Le 24 mai 2014, la place de Cibeles était en fête. Quelques centaines de mètres plus au sud, toujours sur le Paseo del Prado, Neptune chialait. Les supporters rojiblancos présents aux abords de la fontaine ne pouvaient exprimer leur tristesse commune que par des pleurs. Plus qu'une nouvelle finale de Ligue des champions perdue, qui plus est face à l'ennemi héréditaire tout de blanc vêtu, les Matelassiers tentaient vainement de chasser de leurs pensées une triste idée : celle de la fin d'un rêve qui faisait de l'Atlético un candidat crédible à sa propre succession en Liga et un favori pour la prochaine édition de C1. Avec des comptes dans le rouge et des joueurs au plus fort de leur valeur marchande, les super-puissances du Vieux Continent allaient se faire un malin plaisir de dépouiller l'armée ordonnée du Cholo. Bingo : quelques semaines plus tard, Diego Costa, Filipe Luís et Thibaut Courtois s'engageaient pour Chelsea. Et pourtant, tel un magicien testostéroné, Diego Simeone a su, autour d'une colonne vertébrale conservée, reconstruire une équipe à son image. Mieux, malgré un effet de surprise qui n'en est plus un, son Atlético semble plus à même de combattre sur les trois tableaux.
Il y a huit jours, la magie de la Coupe offrait un énième derby de la capitale. Pour leur huitième rendez-vous en moins d'un an, Merengues et Colchoneros affichaient deux onze aux antipodes. Tandis que Carlo Ancelotti alignaient presque tous ses titulaires, Cristiano Ronaldo mis à part, Diego Simeone dégainait lui une équipe pleine de surprises. Aux quatre inamovibles - ou presque - Godín, Gabi, Raúl García et Griezmann venaient s'adjoindre six habitués de la guérite et un enfant revenu dans les bras de sa mère. À eux sept, Fernando Torres, Oblak, Jesús Gámez, Lucas Hernandez, Mario Suárez, José Giménez et Saul ne facturaient que 47 apparitions, soit un peu plus de six chacun depuis août. De ce pari osé, l'entraîneur argentin en est sorti grand vainqueur. Plus qu'une victoire 2-0 et une bonne moitié de chemin faite dans la course à la qualification, il a vu ses choix de turn-over confirmés et son recrutement lors du dernier mercato approuvé. De plus, en faisant entière confiance à ses « coiffeurs », le Cholo a gonflé à bloc tout un effectif qui marche comme un seul homme.
« Je ne comprends pas ce sport d'une autre manière que par la compétition. Et pour rivaliser avec les autres, il faut également qu'il y ait de la concurrence en interne. Si nous avons la possibilité de nous maintenir dans les trois compétitions, nous avons besoin de tout le groupe. Avec 12 joueurs, nous ne pouvons pas rivaliser », lâchait-il en conférence de presse post-match aller. Ce groupe, nouvellement étoffé, a gagné en qualité grâce à un mercato estival réussi. Malgré un départ groupé du trident Costa-Luis-Courtois vers Stamford Bridge, l'Atlético a tenu bon face aux millions proposés pour Koke, Arda ou encore Godín. Avec les recrutements de Mandžukić et Griezmann, le front de l'attaque conserve un niveau international. Derrière, Siqueira et Ansaldi ont compensé le vide laissé sur le côté gauche. Enfin, entre les poteaux, Moyá, meilleur élément de Getafe la saison passée, et Oblak, gardien le plus cher de l'histoire de la Liga, sont de parfaits supplétifs au goéland belge. En résumé, toujours sans strass ni paillette, l'Atlético a su gagné en quantité et en qualité. Tout en abaissant sa dette.
L'autre facteur de cette plus grande profondeur de banc se trouve en interne. Malgré une dégaine baroque, le Cerro del Espino compte l'un des meilleurs centres de formation d'Espagne. Son joyau le plus brillant, Koke, n'est que la partie visible de l'iceberg médiatique. Le dernier exemple est même Français. Titulaire surprise en tant que latéral gauche, Lucas Hernandez, au club depuis ses 11 ans, « a fait sentir qu'il était sur le terrain et ce malgré sa jeunesse », dixit Diego Simeone. En août, Saul Ñiguez avait lui crevé l'écran. Un an auparavant, cet international avec la Rojita était prêté à un club « ami », le Rayo Vallecano. À l'instar du Real Madrid avec Getafe, le fanion de Vallecas sert bien souvent de post-formation aux jeunes pépites de la cantera rojiblanca qui y sont prêtées. Diego Costa, l'a fait avant lui, Ángel Correa, jeune Argentin aux 19 printemps, y est actuellement. Entre la formation et un recrutement idoine – le Mexicain Raúl Jiménez et l'Italien Cerci étant les seules fausses notes –, l'Atlético reste à l'affût dans les trois compétitions et espère que cette fraîcheur nouvelle lui sera bénéfique dans les semaines prochaines qui s'annoncent décisives. Ce jeudi, au coup de sifflet final, Neptune aspire bien à pisser sur Cibeles sa voisine.
Les coiffeurs ont belle coupe
Il y a huit jours, la magie de la Coupe offrait un énième derby de la capitale. Pour leur huitième rendez-vous en moins d'un an, Merengues et Colchoneros affichaient deux onze aux antipodes. Tandis que Carlo Ancelotti alignaient presque tous ses titulaires, Cristiano Ronaldo mis à part, Diego Simeone dégainait lui une équipe pleine de surprises. Aux quatre inamovibles - ou presque - Godín, Gabi, Raúl García et Griezmann venaient s'adjoindre six habitués de la guérite et un enfant revenu dans les bras de sa mère. À eux sept, Fernando Torres, Oblak, Jesús Gámez, Lucas Hernandez, Mario Suárez, José Giménez et Saul ne facturaient que 47 apparitions, soit un peu plus de six chacun depuis août. De ce pari osé, l'entraîneur argentin en est sorti grand vainqueur. Plus qu'une victoire 2-0 et une bonne moitié de chemin faite dans la course à la qualification, il a vu ses choix de turn-over confirmés et son recrutement lors du dernier mercato approuvé. De plus, en faisant entière confiance à ses « coiffeurs », le Cholo a gonflé à bloc tout un effectif qui marche comme un seul homme.
« Je ne comprends pas ce sport d'une autre manière que par la compétition. Et pour rivaliser avec les autres, il faut également qu'il y ait de la concurrence en interne. Si nous avons la possibilité de nous maintenir dans les trois compétitions, nous avons besoin de tout le groupe. Avec 12 joueurs, nous ne pouvons pas rivaliser », lâchait-il en conférence de presse post-match aller. Ce groupe, nouvellement étoffé, a gagné en qualité grâce à un mercato estival réussi. Malgré un départ groupé du trident Costa-Luis-Courtois vers Stamford Bridge, l'Atlético a tenu bon face aux millions proposés pour Koke, Arda ou encore Godín. Avec les recrutements de Mandžukić et Griezmann, le front de l'attaque conserve un niveau international. Derrière, Siqueira et Ansaldi ont compensé le vide laissé sur le côté gauche. Enfin, entre les poteaux, Moyá, meilleur élément de Getafe la saison passée, et Oblak, gardien le plus cher de l'histoire de la Liga, sont de parfaits supplétifs au goéland belge. En résumé, toujours sans strass ni paillette, l'Atlético a su gagné en quantité et en qualité. Tout en abaissant sa dette.
Une Cantera si peu reconnue
L'autre facteur de cette plus grande profondeur de banc se trouve en interne. Malgré une dégaine baroque, le Cerro del Espino compte l'un des meilleurs centres de formation d'Espagne. Son joyau le plus brillant, Koke, n'est que la partie visible de l'iceberg médiatique. Le dernier exemple est même Français. Titulaire surprise en tant que latéral gauche, Lucas Hernandez, au club depuis ses 11 ans, « a fait sentir qu'il était sur le terrain et ce malgré sa jeunesse », dixit Diego Simeone. En août, Saul Ñiguez avait lui crevé l'écran. Un an auparavant, cet international avec la Rojita était prêté à un club « ami », le Rayo Vallecano. À l'instar du Real Madrid avec Getafe, le fanion de Vallecas sert bien souvent de post-formation aux jeunes pépites de la cantera rojiblanca qui y sont prêtées. Diego Costa, l'a fait avant lui, Ángel Correa, jeune Argentin aux 19 printemps, y est actuellement. Entre la formation et un recrutement idoine – le Mexicain Raúl Jiménez et l'Italien Cerci étant les seules fausses notes –, l'Atlético reste à l'affût dans les trois compétitions et espère que cette fraîcheur nouvelle lui sera bénéfique dans les semaines prochaines qui s'annoncent décisives. Ce jeudi, au coup de sifflet final, Neptune aspire bien à pisser sur Cibeles sa voisine.
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