux semaines, les tensions ne cessent de croître en Italie.
D’un côté, le gouvernement tente de répartir au mieux les nouveaux arrivés. Pour ce faire, il a envoyé une directive à tous les préfets en leur demandant de trouver d’urgence 6 500 places d’hébergement, en particulier dans le centre et le nord du pays.
De l’autre, les gouverneurs de la Lombardie et de la Vénetie qui sont membres de la Ligue du Nord, parti dont on connaît les penchants racistes et xénophobes, affirment qu’ils ne veulent pas subir d’invasion. Selon eux, il y a « zéro place pour les clandestins ».
Le problème est d’autant plus aigu que les centres d’accueil qui hébergent actuellement 87 000 demandeurs d’asile, sont vraiment saturés. Ce sera une des questions au cœur de la rencontre la semaine prochaine entre le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano et le commissaire européen aux Affaires intérieures et à l’Immigration, Dimitris Avramopoulos qui est attendu à Rome et en Sicile. Nommé en septembre dernier, ce dernier a fait du renforcement de la coopération opérationnelle entre les États membres de l’Union dans la gestion commune des frontières extérieures l'un de ses chevaux de bataille.
Dans les journaux et sur la toile les Italiens s'expriment à coeur ouvert
Sur les sites internet des grands quotidiens, les Italiens expriment à cœur ouvert leurs sentiments face aux nouvelles arrivées de migrants, près de 10 000 en moins de 15 jours c’est un chiffre record qui fait peur à certains.
Le site du principal quotidien de droite Il Giornale témoigne de cette inquiétude. « Débarquements, une invasion sans fin ! » peut-on lire en titre en Une du site avec un article très critique envers le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano. « Nos frontières sont totalement ouvertes, Alfano se préoccupe seulement de trouver des places pour héberger les migrants alors que des Italiens sont à la rue. » Un article commenté par plusieurs internautes. Pour Magnum 33, « le gouvernement n’a pas encore compris que ces gens doivent être ramenés lù où ils sont partis .En Italie on n'en veut pas, parce qu’il n’y a pas de travail et qu’il y a déjà 10 millions de pauvres. » Quant à Federico il donne sa recette : « pas de prise d’empreinte, on offre aux migrants 100 euros par tête pour qu’ils prennent un train ou un bateau pour rendre là où ils veulent. On en a assez de cette Europe hypocrite qui se dit solidaire mais refuse de prendre en charge une partie des migrants qui débarquent sur nos côtes. »
Les commentaires ne sont pas sensiblement différents dans les journaux plus proches du gouvernement Renzi ou marqués à gauche. Sur le site du quotidien de gauche, La Repubblica, on peut lire des commentaires enflammés contre le gouvernement. Ainsi, pour Luc, « l’exécutif utilise l’argent des contribuables pour dépenser 40 euros par jour pour chaque migrant, alors qu’il abandonne les petits retraités et les plus vulnérables. »
Des commentaires qui reflètent assez bien les sondages sur les Italiens et le racisme ambiant. Près de 50 % des Italiens seraient ouvertement anti-immigrés. Parmi eux, on trouve surtout des femmes âgées de plus de 50 ans. Les plus accueillants seraient les jeunes du sud du pays. C’est une donnée intéressante car c’est dans les régions du sud de la péninsule qu'est accueilli le plus grand nombre des migrants secourus en mer. Etre au contact de ces personnes aide certainement à mieux comprendre que tendre la main est un devoir humain.
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