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Hollande bénit le coup d’Etat civil de Sassou, la Françafrique refuse toujours de mourir (Par Adama SADIO ADO)



Depuis quelques temps le Congo-Brazzaville vit des tensions relatives au processus électoral de la présidentielle de 2016 où la Constitution interdit au président Sassou Ngesso de se représenter à nouveau. La Constitution congolaise en son article 57 dispose « Le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une fois » et l’alinéa 5 de l’article 58 stipule « S’il n’est âgé de quarante ans, au moins, et de soixante dix ans, au plus, à la date du dépôt de sa candidature ». A la lumière de ces dispositions constitutionnelles, le Président congolais âgé de 72 ans et terminant son deuxième mandat est doublement exclu de la présidentielle de 2016.


Néanoins, Sassou Ngesso décide de s’adonner à l’exercice favori des chefs d’Etat africains en déverrouillant lesdites dispositions constitutionnelles en vue de s’éterniser au pouvoir. C’est un COUP D’ETAT CIVIL. Ce putsch civil nous révèle ô combien la Françafrique est toujours une réalité dans la politique africaine de la France du général de Gaulle à François Hollande. En marge de la visite du Président malien IBK à l'Elysée, François Hollande bénit le référendum de Sassou Ngesso « Le président Sassou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit, et le peuple doit répondre » dixit Hollande.


Ce soutien implicite de la France à Sassou contraste avec l’esprit de La Baule, donne le feu vert aux autres chefs d’Etat du continent d’emprunter cette voie au besoin et enfin démontre à l’envi le double jeu de la France en fonction de ses intérêts pour le maintien ou non d'un Président africain à la tête de nos Etats. Rappelons que l’ancien Président du Niger, Mamadou Tandia, avait, en 2010, aussi « légalement » consulté son peuple contre la volonté de la France. Sassou Ngesso est l'un des « derniers » piliers de la Françafrique et l'affaire AREVA a coûté à Mamadou Tandia l'antipathie de la France.


Par ailleurs, l'Union Africaine reste encore muette malgré sa position radicale et salutaire contre le putschiste militaire Gilbert Diendéré qui n'est pas plus dangereux que le putschiste civil Sassou Ngesso. Comme au Burkina, la solution ne peut venir en premier que de dynamiques endogènes. Une forte mobilisation de la société civile africaine et surtout des internautes conjuguée à une réelle résistance des forces vives congolaises feront souffler le vent du « constitutionnalisme populaire africain » à Brazza. SASSOUFFIT
 
Adama SADIO ADO
Chercheur en Sciences Politiques


Jeudi 22 Octobre 2015 - 15:07


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