La Russie exclue du Mondial-2022
Hôtes du dernier Mondial en 2018, les Russes ont été exclus lundi de l'édition 2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre) par la Fédération internationale de football.
La Fifa et l'UEFA ont annoncé conjointement la suspension des sélections nationales et des clubs russes de toutes leurs compétitions "jusqu'à nouvel ordre".
La Pologne, qui devait disputer un barrage pour le Mondial fin mars contre la Russie, avait déjà annoncé qu'elle refusait de le jouer, imitée par la Suède et la République tchèque, possibles adversaires des Russes au tour suivant.
Interrogée par l'AFP, la Fifa n'avait pas confirmé, lundi soir, si la Pologne était directement qualifiée pour la finale de ces barrages, ou si un autre format serait retenu.
Le comité exécutif de l'UEFA se réunira également prochainement pour décider de l'impact de l'exclusion de l'équipe russe sur l'Euro féminin prévu en juillet en Angleterre.
Le CIO recommande le bannissement
Le Comité international olympique (CIO) a recommandé lundi de bannir Russes et Bélarusses des compétitions sportives, une proposition soutenue par le Comité olympique et paralympique américain.
Dans un communiqué, la Commission exécutive du CIO "recommande aux Fédérations internationales de sport et aux organisateurs de manifestations sportives de ne pas inviter ou permettre la participation d'athlètes et de représentants officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales".
Pas de Mondial de volley
Mardi, la Fédération internationale de volley a annoncé retirer l'organisation du Mondial-2022 de volley-ball, prévu en août et septembre en Russie.
Polonais et Français, respectivement champions du monde et olympiques, avaient avant même cette décision prévenu qu'ils seraient forfait si la compétition y était maintenue.
Parias
Ski, biathlon, hockey sur glace, mais aussi rugby, boxe ou natation: de nombreuses fédérations nationales ou internationales ont aussi annoncé des mesures drastiques visant les sportifs russes, et parfois bélarusses.
Parmi elles, les fédérations suédoise et norvégienne de ski ont fait savoir que les sportifs russes n'étaient pas les bienvenus sur leurs territoires en mars et les autorités britanniques ont prévenu que les sélections nationales russes et bélarusses étaient persona non grata.
Toutes les équipes russes et bélarusses ont aussi été bannies par la Fédération internationale de hockey - privant les Russes du Mondial-2022 en Finlande -, ainsi que par World Rugby - enterrant les minces espoirs russes de qualification au Mondial-2023 en France.
Mardi, l'Union internationale de patinage (ISU) a annoncé qu'aucun patineur russe ou bélarusse "ne serait autorisé à participer à des événements organisés" par la fédération.
La participation des trois clubs russes à l'Euroligue de basket a également été suspendue.
La Fédération internationale de ski a de son côté annulé toutes les compétitions prévues en Russie, comme la Fédération mondiale de badminton, celle de natation (qui a annulé les Mondiaux juniors de Kazan en août), et les quatre grandes fédérations de boxe ont prévenu qu'elles n'autoriseraient plus de combat en Russie.
Drapeaux et hymnes de Russie et du Bélarus ont aussi été bannis par les Fédérations internationales de biathlon et de badminton.
L'UEFA rompt avec Gazprom
L'invasion russe en Ukraine a aussi des répercussions sur les contrats de sponsoring: mardi, Adidas a suspendu son partenariat avec la Fédération russe de football.
La veille, l'UEFA avait rompu "avec effet immédiat" son partenariat avec le géant russe de l'énergie Gazprom, l'un de ses principaux sponsors depuis 2012.
Le contrat était estimé à 40 millions d'euros par an selon des médias spécialisés, et couvrait la Ligue des champions, les compétitions internationales organisées par l'UEFA ainsi que l'Euro-2024 qui aura lieu en Allemagne.
Sponsorisé aussi par Gazprom, le club allemand de Schalke 04 avait déjà annoncé la rupture de son contrat, et Manchester United a de son côté décidé de se passer de la compagnie aérienne russe Aeroflot.
Sotchi sans F1
Sotchi est un symbole du "soft power" sportif russe: ville hôte des Jeux d'hiver en 2014, elle accueille aussi le Grand Prix de Russie de Formule 1. Mais ce ne sera pas le cas cette saison: le promoteur de la compétition, Formula One, l'a annulé.
L'écurie américaine Haas a de son côté remis en cause son partenariat avec son sponsor russe Uralkali. Et l'avenir en F1 de Nikita Mazepin, fils d'un dirigeant d'Uralkali, qui devait piloter une des deux monoplaces, semble obscurci.
Le cas Abramovitch
Personnage majeur de la Premier League depuis 15 ans, l'oligarque russe Roman Abramovitch, propriétaire de Chelsea, a annoncé confier "aux administrateurs de la fondation caritative de Chelsea la gestion" du club londonien, un retrait encore flou.
Autre cas sensible, l'AS Monaco, propriété du milliardaire russe Dimitri Rybolovlev. Le club monégasque est très discret sur le sujet.
Pressions sur la WTA
Plusieurs joueuses de tennis ukrainiennes ont mis en demeure la WTA de réagir. Elina Svitolina, qui devait affronter la Russe Anastasia Potapova mardi à Monterrey, a annoncé qu'elle ne jouerait plus contre des adversaires russes ou bélarusses tant que ces dernières ne participeraient pas aux tournois en tant qu'athlètes "neutres".
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